Coopération: Les Brics et Donmello s’installent à Saint-Louis, au Sénégal
Par Ivoirebusiness - Coopération. Les Brics et Donmello s’installent à Saint-Louis, au Sénégal.
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La ville de Saint-Louis, au Sénégal, et les Brics ont signé, le mercredi 12 octobre, un accord de siège qui établit officiellement cette alliance en Afrique de l’Ouest après l’Afrique du Sud. La partie sénégalaise était représentée par son ministre des infrastructures, Faye Mansour, par ailleurs maire de Saint Louis. Côté Brics, la russe Larisa Zelentsova, présidente de l’alliance, a pris part à la cérémonie en présence du représentant des Brics en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, Ahoua Donmello.
C’est fait. L’alliance regroupant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, les Brics, a pris pied officiellement en Afrique de l’Ouest, le mercredi 12 octobre dernier au Sénégal. C’était en présence des signataires, Faye Mansour, ministre des infrastructures et maire de Saint-Louis pour le Sénégal, et la russe Larisa Zelentsova, la présidente des Brics, présente aux côtés d’Ahoua Donmello, le représentant de l’Alliance en Afrique de l’ouest et en Afrique centrale.
Au-delà de la cérémonie qui fut sobre, la signature de ce protocole marque un tournant dans les rapports de force entre le bloc occidental et les Brics sur le continent africain, surtout dans le contexte de la guerre en Ukraine qui accroit la confrontation entre les deux blocs. Et c’est la vieille ville de Saint-Louis, inscrite au patrimoine de l’Unesco et historiquement l’une des villes qui envoyaient, pendant la colonisation, un député à la chambre française qui coupe le cordon ombilical avec le monde occidental.
Selon le patron des Brics en Afrique, Ahoua Donmello, ce protocole signe une nouvelle vision pour le continent. Selon l’article 6 du protocole, les Brics et la ville de Saint-Louis « s’engagent (en effet) à apporter assistance à leurs organisations membres, aux entreprises et aux entrepreneurs dans la mise en œuvre de projets dans les domaines de l’éducation, la science, la culture (…) Les deux parties s’engagent également à apporter assistance dans les domaines du commerce, de l’économie, et de l’investissement dans les territoires membres des Brics, dans la ville de Saint-Louis du Sénégal et aux Etats de l’Afrique de l’Ouest ».
Un programme prioritaire impliquant la création de la nouvelle ville de Saint-Louis a été signé. Ce programme prévoit la construction d’un 2è pont qui va relier l’île au centre-ville. Jusque-là, c’était le pont Faidherbe construit en 1865 par Gustave Effeil, l’architecte de la tour parisienne qui porte son nom, qui reliait les deux parties de la ville. Mais le programme prévoit aussi la construction d’autres infrastructures majeures telles que le port de Saint-Louis, la cité financière qui va aider à installer les banques Brics ainsi que d’autres entreprises de l’alliance, une université technologique pour aider l’Afrique à transformer ses matières premières plutôt que de les brader aux occidentaux, une zone industrielle, un business center qui traduisent, entre autres, cette nouvelle vision d’une Afrique qui gagne.
Pour ne pas laisser subsister la moindre ombre de soupçon, le représentant des Brics en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, Ahoua Donmello, a indiqué que cette nouvelle coopération entre l’Afrique et les pays Brics traduit « une nouvelle impulsion et suscite beaucoup d’intérêt » parce qu’elle repose « sur les avantages mutuels et la solidarité plutôt que l’intervention brutale et inopportune dans les affaires intérieures des Etats Africains au nom de la démocratie et des droits de l’homme qui donne souvent le résultat contraire ».
Et même si l’ouverture vers les Brics est perçu par l’occident comme une menace, pour Ahoua Donmello, « l’Afrique a besoin de rendre sa croissance plus résiliente aux chocs et de créer davantage d’emplois », a ajouté le représentant des Brics en Afrique de l’ouest et en Afrique centrale qui se réjouit de la signature de ce protocole.
Joseph Titi