Côte d'Ivoire : Il n'y a pas de nouvelles découvertes, ce sont les écailles qui tombent des yeux. Et la vision s'améliore, Par Claude KOUDOU

Par Ivoirebusiness/ Débats et Opinions - La situation en Côte d'Ivoire. Il n'y a pas de nouvelles découvertes, ce sont les écailles qui tombent des yeux. Et la vision s'améliore.
Ce que je pense pour mon pays. Par Claude KOUDOU

Francis Wodié, président du Conseil constitutionnel, et le Président Alassane Ouattara. Image d'archives.

Le Président Laurent Gbagbo disait : "... Je n'ai pas changé... Ce sont les autres qui ont changé leur façon de me regarder... " Dans la lutte que nous menons pour notre pays, à la tête duquel une mafia internationale a imposé un voyou, il s'est trouvé des gens qui, par couardise, par égoïsme, par opportunisme, par faiblesse du gain facile, par vengeance ou règlement de compte et par inclination à la duplicité, ont soutenu l'impensable, portant ainsi les crimes odieux d'un individu sans cœur ni loi. Un humain, quelqu’un qui a l’amour pour son prochain ; quelqu’un qui accepte le droit à la différence pouvait-il se donner ainsi à cœur joie ?

En fait, depuis que monsieur Alassane Dramane Ouattara s'est mis dans la politique de notre pays, c'est la violence qui a été banalisée ; c'est la vie de l'humain qui a été désacralisée. Certains nous expliquent qu'ils se sont battus contre l'exclusion dont ils étaient victimes. Donc prendre des armes pour réparer une exclusion supposée ou ressentie, voilà ce que les auteurs de la banalisation systémique des armes à feu veulent nous faire admettre.

Ils ont voulu préserver des intérêts et/ou des rangs. Ils ont donc soutenu la barbarie quand ils n'ont pas battu campagne au préalable pour l'imposture. Ils ne voyaient pas les souffrances des autres quand ils étaient momentanément épargnés ; ils n'utilisaient pas intelligence et libre arbitre qui les habitaient pourtant toujours dans ces moments-là. Mais ils jubilaient tant qu'on pouvait se venger de Laurent Gbagbo. Et quelle vengeance ? Vengeance pourquoi quand on a accepté de suivre le parcours de cet homme ? Mais tous ceux qui n'aiment pas l'homme parce qu'il a une vision noble du pays ; tous ceux qui n'aiment pas l'ordre ; tous ceux qui préfèrent un climat de corruption à la place d'un climat sain, ont cédé et se sont laissés abuser.

On connaît les pourfendeurs de la démocratie. On connaît ces artisans de la voyoucratie depuis leurs débuts en politique. Personne ne peut donc nous émouvoir de ce qu'elle vient de découvrir qui est Ouattara. Si Nayanka Bell et Francis Wodié voient mieux, c'est que leur propre situation les a amenés à regarder autrement la situation de notre pays.

Nous, nous n'avons pas changé. Et nous ne changerons pas dans notre conviction. Parce que la cause qui motive notre combat est juste ; elle est noble. S'il y en a qui nous rejoignent, évaluer notre avancée revient à ne pas repousser. Il faut simplement rester vigilant. Si les gens commencent à lier leurs souffrances personnelles à la situation globale de notre pays, c'est notre lutte qui porte. Peut-être ne sont ils pas complètement ou du tout sincères. Mais pour l'opinion, c'est important que nos rangs grossissent. Ce qui est certain, c'est que plus rien ne sera demain comme hier et aujourd'hui. La crise qui frappe notre pays doit aussi servir pour nous connaître les uns les autres. Car la notion d'une Nation ne parlait pas à certains et la notion d'une patrie n'était pas forte chez d'autres. Il y en a aussi qui pensent qu'ils doivent tranquillement rester dans ce pays en maintenant d'autres filles et fils en dehors. Cela n'est pas possible. Quand on est aux hautes responsabilités, on ne dirige pas un pays les uns contre les autres. Mais la réconciliation ne fait pas l'affaire des imposteurs. Car ils ne peuvent que régner dans et sur la division.

Par ailleurs, comment des gens qui disent être Ivoiriens peuvent aller débiter des mensonges à la Cour pénale internationale dans le seul but de faire du mal à une personne, à un chef d'Etat ? En politique, les uns comme les autres, il y a des pratiques que nous ne partageons pas. Mais aller jusqu'à tuer ou demander l'isolement d'un adversaire politique du pays, cela dépasse l'entendement. Mais c’est l’arme des faibles et de leurs patrons prédateurs.

Individuellement et collectivement, de ce que cette crise nous apprend, nous devons être lucides. Les politiques professionnels doivent faire de la politique. Notre pays est en danger. De ce qui nous remonte des villages, des villes du pays, il faut aller à l'action. Les élites ne doivent pas regarder en ne faisant que dénoncer. Le peuple a mal ; le peuple geint ; le peuple n'en peut plus.

Au total, il est vrai que pour différentes raisons, on ne doit pas oublier. Mais on ne doit pas non plus être habités par une bouderie tenace. Le rôle du politique étant à chaque instant de jauger ce qui est le plus important de l'accessoire et du principal. Devant les enjeux pour notre pays tant convoité, chacun doit observer la lucidité. Car si la détermination est une vertu, ce n'est le cas pour l'entêtement. Il convient d'allier humilité et intelligence, de joindre utilement nos intelligences afin qu’une bonne mutualisation de nos efforts sorte notre cher pays de son abîme. Enfin, il est possible que des points de ces réflexions heurtent. Mais je le pense profondément.

Une contribution de Claude Koudou