Côte d'Ivoire: SURFACTURATION ELECTORALE

Le 19 décembre 2011 par IvoireBusiness - La CEI a enfin décidé de communiquer le taux de participation surfacturé des élections législatives en Côte d’Ivoire: 36.56%.

Bamba Yacouba, porte-parole de la CEI.

Le 19 décembre 2011 par IvoireBusiness - La CEI a enfin décidé de communiquer le taux de participation surfacturé des élections législatives en Côte d’Ivoire: 36.56%.

Le taux de participation électorale qui devait être le premier chiffre à être communiqué, est finalement le dernier, car il a fallu revoir la facture à la hausse pour avoir un chiffre qui dépasse le chiffre des élections législatives de 2000. Les magiciens de la CEI ont sorti le chiffre de 36.56%.
Le hic, est que tous les observateurs ont constaté que la participation aux élections législatives de 2011 est la plus faible participation de l’histoire électorale en Cote d’Ivoire. Or le chiffre qui est donné est proche des élections présidentielles de 2000 soit 37% ; cela veut dire que l’engouement observé à l’élection présidentielle de 2000 est le même que le désert électoral observé en décembre 2011. Si le ridicule tuait, la CEI serait morte. En plus, en 2000, les appels au boycott ou à la participation des élections n’ont pas eu grande influence sur le taux de participation qui est resté autour de 30% depuis les élections présidentielles jusqu’à l’élection des conseils généraux pour laquelle le RDR a appelé à participer mais le taux de participation était de 28% contre 33% aux législatives pour lesquelles le RDR a appelé au boycott.
A force de tripatouiller les chiffres, la CEI se couvre de ridicule et se discrédite aux yeux de la population ivoirienne. Comment peut-on raisonnablement comparer l’engouement observé lors des élections présidentielles de 2000 aux élections législatives de 2010, sinon la volonté de « surfacturer » les procès verbaux ?
C’est encore une preuve évidente de la tricherie orchestrée pendant les élections présidentielles de 2010. Là encore, le taux de participation est brusquement passé de 71% à 81% au deuxième tour des élections présidentielles entre la fin des élections et la proclamation des résultats. Le taux de surfacturation était donc de 10%.
Le dindon de la farce : le PDCI se réveille brusquement et découvre l’horreur de la fraude. Il veut avoir recours au conseil constitutionnel, oubliant la certification de l’ONU qui, à travers ses déclarations a déjà validé les résultats. Qu’il continue et il verra en vrai grandeur la démocratie sarkozyenne des bombes.
Pour transformer l’échec en réussite, certains évoquent la paix qui a régné pendant et après les élections, oubliant que chaque fois que le FPI est dans l’opposition, la vie politique est paisible parce que ce parti a choisi depuis sa création la ligne pacifique de lutte politique sauf en 1995 lorsqu’il a été contaminé par le virus de la violence par son alliance avec le RDR. Très vite, la rupture du lien l’a décontaminé. Il est donc évident que ce n’est pas avec le FPI qu’une violence va s’exprimer. Le calme observé pendant et au lendemain des législatives 2011 tout comme lors du transfèrement du Président Gbagbo à la Haye est donc légitimement à mettre à l’actif du FPI. A l’inverse, depuis l’avènement du RDR dans l’opposition les violences se suivent et se succèdent allant des coups d’Etat à la création d’un instrument de violence : la rébellion.
Quant à SARKOZY, il doit être certainement satisfait d’avoir installé la « démocratie » sans le peuple.

Une contribution de Dr DIABATE Cheick,
Chercheur à l’Université de Colorado,
USA