Ayamé: Le ministre Kouassi Adjoumani séquestré par les jeunes villageois. Les officiels et les « Bosso » prennent la fuite

Le 14 janvier 2012 par IvoireBusiness - Echauffourées entre jeunesse villageoise et les pêcheurs «Bosso», officiels exfiltrés par la gendarmerie,

des jeunes ont attaqué les ``Bosso``, et plusieurs blessés à déplorer. Tel est le bilan de la visite du ministre Kouassi Adjoumani le 13 janvier 2012 à Ayamé, visite qui avait pour but l’exploitation du lac Ayamé.

Kouassi Adjoumani.

Le 14 janvier 2012 par IvoireBusiness - Echauffourées entre jeunesse villageoise et les pêcheurs «Bosso», officiels exfiltrés par la gendarmerie,

des jeunes ont attaqué les ``Bosso``, et plusieurs blessés à déplorer. Tel est le bilan de la visite du ministre Kouassi Adjoumani le 13 janvier 2012 à Ayamé, visite qui avait pour but l’exploitation du lac Ayamé.

Comment en est-on arrivé là ?
En effet le gouvernement a instruit le ministre des Ressources animales et halieutiques, Kouassi Adjoumani, de conduire une mission dans la localité, hier vendredi 13 janvier. Et ce, pour concilier les parties antagonistes et leur faire connaître les exigences de la pêche. Malheureusement, cette rencontre qui s'est déroulée vers 11 heures ce jour-là a basculé dans une défiance totale. Étant entendu que certains jeunes autochtones réunis au sein d'une plate-forme dénommée Coopérative des pêcheurs d'Ayamé (COPA), qui voulaient voir le ministre ''décréter'' le départ définitif des pêcheurs « Bosso » de la région, se sont vu servir un autre plat.
''Je ne suis pas venu chasser les Bosso. D'ailleurs, une telle mesure ne relève pas de ma compétence. Il faut que je fasse une communication en conseil des ministres ; et seul Alassane Ouattara peut décider...'', a introduit le ministre qui a rappelé que, déjà ministre de la Production animale et des ressources halieutiques dans le régime précédent, il a donné une enveloppe de 60 millions de Fcfa à cette coopérative.
Qui pour le ministre n’existe que de nom. C’était la goutte d’eau qui fit déborder le vase.
Devant pareille arrogance du ministre Adjoumani, les jeunes sont rentrés dans une colère noire.
En demandant à leurs camarades de quitter l'enceinte de l'Hôtel de ville qui a servi de cadre de rencontre.
''Dire à quelqu'un de partir chez lui n'est pas une injure ! Toi même Adjoumani, tu ne me moyen pas, tu es même mon esclave (...) Nous, on ne veut pas de Bosso ici'', a réagi publiquement un jeune très en colère qui a insisté pour prendre la parole. Face à cette désobéissance de l'émissaire du gouvernement, les ministres Adjoumani et Aka Aoulé ainsi que le corps préfectoral, sont restés sans voix. Dès lors, la notabilité avec sa tête les garants de la tradition (les chefs de village), vont initier une médiation qui aboutira à la présentation d'excuses publiques. Quatre bouteilles de liqueur sont offertes au ministre Adjoumani et sa suite pour laver l'affront.
''Quand je suis venu ici, je n'ai insulté personne. C'est sur la base d'un rapport que les services compétents de mon ministère m'ont produit que je vous ai parlé des exigences de la pêche. J'accepte votre pardon, mais sachez que de toute ma carrière politique, c'est la première fois que je suis désavoué en public ; et c'est bien à Ayamé...'', a professé le ministre qui a rappelé les jeux d'alliance séculaires entre peuples Abron et Agni.
Rebondissement chez le maire Blaise Brou où la délégation du ministre Adjoumani est venue partager un repas.
De jeunes villageois très en colère encerclent la délégation.
''C'est le maire qui a fait venir les Bosso ici lorsque nous les avons chassés une première fois de notre localité'', ont justifié les assaillants qui voulaient en découdre, cette fois, avec le premier magistrat de la commune. Face à la menace, les forces de l'ordre ont formé une sorte de conglomérat pour sécuriser les officiels, non sans inviter tous les membres de la délégation à parquer leurs différents véhicules à l'intérieur de la villa. Après une longue médiation menée par le commandant de brigade, les hôtes du maire sont autorisés à quitter la résidence à 17 heures. Mais en ville, une marrée humaine les y attendait. Tandis que certains applaudissaient le passage du cortège, d'autres le huaient tout simplement. On est passé près du pire grâce à la gendarmerie qui est intervenu de façon énergique pour disperser les manifestants et les différentes factions.

Serge Touré