Crépuscule du pouvoir en France : Nicolas Sarkozy évoque pour la première fois, l'hypothèse de sa défaite

Le 25 janvier 2012 par IVOIREBUSINESS - Il fallait échapper au doute, à l’ivresse du pouvoir, au tam tam lancinant des gyrophares, à l’hystérie collective des courtisans et faire son introspection.

C’est bien ce que vient de faire Nicolas Sarkozy. Il a commencé à accepter sa future défaite à la présidentielle et à se projeter dans ce que pourra être sa nouvelle vie, après le pouvoir.

En cas de défaite, «vous n'entendrez plus parler de moi !» dixit le Président français, qui se sait atteint par l’usure du pouvoir.

Nicolas Sarkozy.

Le 25 janvier 2012 par IVOIREBUSINESS - Il fallait échapper au doute, à l’ivresse du pouvoir, au tam tam lancinant des gyrophares, à l’hystérie collective des courtisans et faire son introspection.

C’est bien ce que vient de faire Nicolas Sarkozy. Il a commencé à accepter sa future défaite à la présidentielle et à se projeter dans ce que pourra être sa nouvelle vie, après le pouvoir.

En cas de défaite, «vous n'entendrez plus parler de moi !» dixit le Président français, qui se sait atteint par l’usure du pouvoir.

Dans l’esprit de Nicolas Sarkozy, il n'y a plus de place pour le doute : "En cas d'échec, j'arrête la politique. Oui, c'est une certitude."
C'est ce qu’il déclare depuis quelques jours, quand on l'interroge sur l'hypothèse de sa défaite à l'élection présidentielle. C'est donc bien qu'il l'envisage comme possible en dépit des manifestations d'enthousiasme et des protestations de confiance qu'il multiplie devant ses visiteurs.
Selon son bras droit Brice Hortefeux, "Nicolas Sarkozy n'a jamais eu une conception ludique du pouvoir. D'ailleurs, le mot devoir revient fréquemment dans sa bouche".
A lui aussi, M. Sarkozy a confié que, s'il était battu, il arrêterait la politique. Avec quelques-uns, l'ancien ministre veut le convaincre de reprendre l'UMP en cas de défaite. Mais le président n'en veut pas. "Vous voulez que j'anime des sections UMP ? Je ne mérite pas ça. Je préfère encore le Carmel, au Carmel au moins, il y a de l'espérance !" a-t-il lancé à un autre.

"De toute façon, je suis au bout, ajoute le chef de l’État. Dans tous les cas, pour la première fois de ma vie, je suis confronté à la fin de ma carrière." Celle-ci, ajoute-t-il, « peut intervenir dans quelques mois ou dans cinq ans ».

M. Sarkozy veut montrer qu'il n'est pas accroché à son fauteuil élyséen. "Je ne suis pas un dictateur", aime-t-il à répéter en réponse à ceux qui, estime-t-il, le caricaturent en monarque républicain.

"DANS LE FUTUR, JE VOUDRAIS GAGNER DE L'ARGENT"
En mai, le chef de l'Etat aura 57 ans, un âge où tout est encore possible pour celui qui se sent jeune, surtout depuis qu'il est père à nouveau. En 2017, il en aura 62. Il observe avec attention les parcours des anciens grands de ce monde. De nombreux dirigeants ont donné des conférences internationales, mais en anglais, langue qu'il parle mal, tandis que l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, proche de Vladimir Poutine, s'est reconverti chez le géant russe de l'énergie Gazprom.
Le chef de l'Etat n'a jamais caché son goût de l'argent. Abordant le sujet de la rémunération des banquiers, au G20 de Cannes, en novembre 2011, le chef de l'Etat avait lancé aux grands de la planète : "Moi aussi, dans le futur, je voudrais gagner de l'argent", avant de critiquer "l'immoralité" dont font preuve, selon lui, les financiers.
Martin Bouygues lui aurait proposé plusieurs fois de rejoindre son groupe, selon M. Hortefeux. "Je suis avocat, j'ai toujours eu un cabinet et je suis passionné de tas de choses, explique aujourd'hui le président à son entourage. En tout cas, je changerai de vie complètement, vous n'entendrez plus parler de moi !"

Catherine Balineau
Sources Lemonde.fr et 20minutes.fr