8e convention du FPI – Affi N’guessan : « Le Président Gbagbo sera libéré avant la présidentielle de 2015 »

Par IVOIREBUSINESS - « Le Président Gbagbo sera libéré avant la présidentielle de 2015 », selon Affi N'Guessan.

Abidjan – Pascal Affi N’guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI) a jeté un pavé dans la mare samedi à la 8e convention de son parti, en annonçant que le Président Laurent Gbagbo, détenu à la Cour pénale internationale (CPI), « sera libéré » avant la présidentielle de 2015, rapporte l’agence de presse panafricaine (APA).

Les 2500 participants de cette 8e convention du FPI qui s’est terminée samedi au palais des sports de Treichville, ont émis le vœu d’une libération de Laurent Gbagbo.

Une motion spéciale a été lue, à ce propos, pour demander « la libération immédiate du Président Laurent Gbagbo et son retour en Côte d’Ivoire ».

Le Président du FPI, Pascal Affi N’guessan, très offensif, a affirmé que le FPI sera « très bientôt au pouvoir par la seule voie de la transition pacifique à la démocratie », car la victoire marchait vers son parti.
Dans un important discours de fin de convention, Pascal Affi N'guessan a donné les grandes orientations qui replacent son parti au cœur de l'échiquier politique ivoirien.

Eric Lassale

8ème Convention du FPI - IMPORTANT DISCOURS DU PRESIDENT AFFI

Mesdames et Messieurs, chers frères et sœurs,

Je voudrais souhaiter, au nom du Front Populaire Ivoirien, la bienvenue à tous et à toutes, à cette cérémonie solennelle d‘ouverture de notre convention de 2014. Je salue en premier lieu, les représentants du corps diplomatique et de l’Opération des Nations Unies en Côte d’ Ivoire (ONUCI).Le FPI accueille votre présence ce matin à ses côtés comme un signe d’encouragement à poursuivre ses efforts de réconciliation. Merci d’être venus.

Au-delà des vicissitudes de la crise, vous continuez à accomplir votre devoir de solidarité internationale depuis le déclenchement de la rébellion en 2002, pour certains et depuis la crise postélectorale pour vous tous. Vous êtes aux côtés du peuple ivoirien et de ses dirigeants pour nous aider à réparer les dégâts causés par les différentes crises. Le FPI salue vos efforts et vous assure de son engagement à poursuivre son action en faveur de la réconciliation et de la normalisation du pays. C’est pourquoi, je me réjouis particulièrement de la présence à cette cérémonie des représentants de partis politiques, des mouvements de la société civile et d‘éminents acteurs de la démocratie. La grave crise que traverse notre pays interpelle tous les leaders d’opinion; tous ceux qui ont une responsabilité et une autorité quelconque dans ce pays. Nous devons donner l’exemple, poser des actes de haute portée symbolique, montrant que le temps de la guerre est passé.

Je voudrais m’arrêter ici pour dire un mot, à propos de l’état de santé du Chef de l’Etat qui suscite ces derniers jours tant de supputations. Il faut comprendre les différentes réactions par rapport aux enjeux de cette situation. Il y va du dialogue politique, de la réconciliation nationale et de la restauration du pays. La place et le rôle du Chef de l’Etat sont d’une extrême importance dans les capacités du pays à poursuivre et achever son processus de restauration politique, économique et sociale. C’est pourquoi il faut prier pour le prompt rétablissement et le retour très prochain du Chef de l’Etat parmi nous.

Pour les leaders de la classe politique ivoirienne, le temps est venu de se donner la main, de prendre toute la mesure de la crise que vit notre pays; de regarder l’état actuel de notre société et de donner un élan nouveau à la culture de paix de notre peuple. Oui, on ne rendra jamais assez hommage à ce peuple de Côte d’ivoire qui est la première victime des crises politiques qui se succèdent depuis plus d’une dizaine d’années. La cohésion de ce peuple et son sens légendaire de l’hospitalité ont été mis à rude épreuve, mais il reste égal à lui-même, digne et solidaire généreux et fier de ses valeurs en Côte d’Ivoire, au plus fort de la crise, les populations ont apporté et continuent d’apporter soutien et réconfort à ceux et celles que l’on a emprisonnés comme à ceux qui ont dû tout abandonner pour fuir leurs maisons, leurs villages ou leurs quartiers.

Le FPI tient ici à remercier tous ceux et toutes celles qui ont entretenu la chaîne de l’espoir parmi les déplacés à l’intérieur du pays. C‘est le lieu de saluer tous les pays amis qui ont accueilli nos compatriotes qui sont arrivés chez eux par milliers, dans le dénuement complet. Je voudrais citer particulièrement le Ghana, le Liberia, le Togo, le Benin et bien d’autres pays où se trouvent encore de nombreux réfugies et exilés. La mobilisation des populations à l’intérieur, leur adhésion à notre lutte et à nos efforts de paix et de• réconciliation, contribuent aujourd’hui au processus de libération des prisonniers politiques et au retour des réfugies et exilés. Que les pays amis de la Côte d’Ivoire ayant accueilli les réfugiés reçoivent ici l’expression de la reconnaissance du Front Populaire Ivoirien.

Pour les réfugies d’aujourd’hui, mais aussi pour tous les Ivoiriens, pour l’avenir de la Côte d’Ivoire, nous devons promouvoir une nouvelle espérance de paix et de démocratie. Mais ni l’engagement d‘un parti politique, fut-il le plus important ; ni la culture ou la volonté de paix ne suffiront jamais à résoudre les problèmes qui se posent actuellement à notre pays, si le gouvernement ne s’engage pas résolument et sincèrement dans la réconciliation. On peut se contenter matériellement de peu lorsqu’on a la paix mais tout l’or du monde ne peut faire le bonheur d‘un peuple divisé. Je voudrais donc profiter de cette rencontre pour inviter, encore une fois, le gouvernement à s’investir et à investir sérieusement dans.la réconciliation en traduisant en actes concrets et de façons diligentes toutes les annonces. Le premier devoir d‘un gouvernement à l’égard des populations c’est la quiétude ; l’assurance pour chacun de vivre et de travailler sans craindre en permanence de perdre sa liberté, ses biens ou sa vie.

Camarades militants, chers amis,
Voilà quelques mots que j’ai voulu dire a nos invités à l’ouverture des travaux de cette convention. Après cette cérémonie, nous allons nous retrouver pour réfléchir ensemble sur la mobilisation de tout le parti pour la libération de tous les prisonniers, la libération de Laurent Gbagbo, pour la restauration du pays et pour la reconquête du pouvoir d‘Etat. C’est tout le sens du thème retenu pour les travaux de la présente convention: « un FPI engage, fort pour une Côte d’Ivoire solidaire, libre, démocratique et souveraine ». Nos idéaux sont les mêmes depuis la création du parti : une société solidaire, .libre et démocratique dans un Etat souverain. La souveraineté exprime l’âme d’un peuple. Elle n’est ni repli sur soi, ni reniement de son histoire. La Côte d’Ivoire est le fruit de diverses fécondations qui ont façonné sa configuration actuelle au cours des âges. C’est cette richesse qu’il s’agit de promouvoir et de défendre.

Camarades militants, chers amis,
Nous devons avoir une pensée particulière pour le Président Laurent Gbagbo, pour tous nos camarades qui sont encore en prison. Nous ne les avons pas oubliés. Nous ne les oublierons jamais. Qu’ils sachent que la situation qu’ils vivent participe de la lutte. Le Front Populaire Ivoirien ne peut pas abandonner un militant emprisonné pour ses idées, dans le combat pour la démocratie et le droit. Tous nos efforts ont pour objectif principal d’ouvrir les portes des prisons pour en sortir tous les prisonniers politiques. De même le sort de nos camarades, de nos frères et sœurs encore en exil demeure notre préoccupation essentielle. C’est le sens de la mission que le parti a dépêchée au mois de décembre 2013 au Ghana et au Togo. Le rapport de cette mission nous conforte dans notre engagement à tout mettre en œuvre pour accélérer le retour de nos compatriotes.

Le FPI se félicite, à cet égard, des récentes déclarations du gouvernement concernant les exilés et les réfugies, indiquant qu’ils peuvent rentrer sans risquer d’être arrêtés. Nous saluons tous les camarades qui sont rentrés d’exil. Nous nous réjouissons de les voir en bonne santé et de savoir qu’ils peuvent circuler librement dans leur pays. Nous exhortons le gouvernement à prendre toutes les mesures appropriées, notamment celles d’ordre judiciaire, pour rassurer ceux qui hésitent encore et cela dans l’esprit de la constitution ivoirienne qui veut qu’aucun Ivoirien ne soit contraint à l’exil. Ensemble, nous le pouvons, par la résistance positive, qui construit et fait avancer le pays. C’est sur cet engagement que je déclare ouverte la convention 2014 du Front Populaire Ivoirien.

Je vous remercie.
PASCAL AFFI N’GUESSAN
Président du FPI