Koné Katinan sort un livre "L'Audace de la Rupture" et assène ses vérités: «La libération de Gbagbo doit être une priorité»
Par IVOIREBUSINESS - Koné Katinan parle de "Restauration de la démocratie en Côte d’Ivoire" à travers son nouveau livre "l'Audace de Vérité"..
A la faveur de la présentation de son ouvrage «Côte d'Ivoire : l'Audace de la Rupture», l’ancien ministre du Budget du gouvernement Aké N’Gbo a fait une intervention téléphonique depuis son lieu d’exil. Dans son
message, il a rendu un vibrant hommage à l’écrivain et président du CNRD Bernard Dadié, qui a préfacé son ouvrage mais aussi à Pascal Affi N’Guessan, président du FPI. A cette occasion, il a surtout appelé à
faire de la libération du président Gbagbo une priorité qui doit s’inscrire dans le mouvement de rupture que les Africains doivent entreprendre pour sortir de l’esclavage.
Monsieur le Ministre Bernard Dadié,
Président du CNRD, cher doyen, Président
de la présente cérémonie,
Monsieur le Premier Ministre Affi N’Guessan,
Camarade Président du Front Populaire Ivoirien, parrain de la présente cérémonie,
Chers Camarades de la Direction du CNRD et du
FPI
Monsieur Bamba Aboubakar Mamadou, Président du cri de la liberté, initiateur de la présente cérémonie
Mesdames et messieurs les invités, en vos rangs
et qualités
Mesdames et messieurs les journalistes.
Il n’y a pas de bonheur plus grand pour un homme que lorsque, un concours de bonne fortune, lui rend accessible ce qui, naguère semblait
si loin de lui au point de ne pouvoir même figurer dans ses rêves les plus fous. Je vis ce bonheur depuis que le Doyen, l’immense et le prestigieux
Bernard B Dadié, a trouvé digne d’intérêt mon premier livre et a bien voulu le préfacer. Je me rends compte que les dieux peuvent parfois visiter
les pauvres mortels. J’en ai la preuve avec la préface et la dédicace accordée par le doyen Dadié à un insignifiant comme moi. Oui, pour nous qui avons tremblé sur nos bancs d’école pour réussir un exercice de dictée ou d’un poème qui se terminaient par Bernard B. Dadié, nous avons à juste titre, pensé que ce monsieur était un extraterrestre, spécialement dépêché sur terre, pour alimenter la chicotte de nos maîtres.
En ces temps-là, nous étions nombreux, dans les classes de l’EPP d’Arikokaha, et certainement d’ailleurs en Côte d’Ivoire ou sur le continent, qui maudissaient ce nom, source de nos cauchemars.
Même, Dieu en personne serait descendu en cette période pour m’annoncer que je rencontrerais un jour cet Homme, que je ne pouvais y
croire. Mais voilà, qu’à presque centenaire, il me fait bénéficier de sa gloire, à un moment particulièrement pénible de ma vie. Quand j’ai lu sa préface, je n’ai pu m’empêcher de dire, oh mon Dieu, que c’est bon de constater à quel point l’esprit est impérissable. Comment fait-il pour garder
une vigueur constante de son esprit. Comme il n’y a que Dieu pour remercier un autre dieu, je laisse le soin au bon Dieu qui a rendu possible ce
miracle, de rétribuer notre illustre doyen, à la hauteur de son immense talent, et surtout de l’énormité du sacrifice qu’il a consenti pour la
Côte d’Ivoire et pour l’Afrique.
Camarade Président du FPI, les circonstances me l’imposant, permets que j’utilise ta main pour donner une poignée de main chaleureuse à ce monument de notre Histoire, pour lui exprimer mon infinie gratitude.
J’en profite pour remercier solennellement, mon ami et grand frère Henri Niava, qui a été la courroie de transmission entre le doyen Dadié et moi.
C’est connu, dans notre riche culture africaine, lorsque vous voulez adorer une montagne, souvenez- vous d’abord de la termitière qui vous a permis d’apercevoir le sommet de cette montagne la première fois.
Camarade Président, je viens d’apprendre à l’instant ce qui est arrivé au SG de notre parti, le Camarade Akoun Laurent. Avant tout propos, je
lui témoigne toute mon admiration et lui apporte également ma compassion. Voici là où conduit la démocratie aux bombes. Président, j’ai du mal à te remercier parce que je me suis toujours considéré, partout où je suis, en mission pour ton compte. Je ne suis que ton envoyé, et un envoyé
ne peut se permettre de dire merci à son mandant au risque de donner l’impression que derrière les remerciements, se cache une requête en rémunération du mandat exécuté. Je suis ce que,
Président Affi, tu as voulu que je sois. J’ai l’insigne honneur d’apprendre toujours à tes côtés, pour mieux connaître la pensée philosophique du fondateur de notre âme politique, le Président Laurent Gbagbo. Je suis issu d’une société initiatique, dans laquelle, les relations intergénérationnelles constituent la clé de voûte de la bâtisse sociale. J’ai un profond respect pour cette organisation sociale, qui consacre une division du travail et stratifie autant les responsabilités en vue d’atteindre le but commun. Un pour tous et tous pour un, pour une seule et unique cause. Ce livre est le tien président. C’est pourquoi, je te prie de remercier en ton nom, puisqu’il s’agit de ton oeuvre, tous ceux qui ont fait le déplacement en ce jour, à commencer par la presse, en accordant
une mention très spéciale à Bamba Mamadou, Président du Cri de la liberté et à son bureau, pour l’heureuse initiative qu’ils ont prise, et qui poursuit le long chapelet de leurs actions combattantes.
Mesdames et messieurs, il y a des endroits et des situations qui rendent féconde la réflexion. La prison et l’exil en font partie. Ce sont des lieux et des moments dans lesquels, l’esprit prend entièrement
le contrôle de votre être. Il vous élève à une certaine hauteur qui vous permet d’avoir une vue panoramique sur l’entièreté de votre vie et de votre société. Nul n’en sort sans y avoir acquis une plus-value. Par un concours de circonstances heureuses et par la volonté d’un Homme, le Président Laurent Gbagbo, je me suis retrouvé à une station privilégiée pour observer de plus près et en profondeur, notre pays en mouvement à un moment crucial de son histoire. Ces instants d’observations ont certes été brefs, mais l’intensité du mouvement a ouvert les entrailles de notre société, et j’ai comme par scanner ou
par IRM, pu découvrir les pathologies pernicieuses, véritables tueuses en silence qui condamnent inexorablement notre société, et compromettent définitivement notre futur pour un terme indéfini. Ce vendredi 11 février 2011 soir, lorsqu’un ministre influent du gouvernement français, s’étant trompé d’interlocuteur
m’informa que son gouvernement avait donné des instructions pour que les banques françaises ferment leur guichet à compter de la semaine
suivante pour contraindre le Président Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir, j’ai tiré définitivement un solde négatif de nos 50 années d’indépendance.
Lorsque les administrateurs commis à la gestion de ces banques nous en font l’état des comptes, j’en mesurai le caractère léonin du contrat qui nous lie à nos anciens maîtres et celui non moins illusoire de notre progrès.
Camarade Président du Parti, disons avec courage et de façon nette aux Ivoiriens que nous n’avons jamais été indépendants. Ce que nous présentons en nous-mêmes comme tel, n’est qu’un leurre. Nos populations vivent dans l’illusion d’une autodétermination. Tout nous
échappe. C’est la responsabilité historique de notre parti de le dire et de changer les choses,
parce que tout nous échappe. . Notre monnaie, notre système bancaire, notre défense, nos terres, tout est mis sous contrôle. Nous sommes
des esclaves consentants des temps modernes, nous travaillons uniquement pour nourrir nos
maîtres. Rien n’a changé dans nos rapports avec l’occident. L’Histoire du peuple Noir fait du surplace. Nous vivons une variante de l’esclavage
vécu par nos ancêtres. Notre société est atteinte à son cerveau. L’Etat, l’organe vital qui est censé propulser notre société vers son accomplissement est totalement étouffé par des puissantes serres. La soumission des peuples africains est une constante portée par une démarche stratégique bien élaborée qui a traversé le temps en s’adaptant régulièrement par des mues successives.
Je garde la conviction grande que j’exprime dans ce livre, que seule une rupture peut nous remettre sur le bon chemin. Rompre avec un passé douloureux qui se perpétue dans un présent terne, qui nourrit lui-même un avenir incertain.
La rupture est une constante de l’Histoire des pays dits grands qui nous en imposent avec tant d’arrogance. Elle porte un nom bien connu,
la révolution, en tant que processus de remise en cause qui permet finalement à chaque peuple d’imprimer une empreinte originale sur le cours de son histoire. Elle ne peut prospérer que portée par une énergie audacieuse. Si notre continent ne tire pas les leçons des crises ivoirienne et libyenne, alors il faudra définitivement en désespérer. Nul ne peut prétendre nous aimer plus que nous-mêmes. Il nous faut nous forger une âme de combattant pour opérer cette rupture. Il nous faut de l’audace. Or c’est en combattant ensemble l’adversité que nous forgeons un destin commun. C’est en relevant ensemble les défis communs que nous construirons une identité commune africaine. Or, justement l’un des défis actuel, qui constitue à mes yeux un avatar de ce vieil ordre infamant, qui condamne notre continent est la prise en otage du Président Laurent Gbagbo par la CPI. C’est une imposture inacceptable. C’est une insulte à notre
conscience. C’est un abaissement de notre histoire. C’est en apprenant à nous battre pour l’un d’entre nous nous, que nous saurons nous battre pour l’ensemble. Le Président Laurent Gbagbo doit revenir en Côte d’Ivoire. C’est un impératif moral, c’est un devoir africain. Il ne doit plus avoir d’autre priorité que celle-là. Heureusement que tu es là. Président Affi ordonne et nous nous mettons en ordre de bataille à ta suite. Le combat pour sa libération et son retour marque déjà la rupture. Cette libération marquera la fin définitive des actions criminelles de tous les négriers qu’ils soient Blancs ou Africains, qui continuent de déporter les grandes valeurs de notre continent.
Alors le doyen Bernard Dadié pourra paraphraser le vieux Siméon de l’Evangile, «maintenant mon Seigneur tu peux laisser ton serviteur s’en aller, car mes yeux ont vu le salut que tu as apporté aux peuples africains. Il sera porteur heureux du message qui pourra donner enfin un repos mérité aux âmes des Toussaint Louverture, Samory Touré, Gbéhanzin, Amamgoua de Bonoua, de Kwame Nkrumah, et de toutes les nombreuses victimes de la tragédie de notre peuple. Cet opuscule est un cri de coeur. Une révolte de l’âme, une interpellation de soi-même. Le titre de ce livre en résume le contenu. Il traduit mon état d’esprit et ma conviction, que notre continent a emprunté le mauvais chemin, et qu’il faudra de l’audace pour opérer un revirement qui ne peut s’obtenir que par la rupture avec un certains nombres de liens à la fois historiques, sociologiques qu’ils soient endogènes ou exogènes.
Ecrire, c’est transmettre une idée au public pour que l’opinion publique la critique et la bonifie, pour en tirer finalement une énergie positive qui puisse faire évoluer un tant soit peu notre humanité.
Mon intention en écrivant n’était pas de faire de belles lettres. Je ne crois pas en détenir les qualités. Elles sont données à des hommes exceptionnelles comme le doyen Bernard Dadié. Mais je veux faire passer un message. Celui d’un exilé qui croit profondément à l’Afrique, à son génie, pour en avoir été témoin. Les astuces de la
langue française sont nombreuses et beaucoup m’échappent. Que les quelques imperfections que les puristes de cette langue relèveront dans ce livre, n’occultent pas le message que j’aurais fait passer même si j’étais muet. Ce livre prolonge les nombreuses publications faites par des personnes en exil. La coordination FPI en exil, le
ministre Koffi Koffi Lazare, Steve Beko, Alain Dogou, Ohouochi Clotilde, etc. ont déjà donné l’immensité de leur talent et la solidité de leur
engagement dans le combat dans de nombreux écrits qui méritent d’être visités.
Merci à tous et gratitude renouvelée à notre vénéré Doyen, l’immense Bernard Dadié.
Que Dieu bénisse notre pays et notre continent.
Justin Koné Katinan
Porte-parole du président Laurent Gbagbo
Auteur de «Côte d'Ivoire : l'Audace de la
Rupture»