Côte d’Ivoire : Reprise du dialogue entre pouvoir et opposition à la demande pouvoir, après le fiasco du recensement

Par IvoireBusiness - Reprise du dialogue entre pouvoir et opposition à la demande pouvoir, après le fiasco du recensement.

Abidjan - Le pouvoir et l'opposition ont repris le dialogue jeudi après deux mois de silence en Côte d'Ivoire, annonçant la libération dans l'après-midi de 150 prisonniers de la crise postélectorale de 2010-2011, a constaté un journaliste d'Ivoirebusiness. Cette reprise du dialogue direct pouvoir opposition s'est faite à la demande du pouvoir, avec l'ONUCI comme médiateur.
Aïchatou Mindaoudou, représentante de l'ONU en Côte d'Ivoire, s'est ainsi félicitée jeudi de la reprise du dialogue politique entre les deux parties, qu'elle a qualifié de "preuve de responsabilité".

Pascal Affi N'Guessan, président du FPI, et une délégation de cadres de son parti ont rencontré jeudi une délégation du gouvernement conduite par le ministre d'Etat chargé du Dialogue politique Ahoussou Kouadio Jeannot, accompagné des ministres de l'Intérieur Hamed Bakayoko, Ally Coulibaly de l'intégration africaine, et Affousiataa Bamba de la Communication.

"Le gouvernement a marqué sa volonté d'aller de l'avant, de travailler ensemble avec le FPI et les partis d'opposition", afin de trouver des "solutions définitives" au problèmes entravant la réconciliation, a observé M. N'Guessan.

"Des engagements forts ont été délivrés ce jour", comme la libération "dans les heures qui vont suivre" de "150 prisonniers politiques", s'est-il réjoui.

"150 personnes vont être mises en liberté provisoire", a confirmé M. Ahoussou, qui a demandé en échange au FPI de "poser des actes forts pour consolider la paix" en "acceptant de lever solennellement" son "mot d'ordre du boycott des opérations du recensement" de la population.

"C'est un mot d'ordre pris par le comité central (du FPI). Nous allons lui en rendre compte. Il décidera", a répondu le président de la principale formation d'opposition, dont l'appel au "boycott massif" de l'enquête nationale est très suivi par ses militants.
En effet, le boycott du recensement général de la population et de l'habitat est suivi à plus de 90% par la population ivoirienne.
Fiasco reconnu par le gouvernement, même si les chiffres varient. D'où cette reprise du dialogue avec le FPI, à sa demande.

Eric Lassale