Présidentielle au Sénégal: La chute d’Abdoulaye Wade. Le donneur de leçons, humilié et ridiculisé par Macky Sall. Il sort par les poubelles de l’histoire

Le 26 mars 2012 par IVOIREBUSINESS – Faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais. Telle pourrait se réveler l’attitude du Président-sortant Abdoulaye Wade, qui se sera agrippé jusqu’au bout, tel un forçat,

Abdoulaye Wade, ancien Président du Sénégal.

Le 26 mars 2012 par IVOIREBUSINESS – Faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais. Telle pourrait se réveler l’attitude du Président-sortant Abdoulaye Wade, qui se sera agrippé jusqu’au bout, tel un forçat,

au pouvoir. Le chantre du SOPI, dont l’échec est aujourd’hui lamentable, qui donnait des leçons à Laurent Gbagbo et à Mouammar Kadhafi, a fait pire. Laurent Gbagbo, depuis La Haye, doit boire du petit lait, tandis que Le Guide doit se retourner dans sa tombe.
Quelle image Wade laisse-t-il à la postérité, au moment où tous les analystes politiques s’accordent à dire qu’il sort de la scène politique par les poubelles de l’histoire ? Assurément celle d’un Président africain qui aura tenté jusqu’au bout de s’agripper au pouvoir, qui voulait même léguer ce pouvoir de façon héréditaire à son fils Karim Wade, bombardé à la tête d’un superministère avec 4 portefeuilles, dont les juteux Mines et Energie et Infrastructures économiques.
Tout le monde a encore en mémoire les slogans hostiles à Abdoulaye Wade durant la campagne présidentielle : « Wade dégage », « Wade dictateur », « Y’en a marre ».
Tous les observateurs s’accordaient à dire que cette candidature de Wade était celle de tous les dangers et celle de tous les risques. Au point même que beaucoup de voix s’étaient élévées pour un report du premier tour du scrutin.

L’opposition sénégalaise pensait même qu’une élection libre et apaisée est impossible au Sénégal, en raison d'un "climat d'insécurité générale".
Des candidats tels que Cheikh Tidiane Gadio, Cheikh Bamba Dièye et Ibrahima Fall, étaient favorables à un report en raison de "la situation quasi-insurrectionnelle" dans le pays, selon les mots d'Ibrahima Fall.
Mais d'autres, également membres du M23, s'y opposent, poursuivant leur campagne entamée le 5 février jusqu'au dernier jour vendredi, déterminés à participer au vote.
Parmi eux, deux anciens Premier ministres de Wade: Macky Sall et Moustapha Niasse, ainsi que le leader du Parti socialiste (PS), Ousmane Tanor Dieng.
L’atmosphère quasi insurrectionnelle qui a entouré le premier tour du scrutin montre à quel point Wade s’accrochait à son pouvoir, après deux mandats et à l’âge de 85 ans.
C’est dans cette ambiance délétère que la candidature de la star Youssou N’dour a été invalidée. Dès l’annonce de cette mauvaise, la rue dakaroise s’est embrasée. Toute la nuit d’hier, on a noté des échauffourées entre la police et des jeunes sénégalais, au cours d’une manifestation pourtant non autorisée.
Bilan : Un policier tué par les manifestants et plusieurs blessés.
Le rejet de la candidature de Youssou N’dour annoncée en même temps que la validation de celle, fortement controversée d’Abboulaye Wade, candidat à un troisième mandat, est "un coup de force", a affirmé Youssou Ndour, ajoutant:
"Abdoulaye Wade n'aurait même pas dû déposer sa candidature, car la loi fondamentale dit qu'il n'en a pas le droit".
L'opposition avait également jugé illégale la nouvelle et troisième candidature de Wade, en soulignant que la Constitution ne prévoit que deux mandats présidentiels. Mais le camp Wade rétorque qu'à la suite de diverses réformes, c'est bien à un second mandat qu'il se présentait.
Aujourd’hui, la détermination et la forte mobilisation du peuple sénégalais ont eu raison de l’entêtement du Président Wade à postuler à un troisième mandat. Sentant tourner le vent de l’histoire, et lâché par tous ses soutiens occidentaux, Wade a juste eu le réflexe de reconnaitre sa défaite dimanche soir aux environs de 21H30, heure de Dakar.
L’annonce a été faite par la télévision publique sénégalaise (RTS) en ces termes : « Le président Wade a appelé dimanche à 21h30 (locales et GMT) son rival Macky Sall pour le féliciter après les premières tendances qui le donnent vainqueur du second tour de la présidentielle ».
Dans les rues de Dakar, c’était la liesse populaire. Le système Wade, fait de roublardise et de manœuvres dilatoires, venait de passer de vie à trépas. David (Macky Sall) venait de terrasser Goliath (Wade).
Wade, grand donneur de leçons devant l’éternel, venait de quitter la scène politique par la petite porte.
Une nouvelle ère s’ouvre donc pour le Sénégal. Avec Macky Sall à sa tête.

Christian Vabé