Bras de fer Gnambros- Cdt Zakaria à Abobo : Amara Le gros (un frondeur): « Ce que nous refusons »

Le 16 janvier 2013 par Soir Info - Les Gnambros mettent Koné Zacharia en garde, à Abobo.

« Ce que nous refusons c’est que des gens arrivent à Abobo, qu’ils tirent en l’air et sèment la panique au sein de la population. Cela est inacceptable ».

C’est le commentaire qu’a fait hier 15 janvier 2013, celui qu’on surnomme Amara Le gros, un des fers de lance du mouvement qui a opposé une farouche résistance aux éléments de la Police militaire partis mettre fin aux activités des Gnambros à Abobo, la veille.
Bien connu des populations d’Abobo, cet homme qui se réclame de la division des Frci dirigée par le commandant Jah Gao a justifié leur action par un vice de procédure de la part du patron de la Police militaire. « Nous sommes dans un pays organisé. On ne peut pas venir sur le territoire du commandant Jah Gao sans l’en aviser. Si tant est qu’on veut mettre un terme aux activités des Gnambros à Abobo, il aurait fallu saisir notre commandant. Lequel nous aurait simplement mis en mission. Si l’Etat veut supprimer les syndicats, il prend un décret, on donne le papier à notre commandant et nous on exécute. Quand on devait déguerpir les occupants d'espace devant la mairie, c’est nous que Jah Gao a mis devant et on a accompagné la ministre. Moi, je ne suis pas Gnambro. Je suis un militaire. Je suis un caporal. Je respecte le commandant Zakaria parce que c’est un commandant. Mais je dis qu’on ne peut pas venir comme cela sur un territoire, tirer en l’air et effrayer la population. Ce n’est pas normal », a-t-il insisté au cours de notre conversation téléphonique.

Amara le gros a déploré la psychose qu’à engendrée cette situation. « Abobo a trop souffert du traumatisme des coups de feu. Nous ne pouvons pas tolérer que des personnes viennent encore effrayer nos parents. Je vous jure que telle que les choses se sont présentées, nous avons pensé à une attaque. En tant que militaire donc, nous ne pouvions pas rester insensibles, nous avons alors fait front », a-t-il ajouté en précisant qu’aucun blessé par balle n’a été enregistré. Pour sa part, Touré Adama, président de la coordination nationale des gares routières (Cngr) a exhorté les Gnambros à la reconversion.

Pour lui la situation va évoluer et il vaut mieux anticiper. « Il est encore temps pour les Gnambros de chercher du travail. Parce que tôt ou tard, il sera mis fin à leurs activités. Il suffit pour cela que Koné Zakaria sollicite le soutien de son frère d’arme Jah Gao et le tour sera bouclé. Qu’on le veuille ou non, force doit rester à la loi », a-t-il prévenu.

Le président de la Cngr pense que le taux très important d’analphabétisme est un handicap pour ces acteurs du transport. « Ce sont, pour la grande majorité, des analphabètes qui pensent que cette activité qu’il mène est légale. Ils ne savent pas qu’ils sont dans l’illégalité. C’est ce que nous leur expliquons quand nous en avons l’occasion », a-t-il ajouté.

Rappelons qu’une tentative de la Police militaire d’extirper du secteur du transport, à Abobo des « collecteurs de taxes illégales » a occasionné des « échauffourées ». Des éléments de cette force régulière se sont heurtés à une résistance armée dans le périmètre de la mairie. Notons que la situation était calme, hier à notre passage, en début d’après midi et les populations vaquaient à leurs occupations.

Jonas BAIKEH in Soir info