Héros Africains: L'exécution programmée de "Thomas Sankara" par les valets locaux de l'impérialisme!

Le 29 mars 2011 par IvoireBusiness - Suite à l'allocution du jeune capitaine progressiste "Thomas Sankara", les événements vont s'accélérer! Deux faits majeurs vont contribuer à l'exécution

Un héros africain: Thomas Sankara, ex-Président du Burkina Faso.

Le 29 mars 2011 par IvoireBusiness - Suite à l'allocution du jeune capitaine progressiste "Thomas Sankara", les événements vont s'accélérer! Deux faits majeurs vont contribuer à l'exécution

de "Thomas Sankara" en 1987.
D'abord, la complicité passive de la Côte d'ivoire dirigée par le vieux "Houphouet" en querelles frontales permanentes avec le régime "Sankara", et comme si cela ne suffisait pas, la conspiration contre le régime "Sankara" guidée de l'intérieur par "Blaise Compaoré"!
Rappelons que dans l'avion qui ramenait l'ex-président français "Mitterrand" à Paris le 18 Novembre 1986, le service du protocole n'a pas pu contenir sa colère.
Il en est de même pour le président lui-même. Notons que la hardiesse du jeune "Thomas Sankara" avait dépassé les bornes. Face au chef de file de l'Afrique francophone, le socialiste "François Mitterrand", plus prompt et disposé à comprendre les revendications idéologiques africaines et tiers-mondistes, le progressiste "Thomas Sankara" aurait dû s'en tenir à un discours de formalités.
Il avait déjà fait un affront au Président français par son absence remarquée au sommet franco-africain tenu quelques jours plus tôt."Thomas Sankara" avait opposé l'arrogance à la main tendue. Il fallait donc mettre un terme à sa carrière politique...
Le processus sera indirect et subtile, nous sommes loin du temps des colonies. Il existe aussi des forces antagonistes au sein du pouvoir burkinabé et dans la sous-région ouest africaine contre le régime de "Thomas Sankara" qu'on pourrait utiliser. En décembre 1986, l'ordre est donné: "Thomas Sankara" doit partir par tous les moyens...

Acte 1: Courant Janvier 1987, le président ivoirien "Houphouet Boigny" reçoit secrètement "Blaise Compaoré" à plusieurs reprises! Le capitaine, ministre de la justice avalisé par son épouse "Chantale Terrasson" (métis ivoirienne) a fini par convaincre que le pouvoir lui revenait désormais. "Houphouet" débloque alors des fonds énormes: le secrétaire général de la présidence ivoirienne en 1987 parle(de 5 Milliards de francs cfa) pour développer une guerre de tracts tous azimuts qui déchirera le "Burkina Faso" au cours du mois de Juin 1987 pour dénoncer la déviation militaro-fasciste du régime "Sankara". Ces tracts vont par la suite ébranler le dynamisme de la révolution burkinabé, et le capitaine "Sankara" annonce le 4 Août 1987 une "pause" dans la poursuite de la révolution! Mieux, il se propose à une retraite anticipée du pouvoir tout en demeurant président du "Burkina Faso". Il va plus loin en proposant à "Blaise Compaoré" le poste de premier ministre qu'il refuse: «JE ne tenais pas à diriger une équipe dont les trois quarts auraient été choisis par "Sankara" pour leur fidélité à sa personne, affirmera-t-il par la suite...
Acte 2 : Le 22 Août 1987, "Sankara" passe à la contre-offensive, décidant de marginaliser le "CNR"(conseil national de la révolution burkinabé) où siège l'ensemble des instances dirigeantes. Il crée une structure indépendante du pouvoir chargée de l'assister, sorte de cabinet présidentiel spécial. La tension se durcit au point que courant Septembre 1987, "Sankara" confie à ses proches: «JE ne pense pas que "Blaise" veuille attenter à ma vie. Le seul danger, c'est que si lui- même se refuse à agir, l'impérialisme lui offrira le pouvoir sur un plateau d'argent en organisant mon assassinat.
Même s'ils parvenaient à m'assassiner, ce n'est pas grave! Le fond du problème, c'est qu'ils veulent" bouffer", et je les en empêche! Mais je mourrai tranquille, car plus que jamais après ce que nous avons réussi à inscrire dans la conscience de nos compatriotes; on ne pourra diriger notre peuple comme jadis!"
Acte 3: Fin Septembre 1987, "Blaise Compaoré" est de nouveau à ABIDJAN en compagnie cette fois de "Pierre Ouédraogo", le sécrétaire national des "CDR". Au delà d'une visite de courtoisie, il reçoit la confirmation, après un tête à tête avec le vieux "Houphouet", qu'il sera effectivement le prochain président du "Burkina Faso». Entre-temps, des amis ont prévenu "Thomas Sankara" que "Blaise Compaoré" disposant de beaucoup d'argent, recrute des fidèles...
"Sankara" finit par se rendre à l'évidence que sa sécurité personnelle ne peut plus dépendre exclusivement des hommes de "Blaise Compaoré", et décide de la mise sur pied fin Septembre 1987 d'une force spéciale de sécurité rapprochée la "FIMATS"(force d'intervention du ministère d'administration territoriale et de la sécurité ) dirigée par son garde de corps "Vincent Sigué", le terrible mercenaire craint au "Burkina Faso" jusqu'au sein des commandos de "Pô".
C'est pour empêcher cette force politique et militaire parallèle de se mettre en place que la décision est prise par "Blaise Compaoré" d'arrêter "Thomas SANKARA"!

Acte 4:"Epilogue et exécution de "Thomas Sankara"- Le matin du 15 octobre 1987, une violente dispute entre "Blaise Compaoré" et ses lieutenants "Gilbert Dendéré", Salif Diallo" devenu par la suite son directeur de cabinet... "Gilbert Dendéré" expose à "Blaise Compaoré" qu'à 20 heures les nouvelles forces à "Thomas Sankara" profiteront de la réunion des "CNR" pour exécuter tous les membres dirigeants du gouvernement y compris "Blaise Compaoré" lui-même. Il l'exhorte à donner l'ordre de contre-attaquer pour devancer l'opération. Face à l'hésitation de "Blaise Compaoré", "Dindéré" déclare menaçant: «Si avant 20 heures, tu n'as pas donné ton accord, nous allons attaquer! A 15 heures, "Blaise Compaoré" donne son accord pour éliminer "Thomas Sankara"..."Gilbert Dendéré" dirige lui-lui-même les commandos. L’homme tient personnellement à régler ses comptes avec "Thomas Sankara".Camouflés à bord d'une voiture bâchée, les commandos arrivent au siège du conseil de l'entente où se réunissent "Thomas SANKARA" et son fameux cabinet spécial. Il est environ 16h 15, lorsque la bâchée s'immobilise devant le siège du conseil de l'entente(villa Haute-volta). Immédiatement, le vacarme des "Kalachnikovs" déchire l'atmosphère...Les sept hommes réunis dans la salle, se couchent au sol."Sankara" se relève et ordonne à ses conseillers: Restez; c'est moi qu'ils veulent... Puis, il quitte la salle les bras en l'air.A peine est-il sorti qu'il se trouve nez à nez avec "Yacinthe Kafando"(garde rapproché de "Blaise Compaoré") qui le descend de deux balles dans le front. Un autre commando entre dans la salle et pousse au dehors ceux qui refusaient de sortir! Ils sont à leur tour abattus! Quelques jours après l'assassinat de "Thomas Sankara", le président togolais de l'époque "Eyadema", est le premier chef d'état de la sous-région ouest africaine à reconnaitre le nouveau front populaire burkinabé instauré par "Blaise Compaoré". Mutisme complet du côté de la Côte d'Ivoire du vieux "Houphouët", accusée par la presse internationale d'être l'instigateur du coup d'état contre "Sankara. Pour l'ex-président français "François Mitterrand", c'est une histoire terrible, c'est une nouvelle qui l'attriste. C’est un homme jeune, intelligent plein de sincérité et d'élan, ajoutera-t-il!
A Ouagadougou, capitale burkinabé "Blaise Compaoré" endosse la responsabilité du coup d'état sanglant. Selon ses propres termes, "Thomas Sankara" est un révolutionnaire qui s'est trompé..."Au jour d'aujourd'hui, "Blaise compaoré", devenu en deux décennies l'un des pions essentiels de la Françafrique, continue de régner en militaire autocrate à la tête du "Burkina Faso" les mains toujours tâchées de sang!

Yves T Bouazo