Politique: Front populaire ivoirien - Koulibaly Mamadou quitte le parti « Le FPI est réfractaire à tout changement » « Voici la mission de mon parti »
Publié le mardi 12 juillet 2011 | Soir Info - On dira désormais de lui : Koulibaly Mamadou, ex-membre du Front populaire ivoirien. Le chef du parlement et président intérimaire du
Publié le mardi 12 juillet 2011 | Soir Info - On dira désormais de lui : Koulibaly Mamadou, ex-membre du Front populaire ivoirien. Le chef du parlement et président intérimaire du
Fpi a quitté, hier, officiellement le parti de Laurent Gbagbo aux termes d’une déclaration lue dans le hall de l’Assemblée nationale. Debout, en tenue de ville et l’air grave, il a expliqué qu’il devenait nécessaire pour lui de « dissoudre les liens » qui l’ont jusqu’ici attaché à une formation politique dans laquelle il ne se reconnaît plus. « Mon engagement au sein du Front populaire ivoirien étant allé jusqu’à l’épuisement de toutes les possibilités compatibles avec mes convictions, j’ai décidé d’y mettre un terme », a énoncé celui dont les militants du Fpi se souviennent probablement encore de son refus d’achever la table ronde de Linas Marcoussis. Koulibaly a déclaré qu’il créait son parti : Liberté et Démocratie pour la République (Lider). Il s’est cru un devoir d’égrener les raisons qui motivaient sa décision de claquer la porte à un parti politique toujours pas remis de sa cuisante défaite. Koulibaly Mamadou a ainsi fustigé le refus de la direction du Fpi d’aller à un congrès-bilan : « Suite au cataclysme que nous venons de vivre, la haute direction refuse toujours un congrès-bilan et exclut tout changement, même indispensable, qui pourrait, selon elle, les affaiblir. S’abritant derrière le prétexte que tout changement serait assimilable à une traîtrise envers des camarades emprisonnés ou exilés, elle cherche surtout à préserver des chasses gardées personnelles au détriment de l’intérêt général et à masquer sa propre trahison envers nos militants, nos idéaux, la Côte d’Ivoire et la cause africaine ». Koulibaly est revenu sur le scrutin présidentiel de 2010. Il a reproché aux cadres du Fpi une inaction…coupable : « Alors que les préalables du désarmement des rebelles et du redéploiement de l’administration sur l’intégralité du territoire n’avaient pas été remplis, rendant constitutionnellement impossible le déroulement des élections présidentielles dans un environnement serein et sécurisé, les cadres du Fpi ne se sont nullement insurgés contre la tenue de ce scrutin organisé dans des conditions manifestement vouées à mettre en péril la vie de nos concitoyens ».
« Ma décision est irrévocable »
Koulibaly a donné le sens de la création de sa formation politique : « En tant que libéral attaché à la démocratie et à l’économie de marché, j’évalue (…) la place importante d’une opposition forte pour freiner l’oppression d’un pouvoir présidentialiste absolu ». Il a soutenu que Lider, son parti, œuvrera pour l’instauration d’une société de confiance au sein de laquelle les Ivoiriens ne se méfieront plus les uns des autres sur des bases « tribales, ethniques, régionales ou religieuses ». S’agissant de la mission du nouveau parti, Koulibaly a affirmé qu’elle consistera dans la promotion de ses idées et dans le développement d’initiatives réalistes et novatrices pour donner aux « Ivoiriens, aux Africains, le goût du combat pour un avenir plus heureux et épanoui ». « L’autre mission, non moins importante de ce parti politique, a ajouté l’orateur, sera de surveiller l’action du gouvernement en place pour dénoncer les dérives de manière à protéger les Ivoiriens. »
Le député de Koumassi s’exprimait devant un public particulièrement attentionné au nombre duquel, des journalistes, bien sûr, mais également deux cadres du Fpi : Brissi Takaléa Claude, ami de Koulibaly Mamadou, vice-président du groupe parlementaire Fpi et Augustin Guéhoun, secrétaire national à la Communication et au marketing politique.
Koulibaly a précisé que sa « décision » de partir du Fpi était « irrévocable ». Il a lancé un appel à « toutes les bonnes volontés » qui partageraient ses valeurs et convictions, à « apporter leur soutien, leur engagement, leur courage et leur honneur à Lider ».
L’aventure de Koulibaly Mamadou avec le Fpi s’est arrêtée une après-midi de juillet 2011, laissant derrière, une formation politique incroyablement fragilisée et des militants probablement médusés.
Kisselminan COULIBALY