Affaire Amanda Knox/Rudy Guedé/Meredith Kercher: Dans le silence et dans la douleur
Le 10 octobre 2011 par IvoireBusiness - Le délit de Perousse, avec l'absolution de Raffaele Sollecito et Amanda Knox, continue de
provoquer des vagues dans trois pays.
Le 10 octobre 2011 par IvoireBusiness - Le délit de Perousse, avec l'absolution de Raffaele Sollecito et Amanda Knox, continue de
provoquer des vagues dans trois pays.
Aux Etats unis et plus précisément dans la ville de Seatle, Amanda Knox, une des présumés assassins de l'étudiante anglaise Meredith Kercher, emprunte à grandes enjambées le chemin de la gloire et de la fortune. Elle est devenu une invitée des grands shows télévisés, elle accorde des interviews aux célèbres colonnes de son pays et des projets de films, de romans dont elle sera la protagoniste se dessinent. Bref la miraculée de Perousse pourrait être déjà à la tète d’une fortune estimée à 20 millions de dollars américains.
En Angleterre, les parents de Meredith Kercher disent respecter le verdict de la justice italienne, mais un énorme sentiment de frustration les habite, car ils ne comprennent plus le volte face de cette institution.
Enfin en Italie, l'opinion se dit choquée voire déboussolée par l'absolution de ces deux criminels. Certains italiens vont jusqu'à parler d'une justice assujettie au bon vouloir du Département d'état américain, dont le porte- parole Vittoria Nulland n'a nullement caché son enthousiasme et même affirmé que le verdict répondait au souhait de l'administration Obama.
En Côte-D’Ivoire, aucune entête n'a fait l'écho de ce procès et dans la communauté ivoirienne de l'italie, l'on semble se résigner, ou l'on semble dire Rudy Guedé, le seul retenu coupable, n’avait qu'à rester tranquille. Les seize années de réclusions que la justice lui a infligées, il devra les purger jusqu'à la dernière seconde.
Cet état d'âme qu'affichent les ivoiriens dans leur majorité, n'est ni de la faiblesse encore moins de la démission. C'est plutôt du ras-le-bol, de la désolation et la déception face à la dérive que connaissent leurs enfants qu'ils ont faits venir en Italie après tant d’années de sacrifices.
Le cas Rudy Guedé peut être entrevu comme la partie visible de l'iceberg et la sonnette d'alarme sur laquelle il faudra tirer pour faire prendre conscience à ces jeunes africains de la seconde génération. Pour la plupart d'entre eux, la vie en Italie s'est faite par regroupement familial. Ils n'ont ni connu les affres de l'aventure encore moins les humiliations de la vie d'immigré clandestin.
Leurs parents se sont saignés à blanc pour leur donner des chances de réussite que quiconque peut avoir dans cette Europe de l'opulence. Malheureusement, pour ces enfants, les premiers actes posés à l'endroit de leurs parents-bienfaiteurs se résument en ingratitude, en méchanceté de toutes sortes. Leur famille deviennent des cellules ennemies, les espoirs que les parents placent en eux vont en fumée et leur seul reflexe, c'est de se dénaturer pour être accepté dans leur nouveau tissu social. Ces enfants abandonnent les études au grand dame de leurs parents pour s'adonner aux petits boulots afin de s'offrir ces gadgets que l'Afrique ne leur donnait pas. Ils s'adonnent aux vices des petits italiens ou ils se croient obliger de choper toutes les " maladies" de leur pays d'accueil pour être intègrés. Les parents se sentent trahis par leurs enfants et ils sont incapables de réaction parce que la loi protège et défend ces miséreux transférés d'Afrique. Leur seul acte face à l'échec et aux dérives de leurs enfants, c’est de souffrir en silence et de se laisser consommer dans la douleur. Le cas Rudy est un exemple vivant de cette absurdité
Serge Sonan,
Correspondant permanent en Italie