Bourgi : le PS en appelle à la justice

Le 12 septembre 2011 par leJDD.fr - Plusieurs personnalités politiques - de François Hollande à François Bayrou - ont réclamé dimanche l'ouverture d'une enquête judiciaire, suite

Harlem Désir, secrétaire général par intérim du PS.

Le 12 septembre 2011 par leJDD.fr - Plusieurs personnalités politiques - de François Hollande à François Bayrou - ont réclamé dimanche l'ouverture d'une enquête judiciaire, suite

aux accusations de Robert Bourgi dans les colonnes du JDD visant Jacques Chirac et Dominique de Villepin. Mais le parquet de Paris estime pour l'heure qu'il n'y a pas assez d'éléments.
Les révélations de Robert Bourgi dans les colonnes du Journal du Dimanche ont fait réagir toute la classe politique. Alors que l’avocat français accuse Jacques Chirac et Dominique d’avoir reçu des "mallettes entières" de fonds occultes africains, le PS a demandé l’ouverture d’une procédure judiciaire. "Monsieur Robert Bourgi relate aujourd'hui dans Le Journal du Dimanche des faits qui, s'ils s'avèrent exacts, sont extrêmement graves. Si des transferts de fonds occultes de chefs d'Etat africains ont eu lieu vers des autorités de la République, c'est le fonctionnement même de notre démocratie et l'intégrité de nos institutions qui sont mis en cause", écrit dans un communiqué Harlem Désir, premier secrétaire par intérim du Parti socialiste. Ainsi, il demande que "toute la lumière soit faite sur les pratiques révélées par Robert Bourgi et qu'une procédure judiciaire soit immédiatement ouverte". Selon lui, "il faut déterminer la véracité des faits stupéfiants décrits par Robert Bourgi et la destination et l'usage des fonds occultes qu'il évoque, il faut aussi établir le rôle exact de ce conseiller officieux de Nicolas Sarkozy, et savoir qui était informé de ces agissements".
"Un régime glauque et corrompu"
François Hollande en a lui aussi appelé à la justice. "On doit savoir ce qu’il est passé pendant toutes ces années", a estimé le favori des sondages sur Canal +. De son côté, Ségolène Royal, sa rivale dans la course à la primaire socialiste, a vu dans les déclarations de Robert Bourgi une "nouvelle affaire", révélant "des règlements de comptes sordides" à droite. "On a eu l'affaire Woerth, on a eu l'affaire Bettencourt, on a eu l'affaire Clearstream, on a eu l'affaire Karachi. Maintenant, on a cette nouvelle affaire. On n'en peut plus de ce régime glauque et corrompu", a-t-elle lancé sur France 5.
Et la gauche n'est pas la seule à faire cette demande. François Bayrou aimerait lui aussi que la justice s’empare du dossier. "Si ces faits sont allégués, il y a une conséquence directe : il faut que le procureur ouvre une enquête préliminaire sur ces déclarations", a déclaré sur France Inter le président du Modem. "Je ne sais pas qui est ce M. Bourgi", a-t-il ajouté, déplorant le climat actuel. "Ceci nous ramène à une ambiance purement insupportable pour des citoyens d'une démocratie normale. Nous vivons une succession d'affaires qui tombent tous les mois". A droite, le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer a estimé que "l'honneur de Dominique de Villepin" était "entaché par ces affirmations, ces allégations sans aucune preuve". Selon lui, "tout cela relève de la justice".
Mais le parquet de Paris a annoncé dimanche qu'il n'avait "pas ouvert d'enquête". "Il n'y a rien d'autre pour l'instant comme élément que des déclarations au JDD" de Robert Bourgi, a indiqué une source judiciaire à l’AFP. Dimanche soir, Jacques Chirac et Dominique de Villepin ont annoncé leur intention de déposer plainte en diffamation contre l'avocat français. Ce dernier dit se tenir "à disposition de la justice".
C.V. (avec AFP) - leJDD.fr
dimanche 11 septembre 2011