Burkina Faso - Ambiance de fin de règne à Ouagadougou: Acculé de toute part, Blaise Compaoré envoie un ministre chez Ouattara, au lendemain du soulèvement du peuple

Photo: © Présidence par Seibou T. Audience du chef de l`Etat. le ministre des Affaires Etrangères burkinabè reçu par Alassane Ouattar Lundi 20 janvier 2014. Abidjan.

48 heures après la mobilisation exceptionnelle du peuple burkinabé contre son régime, manifestations qui ont rassemblé plus de 500.000 personnes dans tout le pays, Blaise Compaoré, le Chef de l’Etat burkinabè désormais très affaibli, a dépêché Djibril Bassolé, son ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération régionale, lundi à Abidjan voir son allié Alassane Ouattara, par ailleurs Président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), pour évaluer la situation et prendre des conseils.

Djibril Bassolé à sa sortie d'audience n'a pas fait mystère des difficultés rencontrées par le régime du Président Compaoré face à ce désaveu populaire massif, raison de son audience auprès d'Alassane Ouattara.
"J'ai été dépêché à Abidjan par le Président Blaise Compaoré pour faire le point au Président Ouattara de l’évolution de la situation socio-politique du Burkina Faso", dira-t-il à sa sortie d'audience.
Pour rappel, 500.000 burkinabé sont descendus dans les rues du Burkina, samedi 18 janvier dernier à l’appel de l'opposition, pour dire non à la modification de la constitution par le Président Blaise Compaoré, modification qui lui permettra de se représenter à l'élection présidentielle de 2015.
En effet, des manifestations ont eu lieu samedi à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Banfora, et dans plusieurs villes du Burkina Faso, pour dire non au Sénat, et à la révision de l’article 37 de la Constitution qui permettra à Blaise Compaoré d'être candidat à sa propre succession en 2015.

Les dignitaires du parti du Président Compaoré (Le Congrès pour la démocratie et le progrès CDP), démissionnaires, ont même crée un nouveau parti politique qu'ils présenteront officiellement à la nation, le samedi 25 janvier prochain. "Acculé" de toute part, le pouvoir burkinabè s’est dit disposé à dialoguer avec l’opposition.

Les discutions entre Djibril Bassolé et Alassane Dramane Ouattara ont également porté sur l’occupation illégale du Mont Peko à l'Ouest de la Côte d'Ivoire, par les allogènes Burkinabé.
Pour Djibril Bassolé, " il a été question d'’opérationnaliser la relocalisation des occupants du Mont Péko en arrêtant un calendrier de mise en oeuvre et en nous entourant du maximum de précautions afin que les populations concernées soient suffisamment sensibilisées et préserver ainsi, l’intérêt des populations des deux pays".

Patrice Lecomte