5 mois après la chute de Gbagbo - Un intellectuel français prévient : « Ouattara échouera si... »

Publié le mercredi 7 septembre 2011 | L'Inter - L'universitaire français, Christian Bouquet, a porté un regard critique sur

Alassane Dramane Ouattara.

Publié le mercredi 7 septembre 2011 | L'Inter - L'universitaire français, Christian Bouquet, a porté un regard critique sur

les cinq mois de pouvoir d'Alassane Ouattara. Dans une interview accordée à Rfi hier, mardi 6 septembre, l'auteur de ''Géopolitique de la Côte d'Ivoire/ le désespoir de Kourouma'', a mis en garde le successeur de Laurent Gbagbo sur le danger qui le menace s'il ne parvient pas à répondre aux attentes d'une frange de la population. « S'il ne répond à l'impatience sociale des dizaines de milliers de jeunes qui sont dans l'informel (…) S'il ne donne pas davantage d'espoir à ces jeunes, il échouera », a-t-il prévenu. L'intellectuel français s'est par ailleurs prononcé sur le cas Laurent Gbagbo, que ses partisans estiment être victime d'un acharnement judiciaire. « Que quiconque est accusé d'un certain nombre d'actes illégaux, que ce soit des crimes économiques ou crimes de sang, soit jugé », a-t-il dit à ce sujet. Faisant clairement allusion à certains soldats des forces républicaines épinglés par des Ong internationales, il a estimé que tous les auteurs de crimes doivent être traduits devant les tribunaux. « Il va falloir que tout le monde rende des comptes ; il va falloir que tous ceux qui se sont rendus coupables d'exactions ou de crimes économiques passent devant la justice », a-t-il conseillé. Pour l'universitaire français, même « les fameux com'zone » comme il les appelle, doivent être mis au pas. Selon lui, le chef de l'Etat se garde de les inquiéter pour éviter de se brouiller avec eux. « S'il (Ouattara) esquive cette nécessité, il sera très en difficulté », a-t-il averti. Il s'est par ailleurs prononcé sur l'avenir du Premier ministre Guillaume Soro et de l'ancien parti au pouvoir. Le Fpi, a-t-il soutenu, « a du mal à survivre à l'arrestation de son leader (Gbagbo) ». Quant à l'avenir de Soro, il a estimé qu'il aura du mal à voir aboutir ses ambitions politiques aussi longtemps qu'il ne se détachera pas de l'étiquette de chef de rébellion qui lui colle à la peau. « Il a plutôt intérêt à jouer la carte de la légalité », a-t-il conseillé au Premier ministre et secrétaire général des Forces nouvelles.

A.N