Crimes politiques en Côte d’Ivoire depuis 2002: La CPI confirme l’existence de charniers à Duékoué

Le 15 mars 2012 par Notre voie - La Cour pénale internationale (CPI) a annoncé hier à l’hôtel Pullman (Plateau) lors d’une conférence de presse, l’existence de crimes à Duékoué.

«Récemment des enquêteurs de la Cour pénale internationale se sont rendus à plusieurs endroits dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire, dont Duékoué, où de nombreux civils ont été tués en mars 2011. Nous continuerons de recueillir et d’analyser des éléments de preuve pour identifier les personnes qui portent la plus grande part de responsabilité dans de tels crimes … L’enquête est secrète et transparente. Un médecin légiste s’est rendu à Duékoué pour confirmer la présence de charniers. Nous utiliserons un drone pour les photographies. Nous travaillons sur l’évolution des sols. Tout cela vise à faire une documentation. A Duékoué, la conclusion est positive », a expliqué M. Amady Ba du Bureau du procureur Luis Moreno Ocampo autorisé par les juges de la Cour, à l’enquêter sur les crimes allégués relevant de la compétence de l’institution internationale. Le conférencier aidé dans sa tâche par Mme Andrea du même bureau, a souligné que le travail de sa structure est basé sur «des preuves subjectives et objectives par rapport aux hauts dirigeants». Et de poursuivre. «Le 23 février 2012, les juges ont étendu l’enquête à tous les crimes relevant de la compétence de la cour qui auraient été commis depuis le 19 septembre 2002. Sur la base des éléments de preuve qui leur ont été présentés, les juges de la CPI ont déjà délivré un mandat d’arrêt à l’encontre de M. Gbagbo, que les autorités ivoiriennes ont exécuté conformément à leurs obligations… M. Gbagbo est présumé innocent et jouira de tous les droits garantis aux suspects». L’homme ajoutera que «le Bureau continuera à enquêter et engagera des poursuites quelle que soit l’appartenance politique des suspects concernés. Il y aura d’autres affaires. Personne et aucun camp ne sera épargné». Le chef de l’Etat actuel, M. Alassane Ouattara dont plusieurs partisans sont directement ou indirectement impliqués dans des tueries massives et autres violations graves des droits de l’Homme, notamment à Duékoué peut-il être inquiété par la CPI si sa collusion avec les auteurs des crimes, est établie ? Le conféren-cier répondra avec un brin de gêne qu’il ne s’agit pas d’une enquête politique et qu’il «faut éviter de nous focaliser sur des noms». Cependant, il n’y a pas de doute que c’est clairement le camp Ouattarra qui est visé.

Félix Téha Dessrait, dessrait@yahoo.fr