Bernard DOZA: « Je ne suis pas de mèche avec Ouattara ».« Ouattara est un chef de bande FRCI autoproclamé « Président », avec l’aide de l’ambassadeur Simon »
Le 16 mars 2012 par IVOIREBUSINESS – Dans une interview au confrère « Le Quotidien », Bernard Doza, journaliste-écrivain et homme politique nationaliste, décrypte la situation politique de son pays et écarte
du revers de la main, les allégations de collusion avec le pouvoir Ouattara.
Nous vous livrons ici, l’intégralité de cette interview.
Le 16 mars 2012 par IVOIREBUSINESS – Dans une interview au confrère « Le Quotidien », Bernard Doza, journaliste-écrivain et homme politique nationaliste, décrypte la situation politique de son pays et écarte
du revers de la main, les allégations de collusion avec le pouvoir Ouattara.
Nous vous livrons ici, l’intégralité de cette interview.
Quotidien d’Abidjan : Bonjour M. DOZA, un de nos confrères(Le Nouveau Réveil du Mercredi 29 Février), a écrit que partisan de Laurent Gbagbo, vous « ébruitez des scenarios visant à renverser les institutions de la République ».
Réponse BD : En clair, le PDCI (qui est le bras politique du régime Ouattara) dit : Que je prépare un coup d’état puisque c’est moi qui ébruite les scénarios ! « Alors « Le Nouveau Réveil » de Bédié, lance une « fatwa » (un décret d’arrestation) contre ma personne. A-t-on donc si peur au PDCI de la chute d’un dictateur tribaliste qu’on a installé au pouvoir pour mieux l’utiliser comme une : Arme fatale contre Gbagbo. Et pour qui les FRCI tuent les ivoiriens, sans répit, depuis un an? En ce qui me concerne, pour l’instant je parle…
Quotidien d’Abidjan : Certains journalistes (des rédactions proche de l’opposition) disent que vous seriez de mèche avec Ouattara, pour légitimer sa dictature par vos critiques…
Réponse BD : Donc, Alassane Ouattara est un masochiste qui paie un « fou du roi »pour se légitimer ? Ce que le peuple ivoirien doit savoir se résume dans le Psaume 41v6-7 : « Mes ennemis disent de moi : Quand mourra-t-il ? Quand périra son nom ? Si quelqu’un vient me voir, il prend un langage faux, il recueille un sujet de médire. Il s’en va et il parle au dehors. »
Mais ceux qui m’ont découvert à Paris depuis 1990, comme mon ami feu Dassohiri Ignace du journal « le Jeune Démocrate », et Boga Sivori du journal « Notre Voie », savent que je suis un nationaliste radical qui ne fera jamais de compromis avec la droite(RHDP), surtout après avoir dit non à Houphouët en personne (en juin 1993, à la rue Masséran à Paris)
Quotidien d’Abidjan : Mais alors, pourquoi Ouattara arrête tous les militants de l’opposition et pas vous, alors que vous le dénoncer, depuis Abidjan, où on tue à volonté…
Réponse BD : Demandez-le à Ouattara. Mais je crois que la vérité est simple pour celui qui à étudié le pouvoir de la Françafrique.
Pour le pouvoir actuel d’Abidjan, je suis d’abord connu comme un journaliste politique de Paris, avec 20 ans de métier (1983-2003) au micro de Tropic’Fm -Média Tropical, et devenu chroniqueur de Télévision à partir de 2005. Et j’ai encore ma plume au journal « Le monde Diplomatique » depuis 2003.
Or depuis la fin de la crise postélectorale, ordre a été imposé aux grands médias français (par le lobby colonial), de « minimiser », voire ignorer toute information (anti-Ouattara) en provenance de la Côte d’Ivoire. Donc le président du « Retour de la France en Côte d’Ivoire» ne peut plus arrêter un journaliste parisien à Abidjan, sous de fallacieux prétextes qui pourraient « rallumer » les projecteurs de l’actualité négative sur son régime, après le transfèrement de Gbagbo à la CPI…
Quotidien d’Abidjan : Il a peur des réactions de la presse française contre son régime… ?
Réponse BD : Ouattara a très tôt compris le pouvoir de « nocivité » de la presse française contre les chefs d’Etats africains… C’est pour cela qu’en 1999, il est venu à Paris avec la somme de 4 milliards CFA pour maîtriser les médias.
Quotidien d’Abidjan : C’est une grosse somme ?
Bernard Doza : Gagner les médias à Paris, c’est gagner d’avance le pouvoir en Afrique noire francophone. Pour cela, Alassane Ouattara a installé un bureau de communication à l’avenue Kleber, dirigé par Dominique Ouattara, pour « arroser » les rédactions des médias (Radios et télévisions, y compris la presse écrite), qui l’ont suivi personnellement et soutenu jusqu’en 2011, dans sa vendetta politique contre Laurent Gbagbo.
Quotidien d’Abidjan : Et s’il veut vous arrêter… ?
Bernard Doza : Le jour où Ouattara et ses hommes auront la preuve tangible qu’ils peuvent brandir devant la presse internationale que je suis vraiment impliqué à Abidjan dans un coup d’état pour les renverser, ils m’arrêteront… Pour le moment, je suis dans le discours. Et le discours, qui n’est pas un délit dans la « France démocratique », ne mérite pas la prison à Abidjan. Abidjan qui est devenue (depuis le 11 avril 2011) une banlieue de la Métropole parisienne...
Quotidien d’Abidjan : Même si les propos que vous tenez sont de nature à préparer les consciences contre son régime ?…
Bernard Doza : Les consciences oui! Parce que je suis un ivoirien. Mais les propos ne sont pas des faits de culpabilité. Car la culpabilité se révèle à partir de faits établis… A-t-on surpris DOZA avec des armes à la main, préparant un coup d’état contre Ouattara ? Non ! Par contre, Ouattara lui est coupable.
Quotidien d’Abidjan : Coupable de quoi ?
Bernard Doza: Coupable de kidnapping de nationalité. Car voici un homme politique très controversé, dont la candidature à la présidentielle de Côte d’Ivoire était refusée depuis l’an 2000 par la constitution. Parce que sa « nationalité ivoirienne » souffrait d’un grand doute, il avait été écarté par la cour suprême à plusieurs compétitions politiques. Alors pour mettre fin à la crise qui secouait le pays (à cause de lui) depuis 2002, c’est au lendemain des accords de Pretoria que le Président Thabo M’Beki demande au président Gbagbo d’utiliser l’article 48 de la constitution pour autoriser, à titre provisoire, la « Candidature » d’Alassane Ouattara aux présidentielles de 2010. C’est à partir de ce moment que le « candidat du RDR prépare le coup d’Etat contre les institutions et le Président de la Côte d’Ivoire, pour se protéger de la loi ivoirienne, dès qu’il en devient le garant.
Quotidien d’Abidjan. Comment a-t-il manœuvré ?
Bernard Doza : C’est dès le mois de novembre 2010 que le chef du RDR dresse son « quartier général » de campagne à l’Hôtel du Golf (avant le premier tour). Or à cette époque, l’hôtel du Golf était le sanctuaire des rebelles de Guillaume SORO. Guillaume SORO qui va prendre fait et cause pour un candidat à la nationalité provisoire (parce qu’autorisé par un décret) qu’il va soutenir militairement après le second tour des présidentielles, contre Gbagbo.
Gbagbo que Ouattara va « remercier » en le déportant, d’abord au nord de la Côte d’Ivoire, ensuite à la CPI après un coup d’Etat qui fait du leader du RDR, le nouveau garant d’une constitution qui ne le reconnait toujours pas comme le Président de Côte d’Ivoire, avant sa naturalisation officielle comme ivoirien.
C’est depuis ce jour que je considère Alassane Ouattara, beaucoup plus comme un chef de bande de la CEDEAO-FRCI, qui, dans les bombardements de l’armée française contre le peuple ivoirien, s’est autoproclamé « Président de la Côte d’Ivoire », avec l’aide de l’ambassadeur Jean-Marc Simon, devenu le proconsul des intérêts français.
Quotidien d’Abidjan : C’est un imposteur alors…puisque le décret provisoire (donc politique) de Laurent Gbagbo qui permet la candidature de Ouattara aux présidentielles de 2010 n’est pas un acte juridique de naturalisation !
Bernard Doza : C’est pour cela que j’appelle les opérateurs économiques ivoiriens à ne plus soutenir Alassane Ouattara, qui est un « président autoproclamé ». Car ceux qui le soutiennent n’auront plus leur place dans la Côte d’Ivoire de demain. C’est un choix politique.
Aux opérateurs étrangers, je dis ceci: « A la veille du troisième millénaire, où nous passons de la technologie à l’automation, Alassane Ouattara est dépassé dans le temps et dans l’espace pour le progrès du peuple ivoirien. Car en 2012, la Côte d’Ivoire (puissance économique sous régionale, de l’Afrique de l’Ouest) a besoin de transformer ses propres matières premières (Cacao et Café) pour entrer dans l’industrialisation. Ceux qui viennent pour perpétuer la néo-colonisation, dans le refus du transfert de technologie et de l’endettement inutile, ne sont plus les bienvenus ».
Quotidien d’Abidjan : Vous et vos amis de la gauche, vous voulez reprendre le pouvoir… ?
Bernard Doza. Au CAPL (comité D’action Pour La Liberté), nous préparons la révolution nationale par la formation de nos militants. Car dans notre pays, nous avons connu le parti unique, le combat pour le multipartisme, les tentatives et les coups d’Etats, la rébellion armée contre l’autorité, et pour finir, la restauration néocoloniale, c’est-à-dire le bombardement du peuple ivoirien par les hélicoptères de la France, pour installer une marionnette au pouvoir le 11 avril 2011…Donc, nous allons cette fois faire la révolution nationale, pour nettoyer la Côte d’Ivoire des « déchets politiques ».
Aujourd’hui, notre pays est occupé par des armées étrangères, dont les FRCI (supplétifs des forces coloniales). Décrété le 07 avril par Alassane Ouattara depuis son QG de l’hôtel du Golf, les FRCI ne sont pas une composante de l’armée ivoirienne. C’est une bande armée au service d’un pouvoir du nord, venu pour occuper la Côte d’Ivoire du sud en tuant.
Quotidien d’Abidjan: Qui organise les soulèvements sporadiques dans les villes de provinces contre les FRCI, c’est vos amis ?
Bernard Doza : C’est le peuple ivoirien. Alassane Ouattara a divisé le pays entre le nord et le sud depuis décembre 2000. Donc le peuple est divisé. La preuve: A chaque soulèvement contre les FRCI dans une ville, les populations nordistes de la ville prennent faits et cause pour les FRCI. Elles s’associent aux soldats du pouvoir- Ouattara (sur la base tribale) pour se battre contre les autochtones. C’est l’affrontement intercommunautaire. Aujourd’hui, même les militants du RDR se battent contre ses propres alliés du PDCI pour de simples élections législatives partielles. On n’a jamais vu cela en Côte d’Ivoire, avant l’arrivée d’Alassane Ouattara au pouvoir.
Quotidien d’Abidjan : C’est une grande déception pour les nombreux partisans (non nordiste) de Ouattara qui, au nom de l’alternance politique, ont voté pour lui aux élections de 2010 parce qu’ils avaient été déçus par le régime de Gbagbo ?
Bernard Doza : Ecoutez, je connais même des bété à Abidjan ici qui m’ont avoué avoir voté pour Ouattara contre Gbagbo. Parce que Gbagbo aurait dit (au cours d’une rencontre avec des cadres bété au palais présidentiel) ceci : « Je n’ai pas pris le pouvoir pour les bété ». Alors beaucoup de bété se sont convaincus « Que Gbagbo dans sa démarche politique (au nom de la démocratie), n’avait rien compris à la Côte-d’Ivoire… ».
Ces bété déçus se sont démarqué et ont voté pour Ouattara en novembre 2010, en guise de sanction. Aujourd’hui, frappés par le « rattrapage ethnique du nord » dans l’administration publique et les entreprises privées (ou le pouvoir les licencient en masse, parce que considéré comme partisans de Gbagbo), ils n’ont plus que leurs yeux pour pleurer...
Quotidien d’Abidjan : Qui est politiquement responsable de cette grande fracture nationale, entre le nord et le sud ivoirien?
Bernard Doza. Ce sont d’abord les intellectuels du nord, suivi des soldats de notre armée nationale (gagnée par la fibre tribale), qui ont commencé depuis les années 1990, avec la revendication sectorielle nordiste. A lieu de lutter pour la démocratie pour le compte du peuple ivoirien, victime de la dictature du PDCI depuis 1960, ils ont opté pour la victimisation ethnique, avec la « charte du nord ». Alassane Ouattara(en grand opportuniste) a saisi la balle au bond, en se positionnant à Paris comme le leader des peuples martyrisé du nord. Ensuite, avec le rejet de la candidature du leader du RDR aux législatives de décembre 2000, c’est l’option séparatiste: La carte de notre pays, divisé entre le nord et le sud, est publié par le journal de Ouattara « Le Patriote ». C’est dans ce schéma manichéen que s’engouffre la rébellion armée de Guillaume SORO en 2002.
Au lendemain du 19 septembre 2002, SORO Guillaume exige la candidature d’Alassane Ouattara (comme solution à la paix en Côte-d’Ivoire), et cela sur les cadavres des ivoiriens tués le 19 septembre 2002.
Quotidien d’Abidjan : c’est implacable, comme témoignage…
Bernard Doza : C’est le constat froid de la déchirure. Prenez l’équipe nationale de football de notre pays. Elle est le reflet de cette division intérieure qui nous fait perdre constamment, la coupe d’Afrique.
Aujourd’hui, les observateurs ivoiriens se posent la question : Pour qui joue Didier Drogba ? Pour qui, joue Kolo Touré ? En tout cas, derrière la façade de sérénité qu’affichent les joueurs, l’équipe nationale ne joue plus pour la Côte d’Ivoire depuis la guerre de l’ivoirité. Parce que les joueurs sont divisés. Depuis 2002, des militants du RDR appellent à chaque tournoi de la coupe d’Afrique, certains joueurs (originaires du nord), de ne pas jouer pour gagner la coupe, qui n’est plus pour la Côte d’Ivoire, mais « pour le président Gbagbo ». Alors, on ne passe plus la balle à Drogba, pour marquer des buts…. (Didier Drogba, étant identifié à Laurent Gbagbo, parce que Bété, avait vu son village brûlé, en avril 2011, par les FRCI).
Et du coup, en 2012, on a vu des supporters ivoiriens « danser à Yopougon » quand les éléphants, qui étaient « galvanisés par les joueurs du nord », ont perdu la coupe d’Afrique à Malabo, parce qu’on a conclu chez les pro-Gbagbo, comme hier au RDR, que la coupe était plus « Pour Ouattara » que pour la Côte d’Ivoire.
Si on veut réconcilier ce peuple ivoirien profondément divisé, nous devons faire la révolution nationale contre la dictature tribale d’Abidjan, pour ensuite se battre ensemble contre l’ennemi commun qui nous a divisés : La France.
Sinon, ce pays va droit vers la guerre civile entre le sud et le nord, car les ivoiriens du sud n’accepteront pas plus longtemps, l’occupation de la Côte d’Ivoire par les FRCI.
Quotidien d’Abidjan: Merci
Source: Le quotidien d'Abidjan