Côte d’Ivoire/ Etats généraux de la résistance en France, Etats généraux de la République et Cadre permanent de dialogue en Côte d’ivoire …..: Les dessous d’une machination politique. (Analyse de philippe Kouhon)
Par Diaspo TV - Côte d’Ivoire/ Etats généraux de la résistance en France, Etats généraux de la République et Cadre permanent de dialogue en Côte d’ivoire. Analyse de philippe Kouhon.
« Pour la libération de Laurent GBAGBO et la Paix en Côte d’Ivoire, mutualisons nos forces ! » Voilà le slogan autour duquel l’ensemble des mouvements de résistance ivoirienne de France se sont retrouvés le samedi 30 mars 2013. Marqués par le leadership, ces mouvements pro-Gbagbo qui ne s’entendent, heureusement que sur l’essentiel : la lutte pour la libération de Laurent Gbagbo avec comme moyen de pression, les marches et meetings à travers les capitales européennes y compris devant la CPI où est détenu leur champion, n’ont malheureusement pu accorder leur violon quant à la mutualisation de ces dites forces. Ce qui rendrait en ce moment un peu lourd la mobilisation. Et on n’est pas surpris de voir des personnes hier membres d’un mouvement et aujourd’hui virées dans un autre. L’autre conséquence reste le mot d’ordre. A défaut de se dégager un leader charismatique, chacun essaie de s’imposer comme il le peut pour convaincre ce qui reste encore du patriotisme au sein de la diaspora ivoirienne surtout de France.
En Côte d’Ivoire, c’est au tour du FPI conduit par son président Affi Nguessan de proposer que le gouvernement ivoirien organise les Etats généraux de la République. Une concertation nationale devant permettre un « débat large » sur les questions qui divisent les Ivoiriens en vue d’une réconciliation en Côte d’Ivoire après la meurtrière crise postélectorale de 2010-2011.
Sauf qu’avant Affi Nguessan, le gouvernement et plus d’une dizaine de partis politiques de l’opposition s’étaient déjà retrouvés au sein d’un cadre permanent de dialogue (CPD) à Bassam pour jeter les bases d’une discussion franche pour une sortie de crise en Côte d’Ivoire. On comprend donc que le RDR, parti au pouvoir soit opposé à cet autre forum du FPI. Selon plusieurs sources concordantes, le pouvoir d’Abidjan déjà avancé sur plusieurs points de discussion avec l’opposition en dehors du FPI (ce qui a permis la libération de plusieurs prisonniers politiques) voudrait bien compter le FPI parmi les partis d’opposition sans que ce dernier ne lui impose quoi que ce soit. D’ailleurs selon une source proche du dossier, il est annoncé un grand séminaire mi novembre prochain du CPD à Abidjan. Objectif, obtenir du pouvoir en place la garantie d’une sortie de crise. « Nous allons examiner à nouveau tous les points de discussion, à savoir le financement des partis politiques, la CEI…et trouver un accord global mais aussi sectoriel que nous allons signer. Ce séminaire sera assorti du chronogramme qui définira les règles du jeu pour les élections de 2015 » nous a confié notre interlocuteur dont nous taisons le nom pour l’instant.
Une autre source annonce que ces discussions seraient placées sous l’égide d’un émissaire de l’Union Africaine. Le nom de monseigneur Tesmond Tutu de l’Afrique du Sud est cité constamment. La France de Hollande serait favorable à cette autre table ronde inter ivoirien.
Réussiront-ils à convaincre le FPI de Laurent Gbagbo à s’asseoir sur la même table de discussion avec « des petits partis d’opposition » ?
En tout cas, pour Affi Nguessan, pas question de jouer les seconds rôles. D’ailleurs depuis l’annonce de l’organisation des Etats généraux de la république, sorte de préalable pour la réconciliation là où le CPD existe déjà, le FPI a entamé des rencontres secrètes avec le reste de l’opposition. Objectif : les convaincre à intégrer son nouveau plan de sortie de crise. La réaction du CNRD est vivement attendue !
Dans nos prochaines publications, nous reviendrons sur l’opportunité de ces Etats généraux de la République (quels seront les acteurs, les moyens…ses forces et faiblesses) et les défis à relever pour une opposition forte face à un pouvoir qui n’a toujours pas dit son dernier mot.
Philippe Kouhon/ Diaspo Tv