JO 2016/ Affaire CARLA FRANGILLI retiré de la liste des athlètes ivoiriens pour "vice de forme " dans sa naturalisation: Quand les hommes politiques n'apprennent rien du passé, Par Serge Bilé
Par IvoireBusiness/ Débats et Opinions - JO 2016. Affaire CARLA FRANGILLI retiré de la liste des athlètes ivoiriens pour "vice de forme " dans sa naturalisation. Quand les hommes politiques n'apprennent rien du passé, Par Serge Bilé.
Vous avez été très nombreux à commenter et partager mon post sur l'athlète ivoirienne Clara Frangilli qui a été privée au dernier moment des Jeux Olympiques de Rio, en raison officiellement d'un "vice de procédure dans son dossier de naturalisation".
Au-delà de l'incompétence que révèle cette affaire, je découvre aujourd'hui, grâce à des indiscrétions de quelques membres du Comité national olympique de Côte d'Ivoire et de la fédération ivoirienne de tir à l'arc qui m'ont contacté pour vider leur sac, qu'il y a derrière ce micmac, un règlement de compte politique.
Ces voix indignées mettent en cause le président Alassane Ouattara lui-même. Elles expliquent que le chef de l'Etat ivoirien a pris un décret annulant plusieurs naturalisations qui avaient été faites par son prédécesseur Laurent Gbagbo, au motif qu'elles seraient "suspectes", voire "frauduleuses".
Parmi ces naturalisations se trouve celle de Clara Frangilli. Du coup, lorsque la jeune femme a voulu refaire son passeport ivoirien pour aller aux JO, l'administration a refusé de lui délivrer le document. Malgré toutes les interventions en haut lieu, le pouvoir est resté inflexible, préférant se passer d'une chance de médaille qu'incarnait Clara Frangilli, qui est (rappelons le) championne d'Afrique de tir à l'arc au nom de la Côte d'Ivoire.
Bref, c'est affligeant de voir qu'Alassane Ouattara, qui a lui-même été accusé il n'y a pas si longtemps de "nationalité douteuse" et qui en a souffert, inflige à son tour la même punition à Clara Frangilli. Comme quoi les hommes politiques n'apprennent rien du passé et c'est ce qui finit toujours par les desservir...
Une contribution de SERGE BILE (journaliste -écrivain )