Crimes économiques des Forces Nouvelles de Guillaume Soro: 10 ans après, révélations sur les 1038 milliards de F CFA pillés lors des casses de la BCEAO

Par IvoireBusiness - Crimes économiques des Forces Nouvelles. Retour sur les 1038 milliards de F CFA volés lors des casses de la BCEAO.

Dix ans après les faits, les 1038 milliards de Fcfa emportés par la rébellion des forces Nouvelles de Guillaume Soro lors des casses des agences de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) des zones contrôlées, se rappellent à notre bon souvenir. A raison car dix ans après les faits, ces graves crimes économiques que continuent à payer le contribuable de l’Afrique de l’Ouest, continuent d’être passés par pertes et profits, comme s’il s’agissait d’une banale balade de santé.

A la faveur de la visite effectuée la semaine dernière au Sénégal par Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale et chef de guerre des FN au moment des faits, l’affaire du casse de la BCEAO refait surface, L’élément déclencheur est le site sénégalais derniereminute.sn, repris ensuite par plusieurs autres sites.

De quoi s’agit-il ?

En 2003, soit un an après le déclenchement de la rebellion des Forces nouvelles (FN), les agences de la Bceao de Bouaké, Korhogo, et Man avaient été braquées par des rebelles ivoiriens des Forces nouvelles. Des sommes pharaoniques avaient alors été emportées des coffre-forts des différentes agences. Dix ans plus tard, on est en mesure de dire que les montants emportés se chiffrent à 1038 milliards de Fcfa. Information relayée par plusieurs médias et sites internet.
« Une évaluation complète du préjudice causé à la Banque centrale a été faite. Les montants dérobés dans les trois agences s’élèvent à 1038 milliards de FCFA. Cet argent a d’abord été placé au Burkina Faso, base arrière de l’ex-rébellion, avant d’être convoyé au Sénégal en avion», rapporte en effet le site d'information sénégalais derniereminute.sn.
Selon ce confrère, « l’affaire des pillages des banques de la BCEAO de Korhogo et Man commence à révéler ses secrets. En effet, les chiffres avancés pour la première fois et qui sont estimés à 1038 milliard, comme l’avait écrit un journaliste qui a fini par la suite en prison, serait bel et bien blanchit au Sénégal. Les détails d’une mafia économique au cœur de laquelle se trouvent de grands bandits au sommet des Etats africains
Le mercredi 24 septembre 2003, l’agence de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) à Bouaké, alors fief de l’ex-rébellion armée de Soro Guillaume, a été attaquée. Ce hold-up qui se révèle aujourd’hui comme une opération savamment montée par des champions de l’ex-rébellion, a duré trois jours. Au cours desquels, tous les coffres de la banque ont été ouverts et entièrement vidés de leur contenu. Un mois plus tard, le 28 octobre 2003 et à 24 heures d’intervalle, les agences de la même Banque centrale à Man et à Korhogo, ont été attaquées. A l’époque, des journaux avaient écrit que si l’attaque de l’agence de Man avait été fructueuse pour les braqueurs, celle de Korhogo aurait échoué. En réalité, il n’en est rien. Ces deux agences ont également été entièrement vidées de leur contenu. La Banque centrale, à l’époque gouvernée par Charles Konan Banny, on ne sait trop pourquoi, n’a jamais fait de déclarations sur les montants qui ont été dérobés dans ces trois agences.
Elle avait, par la voix de son gouverneur, affirmé qu’une enquête avait été ouverte et que tous les auteurs de ces braquages seraient identifiés, arrêtés et sévèrement punis devant les tribunaux. Dix ans plus tard, on a vu les résultats. Les cerveaux de ces attaques n’ont jamais été inquiétés et aucune communication n’a été faite sur les pertes causées à la banque. Certaines sources avaient parlé de 24 milliards de FCFA volés à Bouaké (lire l’article de jeuneafrique.com), d’autres, de 50 milliards, d’autres encore ont avancé le chiffre de 130 milliards de FCFA.
Sauf qu’aujourd’hui, on en sait un peu plus sur les montants qui ont été emportés. Selon des informations confidentielles obtenues auprès d’anciens cadres de la BCEAO, rapporte abidjan.net, « une évaluation complète du préjudice causé à la Banque centrale a été faite. Les montants dérobés dans les trois agences s’élèvent à 1038 milliards de FCFA. Cet argent a d’abord été placé au Burkina Faso, base arrière de l’ex-rébellion, avant d’être convoyé au Sénégal en avion. Et c’est dans ce pays que tout cet argent a été blanchi avec des complicités au plus haut sommet de l’Etat sénégalais et de la direction de la BCEAO. Parce que, sans la complicité de la BCEAO elle-même, il était impossible de blanchir cet argent qui a été par la suite injecté dans le circuit.
Selon Abidjan.net, le rapprochement entre certaines autorités sénégalaises sous la présidence d’Abdoulaye Wade et des ex-chefs de la rébellion ivoirienne prend son explication dans cette opération. Des dizaines de milliards provenant de ce blanchiment ont été investis dans l’immobilier, dans la restauration, dans l’hôtellerie, au Burkina Faso. D’autres ont été investis un peu partout en Afrique et même au Brésil, où des Ranch ont été achetés. Et l’ancienne direction de la BCEAO a les noms de toutes les personnes qui ont profité de cet argent. Mais rien n’a été fait, personne n’a été poursuivi, en dehors d’un pauvre Béninois qui s’était fait avoir à Bouaké par un ex- chef rebelle et qui a été brièvement interpellé à Bamako en possession de plusieurs millions provenant des agences braquées. A l’époque, la France qui fait partie des actionnaires de la BCEAO, a voulu faire arrêter tous les cerveaux des attaques contre ces agences, mais des chefs d’Etat dont les pays ont massivement profité de ce vol, n’ont pas voulu s’associer à l’opération, parce qu’elle les mettait en difficulté eux- mêmes. Et les choses en sont restées là.
Au Sénégal, un journaliste avait été arrête puis emprisonné par les anciennes autorités avec la complicité de certaines personnes influentes du pays qui ont bénéficié de cet argent « sale ». El Malick Seck alors directeur de publication du journal 24 heures avait écrit: « pillage des banques de Korhogo et Man, Wade et son mouillés ». Un article qui lui a valu un emprisonnement de trois ans ferme avant d’être élargie 8 mois après par Abdoulaye Wade lui même qui l’avait envoyé en prison. L’histoire est donc entrain de lui donner raison dans cette affaire de grands bandits au sommet des états africains dont le Sénégal.
Cette affaire intervient quelques jours seulement après la visite du Président de l’Assemblée Nationale Ivoirienne Guillaumes Soro et leader de l’ex-rébellion accusé d’être au cœur de ce pillage. Sa visite est-elle un peut liée à cette affaire? C’est la question qui mérite une réponse, si… », termine notre confrère Dernièreminute.sn.
Au moment ou en Côte d’Ivoire et partout ailleurs en Afrique on parle de crimes éconpmiques et politiques, il serait peut-être temps que le contribuable africain sache ce qui s’est réellement passé dans l’Affaire des casses des agences de la Bceao de Bouaké, Man, et Korhogo. Un procès pourrait être ouvert afin justement de solder les comptes de ces casses.

Eric Lassale