De la nécessité d’un débat démocratique et contradictoire à la tenue à adopter devant une logique de prédation et un impérialisme barbare: Et si on se ressaisissait pour aller à l’essentiel ? Par Claude Koudou
Par Ivoirebusiness/ Débats et Opinions - De la nécessité d’un débat démocratique et contradictoire à la tenue à adopter devant une logique de prédation et un impérialisme barbare. Et si on se ressaisissait pour aller à l’essentiel ? Par Claude Koudou.
A lire certains Ivoiriens sur les réseaux sociaux et à écouter d’autres, on peut se demander si tout le monde est conscient de ce qui nous arrive. Entre une vive émotion suscitée par le fait que « certains mangent avec eux » et la nécessité de construire une unité pour changer la donne, les plus bruyants ne font pas toujours la part des choses pour aider à la convergence vers la raison.
Dans les micro-partis qui se sont créés par dépit, on pense qu’il faut recruter pour s’agrandir. Ce qui fait que la vision qu’on devrait observer est brouillée, d’autant que nous ne savons pas pourquoi ça recrute. Parce qu’en fait, il n’y a pour l’instant pas de pays où toutes ces envies démocratiques pourraient s’exercer ou se pratiquer.
Certains disent : « Mais pourquoi le Président Laurent Gbagbo ne dit rien ? Ils devraient clarifier les choses ! ». Laurent Gbagbo, même s’il a son idée de tout ce qui se passe, et se fait, a le devoir de rester au-dessus de la mêlée. Car il a toujours été un rassembleur.
A supposer qu’il prenne partie pour une « tendance » ou pour l’autre, que peut-il faire dans sa position actuelle si l’autre tendance désavouée se radicalise ? Il a indiqué le format d’une rencontre. Cela n’a pas été possible. Ceux qui sont dehors, doivent donc lui (re)construire une configuration vivable du parti qu’il a laissé.
Il faut savoir raison garder et comprendre à juste titre quel est le réel problème que nous sommes appelés à résoudre. Ce qu’on appelle « il(s) mange(nt) avec eux » doit effectivement susciter de l’émotion. Et beaucoup d’encre a coulé. Mais que fait-on ensuite ? Continue-t-on de regarder en direction de La Haye et attend-on pendant que La Haye joue sur notre inaction ? Faut-il continuer de se regarder en chiens de faïence et favoriser de fait l’immobilisme ? Il me semble que ce n’est pas la tradition de ce grand parti qui a toujours su braver l’adversité pour se ranger du côté du peuple.
On peut comprendre que des adorateurs et des « déçus pathologiques » de chaque partie restent scandalisés. Mais à qui cela profite ? C’est bien sûr à l’impérialiste qui a voulu casser un parti le plus organisé de la place qui, dans son acception, entend se battre pour la souveraineté.
Face à des prédateurs puissants et organisés, il est temps que la réflexion se hisse à la hauteur des enjeux. On ne peut pas tout mélanger dans des manifestations d’émotions à nous perdre collectivement, là où les Français s’étaient tous mélangés dans un Conseil national de Résistance (qui était composé de représentants de la presse, des syndicats et des membres de partis politiques hostiles au gouvernement de Vichy à partir de la mi-1943). Nous sommes bien dans ce cas de figure. Alors, taisons ce qui augmente les distances entre nous. Et faisons face à l’impérialisme et à tous ses démembrements dans l’unité.
C’est une unité qu’il faudrait transitoirement. Ce n’est pas forcément une union. Autrement dit, pendant que le peuple attend dans la souffrance, est-il mieux de continuer à amplifier la déchirure, plutôt que de mettre la priorité sur le chemin de la délivrance de ce peuple ? Il me semble que le choix s’impose de lui-même.
Une contribution de Claude Koudou