Côte d’Ivoire : L’Elysée annule le voyage de députés UMP à Abidjan, invités par le camp Gbagbo

Le 09 février 2011 par IvoireBusiness - Trois députés de la majorité présidentielle qui voulaient se rendre le week-end dernier en Côte

Le Président français Nicolas Sarkozy.

Le 09 février 2011 par IvoireBusiness - Trois députés de la majorité présidentielle qui voulaient se rendre le week-end dernier en Côte

d'Ivoire en ont été dissuadés par le président du groupe UMP de l'Assemblée nationale, Christian Jacob. Libération a révélé, dans son édition du mardi 8 février, que ces députés devaient s'envoler vendredi soir pour Abidjan afin d'y rencontrer le Président de la République Laurent Gbagbo.
Selon Libération, c'est une annonce de ce voyage dans la Lettre du continent, publication spécialisée sur l'Afrique, qui a alerté le conseiller pour les questions africaines de l'Elysée, André Parant. "Informé, le président aurait piqué une sainte colère, exigeant du patron du groupe parlementaire UMP, Christian Jacob, qu’il torpille le voyage", écrit Libération. Alors que la France appelle à faire reconnaître la victoire d'Alassane Ouattara à la présidence ivoirienne, ce voyage aurait en effet mis à mal les efforts de la diplomatie française.
"UN PROGRAMME DE TRAVAIL DÉSÉQUILIBRÉ"
Libération détaille le programme de ce voyage censé durer deux jours : deux rencontres avec Laurent Gbagbo, une réunion avec le président du Conseil constitutionnel, Paul Yao N'dré – qui avait déclaré invalides les résultats proclamant la victoire d'Alassane Ouattara –, rencontre avec Charles Blé Goudé, leader des Jeunes Patriotes. Une visite à l'hôtel du Golf, quartier général de M. Ouattara, était bien prévue, mais seulement pour y rencontrer les troupes françaises et les casques bleus de l'ONU.
Les trois députés concernés par ce voyage – Jean-François Mancel, Cécile Dumoulin et Yves Censi – ont prétexté "un programme de travail qui paraissait déséquilibré" pour justifier samedi l'annulation de ce voyage.
"Ces trois députés répondaient à une invitation du président de l'Assemblée nationale de la Côte d'Ivoire", a expliqué Christian Jacob, mardi, lors de son point de presse hebdomadaire. Il a ajouté qu'il avait reçu un coup de téléphone d'un conseiller de l'Elysée. "J'ai alors appelé ces parlementaires et, après une discussion, ils ont convenu de renoncer à ce déplacement." "Ils partaient dans l'esprit de porter un regard le plus objectif possible sur la situation ivoirienne mais il y avait un risque évident d'exploitation là-bas sur place", a-t-il dit.

Source: LEMONDE.FR avec Reuters