Marie-José Fenouil, Chercheuse, inventeur de produit pour les cheveux: « J’invite les africaines à Paris à me rejoindre pour qu’on fasse du lobbying pour l’Afrique »
Le lundi 24 janvier 2011 par IvoireBusiness - Toujours entre deux avions, à peine ses valises déposées qu’aussitôt repartie, Marie-José
Le lundi 24 janvier 2011 par IvoireBusiness - Toujours entre deux avions, à peine ses valises déposées qu’aussitôt repartie, Marie-José
Fenouil est directrice du cabinet capillaire Horizon à Abidjan. Cette exécutive woman, biologiste spécialiste dans l’étude microscopique du Cheveu, est diplômée de la faculté de sciences de Nice en France. Elle nous dira d’emblée, au cours de cette interview réalisée sur les Champs Elysées à Paris où elle était pour affaires, « qu’il y a quelques années, j’ai mis en place un produit pour lequel j’ai obtenu un brevet. Le produit mis en place a pour but d’améliorer les cheveux des africains. Le constat est parti du fait que quand j’étais étudiante, j’avais des problèmes de cheveux, ce qui m’a obligé à faire de la biologie pour faire de la recherche, et je me suis orientée vers les soins capillaires ».
Découvrant un vocabulaire un peu technique, nous risquons une question :
C’est quoi les soins capillaires ?
Marie-José Fenouil (MJF) : C’est entretenir son cuir chevelu de la racine jusqu’à la pointe, sinon le cheveu se fane et se casse, et nos cheveux nous les africaines, sont d’autant plus fragilisées que nous nous défrisons. J’ai eu ce brevet d’invention car j’ai démontré qu’on pouvait traiter les cheveux par l’argile et surtout compris ce que je pouvais faire par rapport aux autres produits français, c’est-à-dire mettre un peu plus de pourcentage en produits actifs.
Vous êtes donc inventeur d’un produit de beauté pour les soins capillaires. Parlez-nous de ce produit ?
MJF : C’est un masque capillaire qui fortifie le cuir chevelu, qui fortifie le cheveu et qui aide à la repousse.
Ce produit apportera-il un plus par rapport aux produits de beauté déjà existants ?
MJF : Mon produit a mis un peu plus de dose en pourcentage du concentré actif que les européens le font dans leurs marques, car en fait, les européennes n’ont pas trop de problèmes de cheveux par rapport aux africaines.
Quelle est la cible visée par votre produit ?
MJF : Je mets mon accent sur les femmes africaines en général mais ce produit est valable pour tous les hommes africains, même européens, mais je mets l’accent sur la diaspora car c’est un marché porteur. Moi-même, je suis un exemple vivant parce que quand vous voyez mes cheveux, je ne mets pas de tissage, car je veux montrer à la femme africaine que les cheveux longs, c’est possible pour elle. Je l’ai déjà démontré dans trois pays, au Burkina, au Mali, en Côte d’Ivoire. Et je pense que mon marché est acquis en Côte d’Ivoire.
Alors, ce produit va bientôt être lancé?
MJF : J’ai déjà fait un premier lancement, car j’ai eu le prix du Président de la République en 1999 en Côte d’Ivoire, je devais même être financé et il y a eu le coup d’Etat contre le Président Bédié. Donc j’ai fait plusieurs choses attendant que le pays se stabilise. Comme la situation perdure - par rapport aux autres ivoiriens moi j’ai la chance d’avoir un brevet français – j’ai décidé de collaborer avec un laboratoire français de la Côte d’Azur, et je compte faire le lancement de mon produit en Côte d’Ivoire en mai-Juin 2011.
Puis pour le marché européen, commencer par Paris si tout se passe bien au mois de septembre 2011.
Comment s’appelle le produit ?
MJF : Je n’ai pas encore donné de nom. Mais c’est un masque capillaire et je vais voir si je garde la première marque que j’avais déposée il y a quelques années. C’est tout un marketing à refaire, mais je vais quand même conserver ma marque.
Où pourrait-on trouver vos produits ?
MJF : Pour la Côte d’Ivoire, ça sera vendu en pharmacie, parce que quand je suis arrivée en Côte d’Ivoire fin 1997-1998, les pharmaciens m’ont soutenue, donc pour la Côte d’Ivoire, ce sera le créneau pharmaceutique. Dans les autres pays d’Afrique, ça dépendra du représentant et du marketing qu’ils veulent faire. Ce sera à voir avec le distributeur et on verra la branche qu’on choisira.
Quel message pouvez-vous lancer par rapport à votre produit ?
MJF : D’abord le premier message est aux autorités de Côte d’Ivoire. Il faut que le pays se stabilise et il faut qu’ils s’occupent de l’intelligentsia. C’est vrai que moi, j’ai été écoutée des autorités car j’ai été six ans présidente des inventeurs de Côte d’Ivoire, j’ai obtenu une subvention de l’Etat, mais dès lors que les choses ne bougent plus, la preuve, moi j’ai perdu une dizaine d’années parce que je voulais apporter mon savoir au pays et comme la situation perdure, je suis malheureusement retournée collaborer avec un laboratoire français et mon produit reviendra en Côte d’Ivoire comme un produit importé. C’est dommage.
Ça c’est le premier appel que je voulais lancer.
Deuxièmement, je voudrais dire qu’il faut que les africaines apprennent à faire un soin capillaire, et j’encourage toutes celles qui ont un savoir faire à partager et qui sont à Paris, à me rejoindre en Côte d’Ivoire pour qu’on fasse un lobbying parce que moi, je suis entre deux pays, en France et en Côte d’ivoire, et je voudrais vraiment qu’on puisse apporter notre savoir faire à l’Afrique.
Il faut que nous puissions nous mettre ensemble pour apporter notre savoir et nos connaissances à notre pays.
Merçi Mme Fenouil.
MJF : Le plaisir a été pour moi, merçi.
Propos recueillis à Paris par Christian Vabé