CULTURE : POURQUOI LE LIMOGEAGE DE MICHEL BAROAN COMME DG DU BURIDA S’EST FAIT SUR DES CONSIDERATIONS ETHNIQUES ET TRIBALES
Le 11 avril 2012 par IVOIREBUSINESS – Les raisons du limogeage de Michel Baroan de son poste de directeur général du BURIDA (Bureau ivoirien des droits d’auteur), sont à ce jour inconnues. Toujours est-il que ce
Le 11 avril 2012 par IVOIREBUSINESS – Les raisons du limogeage de Michel Baroan de son poste de directeur général du BURIDA (Bureau ivoirien des droits d’auteur), sont à ce jour inconnues. Toujours est-il que ce
dernier n’a pas été débarqué pour incompétence et manquement grave. Bien au contraire, la compétence de ce grand commis de l’Etat est unanimement reconnue par tous et par ses pairs africains et européens.
Malgré cela, contre toute attente, il est débarqué le 02 février 2012, par son ministre de tutelle, Maurice Bandaman. Ce dernier en violation flagrante des textes, a mis sur pied un obscur comité provisoire de gestion dirigé à ce jour par l’acteur Léonard Groguhé, après dissolution du Conseil d’administration dirigé par l’artiste Gadji Céli.
Selon les textes du BURIDA, en particulier l’article 67, le Conseil d’administration ne peut être dissout qu’en cas de dysfonctionnement grave ou avéré. Ce qui en l’espèce n’a jamais été le cas, puisque tous les organes de BURIDA fonctionnaient normalement. Ces organes sont l’Assemblée générale, le Conseil d’administration, la Direction générale, et le Commissariat aux comptes.
Tout porte à croire que c’est une interprétation fantaisiste de cet article 67, doublée d’une violation flagrantes des textes du Burida, avec de forts relents ethniques, qui ont conduit au limogeage de Michel Baroan. En effet, nul part dans les textes, il n’est stipulé l’existence d’un quelconque Comité de gestion. Le ministre Bandaman a donc fait du faux.
De plus, le limogeage de Michel Baroan, est en réalité une suspension car à aucun moment, ce dernier n’a réçu aucune lettre du ministre mettant fin à ses fonctions.
Pourquoi Michel Baroan a-t-il donc été limogé si sa compétence est averé ?
C’est là que la piste tribale et ethnique est explorée. En effet, l’ex-DG du BURIDA est de l’ethnie Bété, celle du Président Laurent Gbagbo, débarqué le 11 avril 2011 sous les bombes françaises, comme il le dira lui-même.
Et avec la vague nordiste qui s’est emparée du pouvoir à Abidjan avec à sa tête Alassane Ouattara, tous les cadres bété ou de l’Ouest sont systématiquement débarqués, car soupconnés d’être des pro-Gbagbo. Ce qui est archifaux pour qui connait la Côte d’Ivoire du temps de Gbagbo, dont la politique n’était pas tribaliste, mais basée sur le mérite. De plus, ce n’est pas le Président Laurent Gbagbo qui a nommé Michel Baroan comme DG du Burida, mais le Conseil d’administration après appel à candidature. Michel Baroan qui connait bien la maison pour avoir gravi tous les échelons avait le profil requis. Il a donc été nommé.
L’affaire du débarquement de ce cadre compétent, sur des bases obscures et certainement ethniques, fait dire à certains que nous sommes en Côte d’Ivoire dans la république du Nord.
Il est aussi reproché à Michel Baroan, dans le cadre de ses fonctions, d’avoir déclaré que son institution prenait acte de l’élection du Président Gbagbo à la magistrature suprême, après sa confirmation et sa prestation de serment devant le Conseil constitutionnel, dirigé par Yao N’dré. Pour les tenants du régime actuel, cela valait allégeance à Laurent Gbagbo, alors qu’il s’agissait tout simplement pour lui, à l’instar de tous les directeurs centraux de l’administration et de la haute hiérarchie militaire, de se mettre à la disposition du Président de la République, dans l’intérêt supérieur de la nation et du fonctionnement de ses institutions. Dès cet instant, la tête de Michel Baroan était mise à prix, et en tant que Bété, son cas s’aggravait.
Sa tête fut livrée un soir du 15 juin 2011 au journal télévisé de 20H ou un laconique communiqué annonçait sa suspension comme DG du Burida.
Nous y reviendrons.
Eric Lassale