Passage à tabac de Kkb par le Rdr : Le message de Ouattara au Pdci, avant les municipales
Publié le lundi 27 février 2012 | Le Temps - Kouadio Konan Bertin dit Kkb a-t-il été vraiment surpris du passage à tabac que le Rdr lui a fait subir le vendredi 24 février 2012 à Bonon, dans la Marahoué (Bouaflé) ? Le président de la jeunesse du
Publié le lundi 27 février 2012 | Le Temps - Kouadio Konan Bertin dit Kkb a-t-il été vraiment surpris du passage à tabac que le Rdr lui a fait subir le vendredi 24 février 2012 à Bonon, dans la Marahoué (Bouaflé) ? Le président de la jeunesse du
Pdci élu député de Port-Bouët, parti pour soutenir le candidat indépendant Kouadio Kouassi Dénis qui animait un meeting dans le cadre des législatives partielles prévues pour le dimanche 26 février 2012, a été «copieusement» rossé par des loubards du Rdr. On sait que le parti de Ouattara ne porte guère Kkb dans son cœur. Et les griefs ne manquent pas. Le nouveau député de la commune balnéaire d’Abidjan s’est déjà révolté contre le non respect jusque là de la parole donnée par Ouattara, en ce qui concerne le partage du gâteau, notamment sur la question de l’octroi de la Primature au Pdci. Mieux, Kkb a ouvertement demandé un «bilan des législatives» de décembre 2012. Après que le Pdci ait dénoncé les fraudes orchestrées par son allié du Rhdp à ce scrutin auquel «les morts, les exilés et les absents» ont pris part. Et ce n’est pas le premier acte de barbarie que la coalition Rdr –ex-rébellion inflige à Kkb. Nos sources avaient révélé que ce dernier a été déjà «violenté» pour avoir demandé la libération des prisonniers politiques de Ouattara, pour «une réconciliation vraie». Estimant qu’une plate-forme politique qui se réclame de la philosophie de paix d’Houphouët-Boigny ne saurait persécuter des Ivoiriens, fussent-ils des opposants politiques, de la sorte. Une position qui aurait valu à Kkb, d’être, dit-on, «corrigé». Au point qu’il se serait rendu «à l’extérieur pour des soins». Cette fois, c’est au centre hospitalier régional (Chr) de Daloa que le président de la Jpdci, l’honorable Kkb s’est retrouvé, le visage «tuméfié», pour se faire soigner. Après que des militants du Rdr, armés de gourdins, ont fait irruption dans l’enceinte de la mairie de Bonon en criant : «tuez-le !». «Ils m’ont mis nu et ils m’ont tabassé…», a expliqué la victime de cette autre barbarie du parti de Ouattara. Selon les observateurs de la vie du Rhdp, l’inimitié du Rdr pour Kkb remonterait à la défaite de Bédié au premier tour de la présidentielle de novembre 2010. Il fait partie de ceux qui ont osé mettre le doigt sur la fraude qui a fait chuter le candidat du Pdci, arrivé en 3è position derrière Ouattara (2è). On a suivi son regard, même s’il n’a pas mis directement en cause l’allié. Qui plus est, Kkb s’est toujours opposé à l’idée de la fusion du Rhdp en «un seul parti», au profit de Ouattara. Pour lui, il est inadmissible que le Pdci disparaisse, phagocyté par le Rdr. Il ne saurait être question de sacrifier l’héritage d’Houphouët-Boigny sur l’autel d’une alliance de circonstance. Le même Kkb, dit-on, avait dit non, en son temps, à une «candidature unique» (celle de Ouattara) au Rhdp. Cette bastonnade du nouveau député de Port-Bouët qui était allé prêter main-forte au candidat du Pdci à Bonon, est certainement un signal, un message du parti de Ouattara au Pdci de Bédié, en ce qui concerne les prochaines élections municipales qui seront sans nul doute piégées d’avance par la coalition-Rdr ex-rébellion. Avec la complicité de la Commission électorale indépendante (Cei) et le Conseil constitutionnel désormais aux ordres de Ouattara. C’est la promesse de la chicotte réservée aux cadres du vieux parti qui se montreront trop bavards quand le Rdr-ex-rébellion mettra en marche sa «technologie électorale» pour ravir les communes jugées les plus importantes par la formation politique du nouvel occupant du fauteuil. Le Pdci sait désormais à quoi s’en tenir. Quant à Kkb, il a décidé de continuer courageusement son combat contre la dictature de Ouattara, pour «la démocratie au sein du Rhdp». Même envers et contre les caciques du Pdci qui lui reprocheraient d’être trop critique à l’égard de Bédié. «Personne ne réussira à me faire taire. Si on cherche à me faire peur, alors qu'ils sachent qu'ils se sont trompés de cible». A-t-il confié à un confrère.
K.K.M