Affaire « Transfert de Gbagbo à la CPI facilitera la réconciliation »: Gnénéma Coulibaly « coule » Banny au béton armé. Charly ivre de rage !

Paris le 01 octobre 2011 par IVOIREBUSINESS – La mémoire avec Gnénéma, ça va, ça vient.
Gnenéma Coulibaly fait rigoler le monde depuis qu’il a foulé le sol

Gnénéma Coulibaly, ministre ivoirien des Droits de l'Homme.

Paris le 01 octobre 2011 par IVOIREBUSINESS – La mémoire avec Gnénéma, ça va, ça vient.
Gnenéma Coulibaly fait rigoler le monde depuis qu’il a foulé le sol

français. Il se murmure qu’un metteur en scène pourrait le contacter.
Magistrat égaré dans la rébellion des Forces nouvelles (FN) de Guillaume Soro en tant que secrétaire national chargé des droits de l’homme, il est de fait comptable de toutes les atrocités commises par cette dernière. Mais à Paris, Gnénéma raconte qu’il a essayé d’empêcher que les loyalistes FDS de Laurent Gbagbo ne soient massacrés et que le pauvre gendarme ne soit égorgé lors d'une cérémonie mystique. Le film de cette atrocité est encore disponible. Et la liste est longue : Massacre de centaines de gendarmes à Bouaké, massacres de 350 personnes le 19 septembre 2002 jour du déclenchement de la rébellion des FN, massacre de centaines de villageois à l’Ouest notamment à Guitrozon et petit Duekoué, casse des agences de la BCEAO dans les zones sous contrôle de la rébellion avec à la clé des centaines de milliards de Fcfa emportés.
Le ministre Gnénéma a-t-il perdu la mémoire ?
Tout près de nous, les responsables des 1000 civils tués par les FRCI, la nouvelle armée d’Alassane l’américain, courent toujours, dans l’indifférence totale. Tout au plus, Gnénéma parle-t-il de la mise sur pied d’une Commission d’enquête gouvernementale pour enquêter sur les exactions commises par la bande Frci.
Banny a raison d’être ivre de rage. Après Didier Drogba qui a refusé d’être Superman en restant sur le banc de touche de la Commission réconciliation pendant les échauffements à Londres, Charly vient d’être coulé par Coulibaly, le gentleman farmer.
Il faut dire que le ministre n’y est pas allé par le dos de la cuillère pour plomber l’action de Banny, qui s’apprêtait à aller à Korhogo pour voir Laurent Gbagbo dit Woudy.

Avec un passif aussi lourd, Gnénema était mal fondé pour dire vendredi à Paris (BFM TV 30/09) que « le transfèrement de l'ancien président Laurent Gbagbo devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye "faciliterait le processus de réconciliation" en Côte d'Ivoire ».

Il passe à la vitesse supérieure en appuyant sur l’accélérateur: "J'ai expliqué au président de la CPI l'importance pour la réconciliation nationale de cette procédure. Si l'ex-président n'était plus sous notre responsabilité, sur le territoire de la République, cela faciliterait le processus de réconciliation et contribuerait à dépassionner la suite du débat, notamment les élections législatives".

Le ministre des droits de l’homme oublie soigneusement de mentionner les atrocités dont lui et les forces nouvelles ont été comptables depuis 2002. Et que Woudy dans un souci de réconciliation nationale ne les a pas conduit devant la CPI.
Si Woudy de Mama a mal fait en les graciant, ils devaient aujourd’hui avoir l’honnêteté de refuser d’avoir été blanchi, car on ne peut pas accepter une grâce présidentielle pour soi et réfuser de l’appliquer aux autres.
Au lieu d’être un gage pour la réconciliation nationale avec ses 46% de voix, selon la CEI de Bakayoko depuis l’hôtel du Golf QG d’Alassane, le ministre pense que "La présence de Laurent Gbagbo (en Côte d'Ivoire) freine le développement du processus de réconciliation". Le monde à l'envers presque.
Le moment fort est quand il dit que « les responsables de la CPI "se sont montrés sensibles à nos arguments ».

Cette CPI serait très heureuse d’accueillir Alassane Ouattara parrain des FN, Guillaume Soro secrétaire général des FN, Gnénéma Coulibaly secrétaire national des FN, Soumaïla Bakayoko CEMA des FRCI et tous les Com’zones dans ses geôles.
Selon Me Dumas et Me Vergès, Conseils de Gbagbo, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo devront être dans la même cellule à la CPI.
Pourquoi faire à moitié quand on peut bien faire ?
Pour mieux faire passer la pilule, Gnénéma assène: "Nous exécuterons tout mandat d'arrêt de la CPI, quels que soient les noms qu'ils nous soumettront", a-t-il assuré.

Une constante dans les propos de Gnénéma: Chaque fois que les coupables se trouvent du côté des pro-ADO, c’est le futur qui est toujours employé. N’est pas là le fondement de la justice des vainqueurs très chère à Alassane ?

C’est le moment choisi pour notre ministre pour sortir la perle : « Il s’agit plutôt d’une justice de l’évidence».

La CPI ne devrait cependant pas se contenter de transférer des membres du camp Gbagbo. Et elle ne devrait pas, sous peine de voir sa crédibilité sérieusement entamée, épargner le camp Ouattara. Une menace qu’accueille Coulibaly avec une apparente sérénité. « Nous exécuterons tout mandat d'arrêt de la CPI, quels que soient les noms qu'ils nous soumettront » a-t-il assuré.
Concernant la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR), installée mercredi, le ministre estime qu’elle devrait examiner une période remontant jusqu'à l’indépendance. « Si le mandat de la Commission ne portait que sur la période postérieure à 2000, on ne connaîtrait pas les fondements de la division nationale », a-t-il assuré. Avant d’ajouter : « Si à cette occasion on découvre des faits non prescrits, ils seront présentés à une juridiction nationale. La réconciliation nationale n'exclut pas la justice, elle se fonde sur la justice ».

Alassane Ouattara choisira-t-il au finish de réconcilier les ivoiriens en ne passant pas par la case CPI taillée sur mesure pour Gbagbo ?
Ça a été le cas avec le dialogue avec le FPI de Laurent Gbagbo dont Ouattara criait sur tous les toits qu’il n’en avait pas besoin, et que jamais il ne les recevrait.
Le miracle s’est produit et Alassane a reçu le FPI et le CNRD le 29 septembre dernier à Abidjan.
Se produira-t-il cette fois encore afin que Laurent Gbagbo ne se retrouve pas à la CPI ?
Alassane l'américain devra surtout avoir en tête que ses parrains Sarko et Obama s'apprêtent à quitter la scène. Il n'a donc plus la même force de frappe et est devenu plus vulnérable. Le FPI a repris par ailleurs confiance en lui.
De plus, les caisses de l'Etat sont désespérément vides et les pluies de milliards (13000 milliards de Fcfa) que lui avaient promis ses amis durant la campagne n'atterriront peut-être jamais dans les caisses de l'Etat. Alassane Ouattara a en effet reçu une fin de recevoir aux Etats unis lors des dernières assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale de septembre 2011.
C'est donc peut-être le moment pour Alassane d'amorcer un véritable dégel politique en invitant Laurent Gbagbo à la table des négociations.
Qui vivra verra, comme on dit du côté d’Abidjan.

Catherine Balineau