Politique: A propos de l’entrée du FPI au gouvernement. La balle est dans le camp de Ouattara

Le 30 mai 2011 par Notre voie - Comme il fallait s'y attendre, la position du comité central extraordinaire du Front populaire ivoirien (FPI), élargi aux autres partis du Congrès national pour la résistance et la démocratie

Membres du FPI;

Le 30 mai 2011 par Notre voie - Comme il fallait s'y attendre, la position du comité central extraordinaire du Front populaire ivoirien (FPI), élargi aux autres partis du Congrès national pour la résistance et la démocratie

(CNRD), conditionnant l'entrée de l'ancienne majorité présidentielle au prochain gouvernement à la résolution d'un certains nombre de questions, n'a pas manqué de faire réagir la presse proche du nouveau pouvoir et quelques hommes politiques. Le plus significatif d'entre ces derniers étant pour le moment le patron de la jeunesse du RDR, Karamoko Yayoro. La réaction enflammée du député Allomo devant être vue comme celle d’un élu abonnés aux excès.
Que retenir de tout ce qu'ont pu dire les uns et les autres? Essentiellement deux choses. Premièrement, que les amis de l'ancien chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, en refusant d'entrer dans un gouvernement qui maintient leur chef et plusieurs des leurs en prison, sans jugement et sans aucune garantie de leurs droits, font preuve d'arrogance et de manque d'humilité. C'est notamment la position du président de la jeunesse RDR. Les plus gentils, qui n'en veulent pas aux militants du FPI de décider ce qu'ils jugent bon pour eux-mêmes, leur prédisent la descente aux enfers. L'implosion. Selon eux, des cadres, dont ils prennent le soin de cacher l'identité, et des militants de base seraient révoltés à l'idée de ne pas siéger au gouvernement. Ces derniers qui seraient très nombreux, selon leurs calculs, seraient donc décidés à passer en force et à mettre en minorité ceux qui les empêcheraient de gouverner en rond aux côtés des nouveaux dirigeants. Intox ou vérité, les prochains jours finiront par situer l'opinion nationale sur l'identité des tenants de cette thèse et l'ampleur de l'adhésion des militants du parti bleu et blanc et de ces alliés à leur thèse. En attendant, peut-être faut-il faire quelques rappels à quelques aux contempteurs du FPI qui semblent certainement mal connaître la maison rose.
Premièrement, il est évident qu'il n'y a aucune arrogance à refuser une invitation. A moins que celui qui vous invite n'ait un agenda caché qui puise justifier son courroux. A titre d'exemple, peut-on reprocher à un frère ou à un collègue que vous inviter le plus aimablement du monde à partager un repas ou un pot de décliner l'offre pour des raisons qui lui sont propres? Bien entendu non ! Sinon l'invitation deviendrait automatiquement suspecte. Et son auteur avec. C'est pourquoi les nouvelles autorités ne devraient pas s'offusquer outre mesure devant la volonté des militants du FPI de marquer le pas après une décennie de gestion du pouvoir avant de décider de quoi que ce soit. Surtout qu'aujourd'hui il est commode de leur attribuer tous les maux de la terre.
Deuxièmement, et plus fondamentalement, ceux qui pensent naïvement que le FPI va imploser de l'intérieur pour des questions de postes ne se trompent-ils pas sur le compte des militants de ce parti ? En effet, malgré tout ce dont ont les accuse aujourd'hui, pour justifier les pires traitements dont ils sont l'objet, nombre militants de l'ancien parti au pouvoir n'ont jamais fait de l'accession aux postes ministériels et autres une question de vie ou de mort.
A preuve, Gbagbo et ses camarades sont restés des décennies dans l'opposition, malgré des propositions plus alléchantes que celles qu'on leur fait aujourd'hui dans des conditions mille fois plus humiliantes. Mieux, malgré l'accession de leur parti au pouvoir, ils sont nombreux les militants dont la situation n'a pas beaucoup changé. Sans pour autant altérer leur engagement politique. Contrairement à ce qu'il été donné au ivoiriens de voir ces dernières années, le FPI a une culture d'opposition que certains feignent d'ignorer.
Tout ceci évidemment ne peut pas empêcher des cadres de penser que leur heure a sonné. C'est tout à fait leur droit le plus absolu. C'est aussi le droit du chef de l'Etat de les appeler dans son gouvernement s'il pense qu'ils peuvent l'aider dans sa mission. Mais le drame c'est quand on veut dénier à ceux qui ne veulent pas devenir ministre le droit de le dire. Le faire serait dommage de la part de personnes qui ont promis la démocratie, et le respect scrupuleux des droits de l'homme. Parce qu'il semble que les droits fondamentaux de l'homme est la capacité qu’il a de décider ce qui est bon ou mauvais pour lui même. A moins que les mots aient changé de sens.
En tout état de cause, le FPI et ses alliés n’ont pas dit non à Ouattara. Ils ont simplement demandé que leurs camarades, parmi lesquels leurs plus hauts dirigeants, soient libérés avant d’entrer au gouvernement. La balle est donc dans le camp des nouvelles autorités qui peuvent juger de la pertinence de cette demande.
Guillaume T. Gbato