Côte d'Ivoire: Voiçi comment CHOÏ a trompé toute la Communauté internationale!

Le 23 septembre 2011 par Correspondance particulière - Le représentant spécial du Secrétaire Générale des nations unies monsieur CHOI a quitté définitivement la Côte-d’Ivoire à l’issue d’une mission qu’il

Young Jin Choï, représentant du secrétaire général de l'Onu en Côte d'Ivoire.

Le 23 septembre 2011 par Correspondance particulière - Le représentant spécial du Secrétaire Générale des nations unies monsieur CHOI a quitté définitivement la Côte-d’Ivoire à l’issue d’une mission qu’il

dit avoir bien remplie! Voici comment avec subtilité, il a trompé la communauté internationale qu’il a amené à entériner le faux résultat du président de la CEI et à faire de Ouattara chef de l’Etat.
Le jeudi 11 novembre 2010, au siège de l’ONUCI à l’Hôtel SEBROKO, une réunion présidée par M. CHOI, Représentant de son compatriote coréen M. BAN-KI MOON, Secrétaire Général des Nations Unies a eu pour ordre du Jour : la Certification du premier tour de l’élection présidentielle tenue le 31 octobre 2010.
M. CHOI était assisté ce jour là par ses collaborateurs à savoir le Chef de la Division Electorale et la Responsable de la Cellule Certification de l’ONUCI. Cette réunion avait enregistré la présence de cinq (5) candidats sur les 14, et de sept (7) représentants de candidats au premier tour de l’élection présidentielle du 30 octobre 2010.
M. CHOI a donné la parole au Chef de la Division Electorale M. SECK qui a présenté et les procédures de consolidations des résultats faites par la CEI et affirmé à la fin de son exposé que, <>
Ensuite, il est revenu à la Responsable de la Cellule Certification d’indiquer qu’elle s’alignait sur la présentation faite par le Chef de la Division Electorale dans ses grandes lignes. Elle a noté que relativement aux textes qui régissaient l’organisation du scrutin, la Commission Electorale de Côte d’Ivoire avait suivi toutes les procédures qui ont conduit à la proclamation des résultats provisoires et aux résultats définitifs, proclamés par le Conseil Constitutionnel.
Puis à la fin, il est revenu à M. CHOI, en vertu du Mandat à lui confié par la Résolution 1765 (2006) d’analyser toutes les étapes du processus, et d’indiquer que le lendemain 12 novembre 2010, il allait certifier le premier tour sur la base des cinq (5) critères.
Certains candidats et des représentants de candidats ont posé plusieurs questions à M. CHOI et à son équipe notamment sur des irrégularités qu’ils avaient constatées et qui ont selon eux, entachées la sincérité du scrutin. Ces questions ont singulièrement porté sur : l’inégalité des temps d’antenne à la télé, les empêchements de vote dans certaines localités, l’absence de stickers sur certains bulletins de vote, l’absence des soldats du Centre de Commandement Intégré dans certains lieux de vote, les votes frauduleux des Forces de Défense et de Sécurité et des éléments des Forces Nouvelles, les votes multiples etc.
En réponse aux préoccupations soulevées par certains candidats et représentants de candidats, M. CHOI et ses collaborateurs ont indiqué que ces questions devraient plutôt être adressées à la CEI, au CNCA et au Conseil Constitutionnel qui sont responsables à divers niveaux, de l’organisation de la campagne, du scrutin et de la proclamation des résultats provisoires et définitifs.
Certains candidats et représentants de candidats ont repris la parole pour signifier vertement à M. CHOI et à ses collaborateurs qu’ils ne comprenaient pas bien la mission de la certification parce qu’ils estimaient que les irrégularités étaient flagrantes et par conséquent ont négativement influencées la proclamation des résultats provisoires et définitifs du premier tour du 30 octobre 2011.
En réplique et sur un ton de colère à peine contenu, M. CHOI a précisé que <> a-t-il conclu.
Ainsi, le lendemain vendredi 12 novembre 2010, à l’Hôtel SEBROKO, le Représentant Spécial des Nations Unies M. CHOI a tenu une conférence de presse pour certifier le premier tour au regard des cinq (5) critères dont le dernier est : « les résultats des élections sont déterminés à l’issue d’un processus transparent et accepté par tous ou contesté de manière pacifique par les voies appropriées ».
Dans le point 15 de sa déclaration de certification, il indique que : « le 6 novembre 2010, le Conseil Constitutionnel a proclamé les résultats définitifs du premier tour de l’élection présidentielle… ».

QUE S’EST-IL PASSE AU DEUXIEME TOUR ?

La CEI n’ayant pas proclamé les résultats provisoires selon ses procédures et les textes en vigueur, il a été constaté que son Président BAKAYOKO YOUSSOUF a énoncé de manière solitaire des chiffres au siège des Forces Nouvelles (rebelles) transformé en QG de campagne du candidat OUATTARA.
Le Conseil Constitutionnel a proclamé les résultats définitifs le vendredi 3 décembre 2010. Le même jour, le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en Côte d’Ivoire dit avoir certifié les chiffres énoncés par le Président de la CEI.
Voici l’origine et l’auteur principal de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire.
La procédure de certification des résultats telle que suivie au premier tour a-t- elle été respectée au second tour?
Non, parce que contrairement au premier tour, les candidats ou leur représentant avaient été préalablement convoqués pour enregistrer leurs observations. Au 2nd tour, personne n’a été invité par l’ONUCI à cet effet.
C’est en écoutant la Radio de l’ONUCI que les candidats et les ivoiriens ont suivi la Conférence de Presse où M. CHOI indiquait qu’il venait de certifier les chiffres énoncés par M. BAKAYOKO et rejetait les résultats définitifs tels que proclamés par la Juridiction Suprême de l’Etat de Côte d’Ivoire et ce, malgré le préambule de la Résolution 1765 du Conseil de Sécurité des Nations Unies au 16 Juillet 2007 qui réaffirme son « attachement au respect de la souveraineté, et de l’indépendance de la Côte d’Ivoire ».
Ce jour là, M. CHOI a affirmé qu’ayant certifié les chiffres énoncés par M. BAKAYOKO, il considérait que M. OUATTARA est le Président élu de la Côte-d’Ivoire.
M. CHOI avait-t-il le droit de proclamer des résultats définitifs de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire parce qu’il est investi d’un mandat de certification par l’ONU ?
Lui-même répond par la négative, en référence aux réponses données aux préoccupations évoquées par les candidats du 1er tour de l’élection au cours de la réunion du 11 novembre 2010 au siège de l’ONUCI.
En réalité, le mandat du certificateur ne consiste pas à valider les résultats définitifs, mais à vérifier la conformité aux règles du déroulement du second tour, depuis la campagne jusqu’aux résultats définitifs et, d’en porter témoignage au Secrétariat Général des Nations Unies pour compétence.
La pseudo certification de M. CHOI est un précédent fâcheux dans l’histoire des Nations Unies. Un fonctionnaire des Nations Unies ne peut pas décider seul de ne pas respecter les Institutions d’un Etat Souverain, membre de l’Organisation qui l’emploi.
En décidant de limiter sa certification à la reconnaissance des chiffres énoncés par M. BAKAYOKO, le Représentant du Secrétaire Général des Nations Unies, outrepassant son mandant, engage sa responsabilité personnelle dans ce qui est arrivé à la Côte d’Ivoire et que l’on appelle « Crise post-électorale ».
Pour bien comprendre, la certification par exemple des résultats provisoires ne portent pas sur les chiffres eux – mêmes mais, sur le respect scrupuleux de la procédure de la consolidation et de la proclamation de ces résultats. En clair, le certificateur devrait dire : les résultats provisoires ont été communiqués seul par le président de la CEI, après le délai de trois jours, en dehors du siège de la CEI, en l’absence des 30 autres membres de la Commission Electorale et des représentants des candidats. Les procédures prescrites n’ayant pas été respectées, je ne certifie pas l’étape de la proclamation des résultats provisoires. Or, CHOI a fait le contraire du contenu de ses attributions. Il a royalement ignoré les procédures, objet de la certification en cinq points, et s’est aligné exclusivement sur les chiffres provisoires énoncés de manière solitaire par M. BAKAYOKO. Il les a considérés comme des résultats définitifs et toute la communauté internationale l’a suivi dans son faux et l’usage de faux.
Pour mémoire, l’unique objectif pour lequel la certification de l’ONU avait été instaurée et acceptée par toutes les parties ivoiriennes, était surtout d’éviter qu’une institution proclame un candidat vainqueur, en dehors des procédures volontairement complexes. C’est pourquoi les cinq critères de certification ne portent pas sur les chiffres qui sont de la compétence absolue des institutions nationales ivoiriennes mais exclusivement sur les procédures qui permettent d’accorder un crédit aux chiffres.
CHOI a trompé tout le monde et il se repose aujourd’hui en montagne dans son pays avec le sentiment d’un devoir accompli. Après la Côte-d’Ivoire, il devrait plutôt s’atteler avec son compatriote Ban ki Moon, à réunifier la Corée divisée en deux territoires depuis 1953, par une ligne marquée et entretenue par des soldats de l’ONU. Ses parents lui en seraient très reconnaissants, au contraire des ivoiriens qui sont convaincus qu’il est à l’origine de la crise post-électorale et pour cela, il devrait obligatoirement faire l’objet d’une procédure administrative interne de l’ONU puis, de procédures judiciaires devant les juridictions compétentes.

Une contribution de Traoré Philippe
Professeur d’histoire et géographie
En Côte-d’Ivoire