Avec "Le Grand Journal", Gbagbo cherche un "écho favorable" dans l`opinion publique

Le jeudi 13 janvier 2011 | 20minutes.fr DECRYPTAGE - Pour son premier entretien à une chaîne de télévision française, le président sortant de Côte d`Ivoire a choisi de répondre

aux questions de Michel Denisot...

Alors que son rival, Alassane Ouattara, est reconnu comme président de la Côte d`Ivoire par la communauté internationale, c’est Laurent Gbagbo, le président sortant qui refuse de laisser sa place, qui s’exprimera ce mercredi, dès 19h05, dans Le Grand Journal de Canal+.

Denisot et Gbagbo, le 12 janvier 2011 à Abidjan.

Le jeudi 13 janvier 2011 | 20minutes.fr DECRYPTAGE - Pour son premier entretien à une chaîne de télévision française, le président sortant de Côte d`Ivoire a choisi de répondre

aux questions de Michel Denisot...

Alors que son rival, Alassane Ouattara, est reconnu comme président de la Côte d`Ivoire par la communauté internationale, c’est Laurent Gbagbo, le président sortant qui refuse de laisser sa place, qui s’exprimera ce mercredi, dès 19h05, dans Le Grand Journal de Canal+.

Pour son premier entretien accordé à une chaîne de télévision française, Laurent Gbagbo a en effet choisi de répondre aux questions de Michel Denisot. Un choix qui peut paraître original, mais qui s’explique par un «opportunisme éditorial», indique à 20minutes.fr Antoine Glaser, spécialiste de l’Afrique, ancien directeur de La Lettre du Continent et auteur avec Stephen Smith de Sarko en Afrique (Plon).
Offensive médiatique

«Le fait de passer dans Le Grand Journal est assez habile. Laurent Gbagbo considère que les grands médias français sont trop proches, trop à l’écoute du Quai d’Orsay. En choisissant Canal+ et Le Grand Journal, qui a la réputation d’être plus critique vis-à-vis du pouvoir, il pense prendre le contre-pied», analyse Antoine Glaser. Car les soutiens et réseaux du président sortant ivoirien sont passés à l’offensive médiatique à Paris depuis plusieurs semaines.

En réponse, les consultants d’Alassane Ouattara ont repris en main sa visibilité en France. «Comme il ne peut pas communiquer au niveau local car les médias sont tenus par les partisans de Gbagbo, ils estimaient qu’il était trop “bunkerisé” dans l’Hôtel du Golf, et qu’il devait être plus entendu à Paris», indique Antoine Glaser. Le président ivoirien reconnu par la communauté internationale s’est donc exprimé la semaine dernière sur France 24, sur Europe 1, ou encore dans Le Figaro.

L’interview de ce mercredi soir est donc la «contre-contre offensive» médiatique de Gbagbo, qui doit trouver le moyen d’avoir un «écho favorable» dans l’opinion publique française, et par extension sur le continent africain. «La situation est bloquée en Côte d’Ivoire, et la bataille des médias compte énormément. Cependant, comme les médias sont contrôlés au niveau national, la bataille se déplace sur la télévision française, qui émet sur l’ensemble du continent africain. Un moyen de faire entendre sa position à ses voisins africains et à leur population», conclut Antoine Glaser.