"Ado" et "HKB" : des adversaires politiques devenus alliés politiques

Le 14 septembre 2011 par IvoireBusiness - La carrière diplomatique de "Henri Konan Bédié" débute dans les années 60 lorsque de la caisse de

Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, alliés au sein du RHDP.

Le 14 septembre 2011 par IvoireBusiness - La carrière diplomatique de "Henri Konan Bédié" débute dans les années 60 lorsque de la caisse de

compensation (ancêtre de l'actuelle "Cnps"-caisse nationale de prévoyance sociale), il est nommé par le président "Houphouet Boigny", ambassadeur aux USA!
Quelques années plus tard, il sera nommé ministre de l'Economie et des Finances de Côte d'Ivoire en remplacement du sénateur français "Raphaël Saller", nommé à ce poste en guise de remerciement, dans le premier gouvernement ivoirien de la période postcoloniale.
.Le 20 JUILLET 1977, "HOUPHOUET" désavoue son ministre de l'Economie et des Finances "Henri Konan Bédié" pour avoir surfacturé un complexe d'usines sucrières dans le grand Nord de la Côte d'Ivoire.
La stratégie du vieux à l'époque était d'industrialiser progressivement le grand Nord de la Côte d'Ivoire en donnant des opportunités d'emploi à sa jeunesse!
Par la suite, le vieux activera son réseau international pour positionner "Bédié" à la banque mondiale dès Janvier 1978!
En 1980, "Houphouët" prend le risque de sacrifier la carrière politique de son ami de longue date "Yacé Philippe", secrétaire général de son parti(Pdci) depuis les années 60 sur l'autel de la promotion politique de "HENRI KONAN Bédié" qui le remplace au poste de président de l'assemblée nationale ivoirienne en 1980.
Le 4 avril 1990, "HOUPHOUET" désigne officiellement "HENRI Konan BEDIE" comme son successeur.
Le 7 novembre 1990, une semaine après les premières élections multipartites en Côte d'ivoire officiellement remportées par le vieux devant l'opposant historique "Laurent Gbagbo", "ALLASANE OUATTARA" est nommé par décret Premier ministre de la Côte d'ivoire sous la pression croissante des bailleurs de fonds notamment le G7 devenu aujourd’hui(G8) et le FMI dirigé à cette époque par le français "Michel Camdessus".
Mais en bon stratège politique, "Houphouët" se protège , et trouve un rempart de taille constitutionnel: Un jour avant le décret nommant "ALLASANE OUATTARA" comme Premier ministre, l'assemblée nationale ivoirienne votait un texte qui stipulait: "En cas de vacances de pouvoir, par décès, démission ou empêchement absolu constaté par la cour suprême saisie par le gouvernement, les fonctions de Président de la république sont dévolues de plein droit au président de l'assemblée nationale(Henri Konan Bédié) avec la latitude absolue pour ce dernier d'achever le mandat du chef de l'Etat.
Et ce, dans le souci d'assurer la continuité du pouvoir, sans recourir à un intérim qui peut être générateur de confusion...
"La bataille du leadership ivoirien est désormais engagée entre "Ado", soutenu et jouissant de de la bénédiction de la communauté internationale, et "Bédié", dauphin constitutionnel ayant pour seul rempart les prérogatives constitutionnelles...
En 1993, c'est le clash politique entre "Ado" et "Bédié" suite au décès du vieux "Houphouët"."ADO" sent son avenir politique proche, lorsque "Bédié" soutenu par l'armée légaliste dirigée par le général "Guéi" l'aide à prendre le pouvoir.
Conséquence: "Ado" vivra cela comme une passe d'armes politique maladroite, pire qu'une frustration politique; même s'il ne l'affirme pas ouvertement, lui qui a tout donné en termes de compétences et d'expertise économique à la Côte d'ivoire de 1990 à 1993!C'est le début de son combat politique contre "Bédié". "Notons aussi que La constitution ivoirienne, en écartant "Ado" du pouvoir exécutif, n'a pas résolu l'équation politique ivoirienne, car elle n'a pas légiféré sur ses les acquis juridiques " d'ADO" pour avoir été Premier ministre en Côte d'Ivoire de 1990 à 1993, quasiment président officieux de la Côte d'Ivoire, lorsque le vieux "Houphouët" fut hospitalisé à PARIS en 1993: Un flou juridico-constitutionnel qui fut aussi un mauvais présage politique pour la Côte d'Ivoire.
Malgré les sempiternels conflits politiques qui les opposèrent entre 1993 et 1999, "Bédié" et "Ado" ont enterré aujourd’hui la hache de guerre pour devenir aujourd’hui des alliés politiques de taille.
Ne perdons pas de vue qu'en politique politicienne, les alliances politiques sont parfois stratégiques et éphémères.

Yves T BOUAZO