Politique: Editorial de S.E. Monsieur Phillip CARTER III, Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique, à l’occasion de la fête de l'Indépendance des Etats-Unis le 4 Juillet 2011
Le 04 juillet 2011 par Autre presse - L’indépendance n’était que le premier pas vers la liberté
Le 04 juillet 2011 par Autre presse - L’indépendance n’était que le premier pas vers la liberté
Le 4 juillet est un jour férié exceptionnel aux Etats-Unis, le jour les américains célèbrent l’indépendance que nous avions obtenue il y a plus de 235 ans et qui aujourd’hui encore nous passionne. Nous la célébrons à travers des défilés, des pique-niques, des feux d’artifice et de la musique patriotique. Nous nous réunissons dans nos parcs et nos espaces publics, sur nos plages et au bord des rivières, dans nos centres communautaires et nos maisons pour commémorer la Déclaration d’Indépendance du 4 juillet 1776.
La Déclaration d’Indépendance fut un évènement historique important et plein de symboles. Cependant, elle ne garantissait pas en soi l’indépendance de ce nouveau pays qu’étaient les États-Unis d’Amérique. L’indépendance fut véritablement acquise après cinq années supplémentaires de guerre, suivie de deux autres années de négociations de paix, des Français d’Amérique et les alliés espagnols. Même après la mise en place de la nouvelle république, le pays a dû faire face à de graves difficultés financières et à des conflits régionaux ainsi qu’à un gouvernement central faible qui n’a pas pu diriger un pays en expansion avec une population d’origine diverse.
Cependant, la Déclaration d’Indépendance a eu le mérite d’avoir posé les jalons de la vision d’une nation radicalement différente et établi un ensemble de principes moraux qui serviront de guide aux futurs leaders et d’inspiration aux peuples à travers le monde. La Déclaration d’Indépendance était et reste un point de départ et une feuille de route pour tous ceux qui « garderont les bénédictions de la liberté » pour eux-mêmes et pour les générations futures.
La Déclaration d’Indépendance a servi de point de départ ; en ce sens que son préambule qui stipule que « Tous les hommes sont nés égaux » était une aspiration et non une description de ce qu’était la vie aux États-Unis en 1776.
Ceux qui ne possédaient pas de biens n’auront plus à attendre cinquante ans avant d’avoir le droit de vote. L’esclavage ne fut aboli qu’en 1865 après la guerre de Sécession. Les femmes n’eurent le droit de voter qu’en 1919 ; et la plupart des Indiens d’Amérique n’ont obtenu leur citoyenneté qu’en 1924. La ségrégation raciale et la loi interdisant le vote des Afro-américains ne furent supprimées qu’en 1960. Les Latino-américains et autres Américains d’origine asiatique, ainsi que les Juifs, les Catholiques, les homosexuels, les handicapés et autres étaient toujours marginalisés.
Les Américains, sans distinction de genre, de race, de religion, d’origine ou d’orientation sexuelle, peuvent regarder avec fierté les pionniers qui ont fait du « Rêve américain» une réalité pour tous. Aujourd’hui, les américains prennent très au sérieux la responsabilité d’assurer que ces libertés soient sauvegardées pour les générations futures. Les Américains ont beaucoup appris des réalisations des héros comme l’abolitionniste Frederick Douglass et Susan B. Anthony, pionnière du combat pour le droit de vote des femmes ainsi que du défenseur des droits civiques, le Dr. Martin Luther King, Jr. Ces figures ont défendu avec passion leurs idéaux. Ils ont bien souvent été victimes de l’intolérance et de la violence mais ont toujours su maintenir leurs valeurs humaines et leur foi en la paix et la justice. Ce sont là des leçons que les Etats-Unis veulent partager avec les pays amis.
Les Etats-Unis et la Côte d’Ivoire partagent des valeurs communes. Ils jouissent tous deux d’abondantes ressources naturelles qui leur servent de base pour leur développement et leur prospérité. Ils accueillent tous deux sur leur sol des immigrants en quête d’un nouveau départ dans leur vie et qui sont déterminés à travailler avec acharnement pour leur pays d’adoption. Les deux nations partagent également la passion du sport, de la musique et de l’art. Elles tiennent toutes les deux au respect de la tradition tout en restant ouvertes à l’innovation et au progrès technologique.
Les deux nations ont également été confrontées à des conflits internes et ont dû faire face au défi de la cicatrisation des meurtrissures causées par ces conflits. La réconciliation n’étant pas une chose aisée, elle nécessite de la patience, des compromis et le pardon mutuel. De plus, nous Américains avons réalisé que la construction de la démocratie et de l’Etat de droit est un processus constant. La démocratie peut être comparée à un organisme vivant qui doit être nourri, respecté et protégé. Nous avons, en outre, remarqué que la démocratie ne peut prospérer dans l’autarcie. Elle doit être accompagnée de la justice, des perspectives de progrès économiques, des mesures telles que l’égalité des chances à l’école, l’accès aux soins médicaux et autres services de base.
Tout comme leurs frères et sœurs Américains, les Ivoiriens ont leur rôle à jouer dans la construction d’une société qui pourrait servir de modèle pour les peuples du monde entier. Les défis qui attendent le peuple Ivoirien sont nombreux et les problèmes ne se résoudront pas du jour au lendemain. Cependant, en exploitant le potentiel que représente sa population et ses ressources, et en s’appuyant sur ses partenaires dont les Etats-Unis, la Côte d’Ivoire pourra retrouver son rôle de locomotive de la sous-région et regagner sa place dans le concert des nations démocratiques.
Ambassade des Etats-Unis Abidjan, Tel: 22 49 40 00