Valls à Abidjan: Une coïncidence trop transparente, Par Dagbo Raphaël

La diplomatie, dit on, est l'autre façon de continuer la guerre. Monsieur Manuel Valls, Premier Ministre et Chef du gouvernement français a choisi d'effectuer "une visite de travail" d'une extrême urgence en Côte d'Ivoire ce 30 octobre 2016. Surprise, c'était également le jour où Monsieur Dramane Ouattara Alassane tentait d'imposer au Ivoiriens son projet de constitution contesté dans la rue par une grande partie des Ivoiriens soutenus par l'opposition réunie au sein du Front du Refus.

Les Ivoiriens ne peuvent voir dans cette malheureuse visite que le Premier Ministre français conduisait ainsi la suite de l'action de l'armée française de la force Licorne qui a bombardé le palais présidentiel où se trouvaient le Président Laurent GBAGBO, sa famille et certains de ses plus proches collaborateurs.

Le plus regrettable dans cette opération hypocrite, c'est que le projet de constitution de Monsieur Ouattara a été conçu par celui-ci en ignorant parfaitement le peuple ivoirien et l'opposition qui sont en démocratie des acteurs incontournables. Il s'agissait donc d'un déni de démocratie quand on sait que la "commission électorale indépendante" dirigée par Monsieur Youssouf Bakayoko chargée de proclamer les résultats a montré qu'elle était une machine à transformer ces résultats en leur contraire.

Que le Premier Ministre du gouvernement de la France ait choisi de se rendre en Côte d'Ivoire ce 30 octobre 2016, jour de ce scrutin conspué dans la rue, est clairement un soutien qui insulte le peuple de Côte d'Ivoire.

La clarification est désormais faite que l'incitation de Monsieur Nicolas SARKOZY à bombarder hier les Ivoiriens était bien partagée en France par une certaine gauche: celle de Monsieur Manuel Valls notamment.

Le Président Laurent GBAGBO disait: " les Etats n'ont pas d'amis, ils ont des intérêts". Monsieur Manuel Valls qui croit choisir les intérêts français confirme aux Ivoiriens qui avaient encore des doutes son identité de vue avec Monsieur SARKOZY pour qui les peuples africains doivent attendre d'entrer dans l'Histoire pour que l'on s'inquiète de leur sort.

Que Monsieur Valls se rassure, cette fois les Ivoiriens sont prévenus: c'est à eux de prendre leurs responsabilités.

L'Association des Amis de Laurent GBAGBO condamne quant à elle sans réserve cette visite bassement mercantile qui n'honore guère le pays qui se veut celui des droits de l'Homme.

Une contribution de Raphaël DAGBO

Président de L' Association des Amis de Laurent GBAGBO