Accusation contre les pro-Ouattara: Le procureur de la République fait des précisions

Publié le samedi 2 juillet 2011 | L'Inter - Le procureur de la République, Kouadio Koffi Simplice, a réagi aux critiques des organisations internationales qui souhaitent une

Le procureur de la République, Kouadio Koffi Simplice, au côté du com'zone Fofié Kouakou.

Publié le samedi 2 juillet 2011 | L'Inter - Le procureur de la République, Kouadio Koffi Simplice, a réagi aux critiques des organisations internationales qui souhaitent une

justice impartiale où tous les mis en cause, qu'ils soient proches de Ouattara ou de Gbagbo, soient arrêtés. Pour lui, si pour le moment, l'opinion a l'impression que le parquet s'intéresse à une seule catégorie de personnes, « c'est pour des raisons d'organisation de travail et surtout pour une logique dans la conduite des investigations ». Visiblement agacé par ces critiques, le procureur a invité les organisations internationales à faire un retour dans le passé. « Pendant des semaines, des gens lançaient des appels à la haine, à la xénophobie. Ils commettaient toutes sortes d'atrocités dans la ville d'Abidjan et sur certaines parties du territoire national. Une armée arrive, elle met fin à ces violences et on nous demande d'ouvrir une enquête sur ce qui s'est passé », a vigoureusement réagi le conférencier pour qui, en pareille circonstance, « le premier réflexe de l'enquêteur n'était pas de se précipiter sur celui qui est venu empêcher les autres de commettre les crimes qu'ils étaient en train de commettre, mais de chercher à savoir qui était en train de faire quoi ». En ce moment précis, a-t-il déclaré, les enquêteurs pourront s'intéresser à ceux qui sont intervenus. « Et si pendant l'enquête, il s'avère que ceux qui sont les sauveurs ont outrepassé leur droit et ont commis des crimes, nul n'est au- dessus de la loi. On pourrait s'intéresser à eux », a souligné le procureur Kouadio Simplice. Qui n'a pas maqué de saluer la bravoure de Chérif Ousmane et ses soldats qui ont mis un terme, selon lui, aux atrocités commises par les mercenaires et miliciens à Yopougon. « Deux jours après que les canons se sont tus, des gens sortent avec des rapports pour dire que Ousmane Chérif a commis des massacres, il faut le poursuivre. Ils ne demandent pas qu'on poursuive ceux qui étaient en train de commettre les atrocités. Mais agissant ainsi, le parquet se met immédiatement à la place des miliciens, puisque la guerre avec les fusils est terminée », s'est exclamé le procureur pour qui une telle posture ne sera pas logique. « La logique voudrait qu'on s'intéresse d'abord à ceux qui ont engendré l'intervention des autres. Ensuite comme nul n'est au-dessus de la loi, s'il s'avère qu'ils ont commis des atrocités, on s'intéresse à eux. Mais ne demandez pas au parquet de se mettre à la place des miliciens et des mercenaires pour combattre les Forces républicaines », a-t-il plaidé, et d' indiquer qu' « il y a eu une situation, nous menons les investigations et nous arriverons à la fin de l'enquête et vous pourrez dire s'il s'agit d'une justice des vainqueurs ou d'une justice des vaincus ».

Y.DOUMBIA