Réunion UA sur la crise ivoirienne: Gbagbo sera absent, Ouattara annoncé

Le 09 mars 2011 | AFP - Le président ivoirien Laurent Gbagbo sera absent jeudi de la réunion de l`Union africaine à Addis Abeba sur la

Pascal Affi N'guessan, président du FPI.

Le 09 mars 2011 | AFP - Le président ivoirien Laurent Gbagbo sera absent jeudi de la réunion de l`Union africaine à Addis Abeba sur la

crise en Côte d`Ivoire, à laquelle son rival Alassane Ouattara a prévu de se rendre, au moment où le pays risque de retomber dans la guerre civile.
Le panel de l`UA sur la crise ivoirienne a invité à ce rendez-vous le Président Gbagbo et M. Ouattara, reconnu président élu par la communauté internationale, pour tenter de sortir le pays de la tourmente dans laquelle il est plongé depuis le scrutin de novembre.
Les partisans du président Gbagbo avaient appelé leur champion à ne pas
quitter le pays, alors que des insurgés défient depuis des semaines les Forces
de défense et de sécurité (FDS) de M. Gbagbo en plein Abidjan, dans le
quartier pro-Ouattara d`Abobo (nord).
Le chef de son parti, le Front populaire ivoirien (FPI), l`ex-Premier
ministre Pascal Affi N`Guessan, le représentera finalement.
"M. Affi a quitté Abidjan en compagnie d`Alcide Djédjé", ministre des
Affaires étrangères de M. Gbagbo, a affirmé mardi à l`AFP Eric Ané, conseiller
en communication de M. Affi.
Il n`était pas possible dans l`immédiat de savoir si le président du
Conseil constitutionnel Paul Yao N`Dré, proche de M. Gbagbo et également
convié, ferait le déplacement.
Retranché au Golf Hotel d`Abidjan sous un blocus des FDS et protégé par des
Casques bleus et des éléments de l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), M.
Ouattara a de son côté accepté l`invitation.
Avant la réunion de jeudi avec les deux camps et le Conseil de paix et de
sécurité (CPS) de l`UA, les cinq chefs d`Etat africains du panel devaient se
retrouver dès mercredi à Addis Abeba pour "finaliser les positions qu`ils
doivent présenter au CPS jeudi", a-t-on appris auprès de l`UA.
Le panel est censé arrêter d`ici fin mars des décisions "contraignantes".
L`UA accentue ses efforts diplomatiques alors qu`aucun des deux rivaux ne
paraît prêt à céder du terrain et qu`en trois semaines la flambée de violences
a fait redouter à l`ONU une "résurgence de la guerre civile", après les
combats de 2002-2003.
Plusieurs milliers de femmes pro-Ouattara ont manifesté mardi dans
l`intérieur du pays et à Abidjan, à l`occasion de la Journée internationale de
la femme, pour dénoncer la mort de sept manifestantes de leur bord le 3 mars à
Abobo.
Accusé, le camp Gbagbo a pointé du doigt les insurgés - des "rebelles"
pro-Ouattara, selon lui - qu`il y affronte.
Dans le quartier populaire de Koumassi (sud d`Abidjan), plus d`un millier
de femmes, la plupart vêtues de blanc et avec un bandeau rouge autour de la
tête, ont marché dans le calme, en chantant. "Nous n`allons pas cesser de
manifester jusqu`à ce que Laurent Gbagbo parte", a assuré une organisatrice.
Dans l`ouest du pays, la situation restait tendue après les combats des
derniers jours.
Des éléments de l`ex-rébellion - qui tient le nord du pays depuis 2002 - se
sont affrontés lundi aux miliciens et aux forces armées de M. Gbagbo vers la
ville de Blolékin. Dimanche, les FN avaient pris Toulépleu, à quelques
dizaines de km de là, près du Liberia, repris lundi par les FDS.
Mardi matin, un combattant FN affirmait à l`AFP que les siens étaient
toujours à l`extérieur de Blolékin, et que la situation était "calme". Un
milicien pro-Gbagbo avait indiqué la veille que les FN avaient été
"repoussées".
Les violences dans l`ouest ont fait fuir depuis fin 2010 quelque 75.000
Ivoiriens vers le Liberia, dont la moitié depuis fin février, a alerté le Haut
commissariat de l`ONU pour les réfugiés.
"Des familles entières" traversent la frontière alors qu`en décembre, au
début de la crise, la majorité des réfugiés étaient des "femmes et des
enfants", selon l`agence onusienne.

Afp