Les enquêtes s’étendent à septembre 2002 : La Cpi va-t-elle se réhabiliter ?
Le 24 février 2012 par Notre voie - L’information rendue publique hier par la Cpi sur son site officiel en anglais, espagnol et français est de nature à sonner les combattants de l’ex-rébellion armée et leurs parrains. Les juges de
Le 24 février 2012 par Notre voie - L’information rendue publique hier par la Cpi sur son site officiel en anglais, espagnol et français est de nature à sonner les combattants de l’ex-rébellion armée et leurs parrains. Les juges de
cette juridiction internationale ont ordonné que l’enquête sur les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre commis en Côte d’Ivoire remonte à septembre 2002. En clair, la Cpi s’est résolue à prendre en compte tous les crimes de la rébellion armée qui a endeuillé, dix ans durant, les familles ivoiriennes. Au-delà du grand soulagement que cette nouvelle procurera immanquablement aux milliers de victimes et aux organisations de défense des droits humains assoiffés de Justice, il faut saluer le bon qualitatif fait par la Cpi dans le dossier ivoirien. La cour de la Haye, il faut le dire, ne jouit pas d’une bonne réputation auprès des africains qui la considère comme un instrument au service des puissances occidentales. Cette image lugubre de justice aux ordres a été confortée par le fait que depuis sa création, la Cpi ne poursuit que les dirigeants africains qui sont en rupture de banc avec les régimes occidentaux. Le cas de Laurent Gbagbo est à la fois édifiant et révoltant. Le président de la République de Côte d’Ivoire, élu par les ivoiriens au terme du scrutin du 28 novembre 2010 dont les résultats définitifs ont été proclamés par le Conseil constitutionnel, est incarcéré à la Cpi par la volonté de la France de Nicolas Sarkozy. L’ex-chef de l’Etat ivoirien a été arrêté le 11 avril 2011 par l’armée française avant d’être transféré à La Haye. Il est soupçonné d’être «co-auteur indirect de crimes contre l’humanité.» Le procureur Louis Ocampo qui conduit l’enquête sur la Côte d’Ivoire n’a pas jugé jusqu’à présent utile d’inquiéter le camp Ouattara qui a déclenché la guerre post-électorale après avoir refusé de reconnaitre la victoire de Gbagbo. Les rapports des organisations de défense des droits humains faisant mention des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par les forces pro-Ouattara n’ont pas intéressé le chef du parquet de la Cpi. Pour Louis Ocampo, seul le camp Gbagbo est à l’origine des 3000 morts de la guerre post-électorale en Côte d’Ivoire et méritent d’être poursuivis. Heureusement que les juges sont là pour rappeler le procureur au jugement très sélectif à l’ordre. Espérons que la décision prise hier mettra définitivement fin à «la justice des vainqueurs» qui a prospéré jusqu’ici.
Jean Khalil Sella