Biankouma / litige Foncier: propriétaires terriens et agripreneurs sur le pied de guerre

Par Opéra news- Biankouma / litige Foncier: propriétaires terriens et agripreneurs sur le pied de guerre.

Propriétaires terriens et agripreneurs sur le pied de guerre pour des lopins de terre

A Biankouma, précisément dans la sous-préfecture Santa, le feu couve. Et ce, pour un différend foncier latent qui oppose depuis bientôt sept (07) ans les agripreneurs Gué Goua Joseph et Dan Victor, occupant des parcelles de la montagne Mont Gbleton et ses environs, au propriétaire terrien, To N'Ga Singogbeu, natif du village de Santa.

Les faits

Le conflit foncier qui les oppose à d'abord été géré traditionnellement par la chefferie. Après la chefferie, l'affaire a été présentée au sous-préfet pour un règlement à l'amiable entre les parties opposées. N'étant pas satisfait, To N'Ga enverra l'affaire devant la justice. Le tribunal de première instance de Man, dans son jugement, va dans un premier temps blanchir Gué Goua Joseph (voir jugement No344/2014 du 26/06/2014 R.G 403/2013 acte 1). Après le tribunal de première instance, l'affaire va aller à Daloa qui va donner raison à To N'Ga. Ainsi, avec sa grosse To N'Ga va revenir au village et sommer tous les planteurs et tous ceux qui squattent la montagne Mont Gbleton de quitter ses terres. Des lors, les différents groupements de planteurs déguerpis vont se réunir en un collectif pour qu'une issue favorable soit trouvée.

La version des deux camps

Nous nous sommes rendus à Santa pour comprendre cette histoire et prendre la version des deux camps. Pour les agripreneurs qui ont été déguerpis, il est impératif que cette situation qui perdure connaisse une issue heureuse, pour qu'ils puissent vaquer à leurs premières occupations, notamment les travaux champêtres. Afin de profiter des prémices de leurs productions. Quant à la partie adverse, celle qui a la légitimité de la justice, elle est dans son droit absolue. Lors de notre passage, la chefferie du village a fait un état des lieux tout en indiquant qu'elle a usé des moyens en sa possession pour remmener les choses en l'état mais sans succès. Le président des jeunes Dro Jacquet, le président des lobis, des senoufo tous faisant partis des déguerpis souhaitent que leurs terres leur soient restituées, puisque ces terres, selon eux leur été cédé depuis fort longtemps. Ils ne sont pour la plupart pas contre le fait que To N'Ga Singogbeu Justin soit propriétaire de 6 ha de la montagne. Ce qu'ils veulent c'est que les terres qui sont en dehors de ce périmètre reviennent au propriétaire comme ça l'a toujours été. « Nous ne sommes ni en guerre contre qui que se soit. Nous voulons juste que nos terres et nos productions nous soient restituées. Nous avons toujours travaillé sur ces terres et c'est grâce à cela que de nombreuses familles subsistent. Nous voulons qu'on nous donne ce qui nous revient de droit », a laissé entendre le président de la jeunesse. Avec lui, tous les autres planteurs déguerpis s'inscrivent dans cette même logique. De son côté, le propriétaire légal, To N'Ga Singogbeu Justin affirme avoir hérité de ces terres estimés aujourd'hui à plus de 186 ha. Car la justice en plus de lui avoir attribué la montagne lui donne droit de propriété à toutes les terres environnantes. « Je suis fils de ce village, mes parents ont possédé ces terres, aujourd'hui après quelques temps en ville c'est mon droit de les récupérer. C'est ce que j'ai fais avec les documents de la cour d'appel et la cour de cassation qui me donnent ces droits. Je suis l'unique propriétaire de toutes ces terres », affirme-t-il. Tout en indiquant qu'il reste ouvert à toute négociation. Ce qu'il faut ajouter dans cette histoire, c'est que l'autorité villageoise et la justice n'ont pas le même avis sur la question. Les autorités préfectorales ont eux aussi essayé et continuent de faire de leur mieux pour que tous ces planteurs, chefs de famille ne se retrouvent pas à la rue.

Le concours des autorités réclamé

En attendant que solution soit trouvée, les regards sont tournés vers le ministre de l'intérieur et de la sécurité, le ministre de l'agriculture et même le premier ministre afin que solution soit définitivement trouvée à ce problème qui dure depuis bientôt 7 ans.

DS

by SeydouBadian@91 (via Opera News )