Rencontre de verité hier a yamoussoukro : Ce que les parents de Gbagbo ont dit à Banny hier
Publié le samedi 4 juin 2011 | L'Inter - « Le chimpanzé, quelle que soit la laideur de son fils, quelle que soit la faute commise par son fils, ne jette jamais son bébé par terre ». C’est par ce proverbe Bété que le ministre Louis-André
Publié le samedi 4 juin 2011 | L'Inter - « Le chimpanzé, quelle que soit la laideur de son fils, quelle que soit la faute commise par son fils, ne jette jamais son bébé par terre ». C’est par ce proverbe Bété que le ministre Louis-André
Dakoury Tabley a planté le décor de la rencontre qui s’est tenue hier vendredi 3 juin 2011 à la salle des fêtes de la Mairie de Yamoussoukro. Elle a réuni le Premier ministre Charles Konan Banny, président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (DVR) et une très forte délégation des chefs de village et de canton du département de Gagnoa, région natale de l`ex-président Laurent Gbagbo. Conduisant cette importante délégation de 165 chefs traditionnels, le président du Conseil des chefs de département de Gagnoa, Gbizié Lambert, a repris le proverbe à son compte, pour expliquer que Laurent Gbagbo est leur fils et leur frère. « Même arrêté et en prison, il demeurera toujours notre fils, notre frère. Nous n’avons pas le droit de le renier » a-t-il souligné, ajoutant qu’autant il est dit que la démocratie doit triompher en Côte d’Ivoire, autant ils s’inscrivent en ce qui les concerne pour une justice impartiale, crédible, transparente et équitable. « Si les personnes incarcérées depuis le 11 avril 2011 devaient être jugées, alors nous souhaiterions pour Laurent Gbagbo et tous les détenus, le respect des conventions internationales et les lois nationales pour une réconciliation vraie des Ivoiriens », a-t-il dit au nom des chefs. Le chef qui donnait ainsi les raisons de leur présence à Yamoussoukro n’a pas manqué d’évoquer les difficiles moments vécus par la Côte d’Ivoire et surtout les difficultés que connaissent les populations autochtones de Gagnoa avec les FRCI, tout simplement parce qu’elles sont de l’ethnie Bété.
Il a au passage fait remarquer qu`il n’y a pas eu de problème Baoulé ou Yacouba après le passage d’un des leurs à la tête du pays. C`est pourquoi, a-t-il fait savoir, « les raisons d’espérer en une Côte d’Ivoire réconciliée et conquérante sont palpables et réelles ». « D’abord, le peuple Bété de Gagnoa reconnaît Alassane Dramane Ouattara comme le Président de la République de Côte d’Ivoire et lui adresse ses chaleureuses félicitations et adhère sans réserve à sa politique », a-t-il indiqué, précisant que cette reconnaissance explique d’ailleurs la première raison de leur déplacement du jour. Ils ont dit être venus également féliciter leur frère, Charles Konan Banny, nommé à la tête de la Commission DVR, et dit leur disponibilité à l’accompagner dans cette délicate mission. Les chefs Bété qui ont donc qualifié leur présence à Yamoussoukro comme le socle de la réconciliation et de la paix entre les enfants de la Côte d’Ivoire, ont demandé au président Banny de contribuer efficacement à faire baisser la tension sociale au sein des populations autochtones, des villages et des campements du département de Gagnoa, et de sensibiliser les nouvelles autorités sur la nécessité de rassurer les populations locales de Gagnoa. Toujours dans un élan de confiance entre les Ivoiriens, ils ont appelé le président Ouattara à effectuer sa première visite à Gagnoa. Le président Banny qui a salué cette démarche, a rassuré ses hôtes que tout sera mis en œuvre pour que les fils et filles de Côte d’Ivoire reviven ensemble comme du temps du président Houphouët. Il a expliqué la détermination du président Ouattara à y parvenir, par la mise en place, aussitôt après sa prise de fonction, de la Commission dont il a la lourde responsabilité de diriger. Il a donc invité ses hôtes, chefs de village et de canton de Gagnoa à s`approprier cette mission a lui confiée. Demande immédiatement exhaussée par les chefs Bété. Pour M. Abel Christian Djohoré, cadre de Gagnoa et cheville ouvrière de cette rencontre avec son aîné Dakoury Tabley, cela augure d’une véritable réconciliation réussie entre tous les fils et filles de Côte d’Ivoire.
Blaise BONSIE à Yamoussoukro