Crise postélectorale, atteinte à la sûreté de l’Etat… : 62 militaires inculpés par Ange Kessy

Publié le vendredi 12 août 2011 | Le Patriote - Soixante-deux. C’est le nombre de militaires inculpés par le tribunal militaire. L’information a été donnée hier au cours d’une conférence de

presse par le commissaire du gouvernement, le colonel Ange Kessy, à son cabinet situé au 17e étage de la tour A de la cité administrative. Au cours de cette conférence, le procureur militaire est revenu sur les différentes affaires militaires qui ont émaillé l’actualité durant la crise postélectorale. A savoir les crimes commis au cours des quatre mois de crise postélectorale, l’assassinat du colonel-major Dosso Adama, l’assassinat d’un soldat nigérien de l’ONUCI et l’assassinat de M. Cissé Amara, l’oncle du président Alassane Ouattara. Sur ces différents dossiers, le procureur militaire a rappelé que 62 personnes ont été inculpées. Sur les 62 inculpées, 40 personnes ont été placées en détention. Dans les tueries de la crise postélectorale, 37 personnes issues de tous les corps de l’armée, de la gendarmerie et de la police font l’objet de poursuites. Parmi ces personnes, figurent entre autres les commandants Jean-Noël Abéhi, Dua Kouassi Norbert, l’aide camp particulier du président Laurent Gbagbo, le vice-amiral Vagba Faussignaux, ancien commandant de la marine nationale, le colonel-major Gnaholé Gbeuglé, ancien directeur de la brigade de recherche de la gendarmerie, le capitaine Neglé Dogba césar, l’ancien directeur de la DST et le capitane Séka Yapo Anselme, aide de camp de l’ancienne Première dame, Simone Gbagbo. Quant à l’affaire sur l’assassinat du colonel-major à la retraite Adam Dosso, ce sont sept (7) personnes qui ont été inculpées. Dont le général de brigade Dogbo Blé Bruno, le commandant Kipré Yagba, les sergents-chefs Lago Léo Jean-Noël, Yapi Yavo Alain Djoudjou, Lobé Lobé, les sergents Toaly Noël et Toh Ferdinand. En plus de ces deux affaires, le commissaire Ange Kessy a inculpé 13 autres personnes pour l’assassinat d’un soldat nigérien de l’ONUCI et celui de M. Cissé Amara, l’oncle du chef de l’Etat. Dans le premier dossier, les enquêtes ont permis de mettre la main sur le capitaine Sahet de Roland, le sous-lieutenant Krapa Bio Emmanuel, les caporaux Mabré Alain et Toubali Tou Serge. Dans l’assassinat de l’oncle du président de la République, les commandants Man Yallé, Obra Guy Laou Doué ainsi que six autres sous-officiers ont été inculpés. Il est reproché à ses personnes d’avoir participé à des arrestations illégales, séquestrations suivies de meurtres, viol, vol, détentions arbitraires, à des détournements de deniers et matériel publics, à l’achat d’armes, de minutions, à des recels de cadavres et aux violations des consignes. Revenant sur l’affaire colonel Adou Donga et Zo Loua, le procureur militaire a précisé que les deux officiers sont accusés d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Et que l’enquête est désormais bouclée et le dossier est maintenant au niveau du juge d’instruction. Le commissaire du gouvernement a nié avoir la pression du politique sur ces différents dossiers. Pour ce qui est de l’argument de l’exécution des ordres derrière lequel beaucoup d’inculpés veulent se réfugier, le procureur militaire a balayé cela du revers de la main en ces termes : « On dit que quand le médecin se trompe, c’est un homme qui meure. Mais quand les militaires se trompent, c’est le peuple qui meure ». Il a soutenu que les militaires sont suffisamment intelligents pour comprendre que lorsque l’ordre est manifestement illégal, il ne faut pas l’exécuter. S’agissant du colonel Konan Boniface, le commissaire du gouvernement a affirmé qu’il est libre de ses mouvements et que l’affaire est au niveau du juge d’instruction. Il a par ailleurs rappelé que son inculpation est antérieure à son retour du Ghana.

Jean-Claude Coulibaly