Débats et Opinions: APPEL À L’UNISSON

Par Correspondance particulière - APPEL À L’UNISSON.

« Une seule brindille de paille ne rend pas la cour propre », proverbe populaire.
La date du 11 avril 2011 en Côte d’Ivoire marque le retour et la légalisation de l’utilisation des forces brutales et nazies contre les peuples qui sont militairement faibles ou contre les peuples qui aiment vivre en paix chez eux tout simplement. Il est vrai que la venue au pouvoir du Président Laurent Gbagbo a surpris toute la France politique (à gauche comme à droite). Mais avant le 11 avril 2011, personne en Côte d’Ivoire et ailleurs n’avait cru que la France, pour ses intérêts, pouvait lâchement abattre des femmes, des enfants et des hommes pour installer au pouvoir sa marionnette Allassane Dramane Ouattara. Même si « les nations n’ont que leurs intérêts à défendre », nous sommes certains que le Président Gbagbo lui-même doutait qu’un jour, monsieur Sarkozy, avec une note génocidaire, viendrait achever le boulot commencé par monsieur Jacques Chirac avec sa rébellion. Pour l’instant, en attendant sans doute vingt ans comme au Rwanda où l’on vient de jouer du théâtre, « l’opinion internationale » qui exclut l’Afrique entière, refuse de reconnaître que la France, la même France a commis un génocide en Côte d’Ivoire.
La question devant notre chosification est de savoir : QUE FAISONS-NOUS ? La réponse selon le constat fait sur le terrain et selon le comportement des uns et des autres est ceci:
NOUS NOUS DIVISONS POUR QUE RÈGNE LA VOLONTÉ DE LA FRANCE ET DE SES REPRÉSENTANTS.
C’est face à ce comportement qui ne mesure sans doute pas la gravité de notre état d’apatrides qui prend pied très sûrement en Côte d’Ivoire et partout en Afrique qu’une fois encore, avec notre seule arme, la plume, nous venons lancer un autre appel à l’unisson. Ainsi, nous disons que si nous ne voulons pas disparaitre, unissons-nous. Si nous ne voulons pas perdre tout sur notre propre terre, unissons-nous. Si nous ne voulons pas suivre les saisons à la recherche de nourriture et de bien-être sous d’autres cieux où nous sommes déjà vus comme des envahisseurs, enfants de Côte d’Ivoire et d’Afrique, serrons-nous les coudes. Si nous ne voulons pas travailler sans réellement jouir du fruit de notre effort, unissons-nous. Si nous ne voulons pas servir de cobaye dans les hôpitaux étrangers où l’on ne prend plus la peine d’aller faire les recherches sur les maladies tropicales sous les tropiques (parce que nous sommes sur place), unissons-nous. Si nous ne voulons point balayer la rue de Paris, Londres, New York avec tout ce que nous avons appris dans leurs écoles, unissons-nous. Refusons l’esclavage volontaire que nous faisons en Occident. Refusons de travailler dans les maisons de retraite et dans les sous-sols des cuisines pour faire la plonge pendant que les Occidentaux s’amusent. Arrêtons la garde de leurs enfants parce qu’ils tuent les nôtres en Afrique. Apprenons à poser nos problèmes entre nous et à les résoudre nous-mêmes. Respectons nos lois et choisissons d’aller à l’essentiel qui est symbolisé ici par les concepts de paix, de développement et de liberté.

Toujours et partout, n’oublions pas que nos querelles, nos divisions, nos bavardages sur la place publique et notre comportement de « sans moi personne d’autre ne doit diriger» nous exposent et permettent notre exploitation, notre appauvrissement puis conduisent au fratricide devenu le lot de toute l’Afrique, notre Afrique. La solution de notre sort actuel est en nous ; nous pouvons et nous devons la trouver sans recours à l’étranger.

Une contribution de Sylvain De Bogou