Coopération France-Côte d’Ivoire : ADO a Paris pour signer de nouveaux « accords SECRETS de défense » avec la France

Le 23 janvier 2012 | IVOIREBUSINESS - Les accords secrets de défense entre la France et les pays d’Afrique francophones, ça va ça vient. Même 60 ans plus tard, leurs contenus

restent les mêmes. Protéger avant tout les dictateurs en place, et faire mains basses sur les richesses des pays africains. En somme, ces accords servent toujours à assurer un réservoir illimité en matières premières à la France et coopter des dirigeants africains corrompus, dont Paris assure volontiers la survie du régime.

Alassane Ouattara lors d'un séjour à Bruxelles.

Le 23 janvier 2012 | IVOIREBUSINESS - Les accords secrets de défense entre la France et les pays d’Afrique francophones, ça va ça vient. Même 60 ans plus tard, leurs contenus

restent les mêmes. Protéger avant tout les dictateurs en place, et faire mains basses sur les richesses des pays africains. En somme, ces accords servent toujours à assurer un réservoir illimité en matières premières à la France et coopter des dirigeants africains corrompus, dont Paris assure volontiers la survie du régime.

Les cas de Bongo père et fils, de Sassou N’guesso, d’Idriss Déby, de Paul Biya, de Kabila père et fils, sont là pour nous rafraichir la mémoire.
C’est la raison pour laquelle Paris souhaite, sans que cela soit remis en cause, que ces accords de défense soient secrets.
Car ils consacrent la vente du sous-sol des pays africains à la France, pour son usage exclusif et son rayonnement dans le monde.

On a un moment cru que ces accords d’un autre âge seraient abandonnés par Paris, pour cadrer au 21e siècle dans lequel nous vivons et pour accepter le fait que les africains sont aujourd’hui devenus mûrs.
C’était pure diversion.
La preuve, Alassane Ouattara sera à Paris du 25 au 28 janvier prochains, où il signera de nouveaux accords secrets de défense entre la Côte d’Ivoire et la France.

Officiellement, il s’agit d’accords de défense et de sécurité rénovés, qui banniront le principe d’une intervention militaire française en cas d’attaque contre le régime ivoirien.
Cette fois, priorité à la coopération "pour la restructuration de l`armée", souligne une source diplomatique française.

La force Licorne (1.600 soldats au plus fort de la dernière crise, 450
actuellement) ne doit plus compter à terme que quelque 300 militaires chargés de la formation de l`armée ivoirienne.

Officieusement, il s’agit de « business as usual », c'est-à-dire que les anciennes pratiques ont toujours cours et la France vole au secours du « sous préfet » africain menacé par les "méchants garçons".
Alassane Ouattara, arrivé au pouvoir avec l’aide décisive de la France, ne peut que s’inscrire dans cette droite ligne d’accords secrets de défense.
Mais pour mieux faire passer la pillule, on parlera d’économie surtout que la France est le premier partenaire économique de la Côte d’Ivoire.
Les entreprises françaises, des PME aux grandes entreprises comme Bolloré, ont toujours été comme chez elles à Abidjan.

Dès la prise de pouvoir par Ouattara, la France a débloqué 400 millions d`euros de prêts pour lui permettre de payer les salaires des fonctionnaires.
A Paris, Alassane Ouattara négociera un "contrat désendettement développement" (C2D) doté de deux milliards d`euros, avec la France.
La Côte d`Ivoire pourra conclure ce programme une fois décrochée une réduction majeure de sa dette auprès des institutions de Bretton Woods, attendue au second semestre 2012.

Nous y reviendrons.
Michèle Laffont