Vérités crues de l’évêque de Yamoussoukro à la Basilique: Ça ne sent pas bon pour Ouattara !
Par LG Info - Marcelin Kouadio, évêque de Yamoussoukro, crache ses Vérités crues à Ouattara et Bédié, les mauvais dirigeants ivoiriens.
Les initiés ou analystes politiques sont formels : la sortie du Monseigneur Marcelin Kouadio, évêque de Yamoussoukro, le samedi 6 décembre 2013 à la Basilique Notre Dame de la Paix, augure des lendemains sombres pour le chef de l’Etat Alassane Ouattara. C’est un discours avant-coureur des ennuis d’un pouvoir qui, comme l’a si bien dit le même jour sous d’autres cieux le président du Fpi, est prêt à s’affaisser, parce qu’assis sur une fesse. Le prélat, de sa position de
veille et d’éveil, tire sur la sonnette d’alarme pour être en conformité avec la Parole qu’il prêche. En un mot comme en mille, le régime d’Alassane Ouattara semble en danger si
on interroge l’histoire des déclarations au vitriol faites par des évêques depuis la Basilique Notre Dame de la Paix en direction des hommes d’Etat ivoiriens.
Hier, Monseigneur Paul Siméon ahouana/ général guéi
Les faits se passent en 2000. A la tête du Comite national de salut public (Cnsp), le Général Guéi chef de la junte militaire qui a renversé le Président Henri Konan décide de briguer la présidence de la République, lors des élections qu’il s’apprêtait à organiser sous une pression intenable. Il a le soutien de certains opportunistes de la grande muette, du Pdci dont le plus en vue était feu Balla Kéita, et de la société civile.
C’est dans cette ferveur entretenue par un appétit gargantuesque du pouvoir d’Etat par le Guéiland qu’une voix déchire l’air depuis la Basilique Notre Dame de Yamoussoukro.
L’évêque de la Basilique Notre Dame de la Paix, Monseigneur Paul Siméon Ahouanan Djro, puisque c’est de lui qu’il s’agit, se fend d’une déclaration dans laquelle il décourage en des termes choisis Papa Roméo d’être candidat à ces élections. Le contexte ne s’y prêtait pas, et Guéi devait attendre son heure en usant de sagesse. Le prélat a beau faire feu de tout bois pour
attirer l’attention du tombeur de Bédié sur les effets pervers de sa candidature, de surcroît sans aucune légitimité mais fondée sur des calculs politiciens, Guéi a foncé tête baissée.
Tout le monde connait la suite, inutile de faire un dessin.
Treize ans après, voilà un autre évêque de Yamoussoukro qui, depuis la même Basilique Notre Dame de Yamoussoukro, interpelle un autre homme politique ivoirien qui manœuvre pour s’accrocher au pouvoir comme le putschiste Robert Guéi.
aujourd’hui, Monseigneur Marcelin Kouadio/Ouattara
C’est le Prophète Ezéchiel qui a dit de la part du Dieu créateur :
«Fils de l'homme, parle aux enfants de ton peuple, et disleur: Lorsque je fais venir l'épée sur un pays, et que le peuple du pays prend dans son sein un homme et l'établit comme sentinelle,
si cet homme voit venir l'épée sur le pays, sonne de la trompette, et avertit le peuple; et si celui qui entend le son de la trompette ne se laisse pas avertir, et que l'épée vienne le surprendre,
son sang sera sur sa tête. Il a entendu le son de la trompette, et il ne s'est pas laissé avertir, son sang sera sur lui; s'il se laisse avertir, il sauvera son âme.»
C’est ainsi qu’on peut et doit décrypter le discours de l’évêque de Yamoussoukro qui s’est adressé au pouvoir Ouattara, à l’occasion de la messe marquant le 20e anniversaire de la mort du Président Houphouët, celui dont
Ouattara se réclame. Cela ne fait l’ombre d’aucun doute, l’évêque de Yamoussoukro s’adresse à l’administration Ouattara. L’homélie aussi corrosive qu’une goutte de vitriol est essentiel au présent, le temps de l’actuel. Lisez : « La belle Côte d’Ivoire jadis enviée parce que prospère est aujourd’- hui meurtrie par multiples crises militaires (…) La dernière en date a fait officiellement, semble- t-il, 3000 morts. La rébellion de 2002 a fait une foule innombrable de victimes. Curieusement, Nanan, ceux qui
mentent et qui tuent croient servir ainsi la Côte d’Ivoire. Les innocents dont les droits sont bafoués sont déclarés coupables, d’où le concept de la culpabilité collective doublé de la culture de l’impunité où les médiocres sont célébrés, certains de nos jeunes revendiquent fièrement le statut d’ex-combattants afin d’être
récompensés. » N’est-pas ce que vivent les Ivoiriens depuis que Ouattara est au pouvoir. Mais ce n’est pas tout. Comme l’avait fait en son temps Monseigneur Ahouana attirant l’attention du Général Guéi, l’évêque de Yamoussoukro a dit à Ouattara : «pour que la Côte d’Ivoire renoue avec la paix, je verrais humblement, pour ma
part, les Présidents Ouattara et Gbagbo faire la paix au sommet; et une fois réconciliés qu’ils demandent pardon à leurs militants et aux Ivoiriens qui, à leur tour, feront la paix.» Que veut
dire le prélat par «les Présidents Ouattara et Gbagbo faire la paix au sommet.» Deux pistes de réflexions se dégagent : Alassane Ouattara va-t-il rejoindre Laurent Gbagbo en
prison à la Haye et là-bas faire la paix avec lui ? A qui alors profitera cette paix derrière les barreaux, puisque c’est ici qu’il y a problème. On le voit, ce n’est pas l’idée du prélat. De toute évidence, Monseigneur Marcelin Kouadio dit au monde entier que Laurent
Gbagbo ne mérite pas d’être incarcéré là-bas à la Haye. Sa place est ici, car il a son mot à dire dans le processus d’une vraie réconciliation. Cela sousentend que le prisonnier de la Haye doit bénéficier d’une liberté provisoire ou définitive pour venir dire le mot qui sauvera son peuple. D’où la question: qui parle quand l’évêque
de Yamoussoukro dit : «pour que la Côte d’Ivoire renoue avec la paix, je verrais humblement, pour ma part, les présidents Ouattara et Gbagbo faire la paix au sommet ; et une fois
réconciliés qu’ils demandent pardon à leurs militants et aux Ivoiriens qui, à leur tour, feront la paix.» Est-ce le Vatican, vu que la Basilique est un pan de
ce territoire ? Mais dans tous les cas, ça ne sent pas bon pour le régime d’Abidjan !
Barthélemy Téhin