USA: DSK plaide "non coupable", son accusatrice veut que la "vérité" éclate

NEW YORK (AFP) le 07 juin 2011 - Dominique Strauss-Kahn a plaidé lundi devant un tribunal de New York "non coupable" d'avoir tenté de violer une femme de chambre, une décision attendue ouvrant la voie à un procès qui l'opposera à sa

DSK et ses avocats. De afp.

NEW YORK (AFP) le 07 juin 2011 - Dominique Strauss-Kahn a plaidé lundi devant un tribunal de New York "non coupable" d'avoir tenté de violer une femme de chambre, une décision attendue ouvrant la voie à un procès qui l'opposera à sa

victime présumée, plus que jamais déterminée à faire "éclater" la vérité.
Dominique Strauss-Kahn a plaidé lundi devant un tribunal de New York "non coupable" d'avoir tenté de violer une femme de chambre, une décision attendue ouvrant la voie à un procès qui l'opposera à sa victime présumée, plus que jamais déterminée à faire "éclater" la vérité.
"Non coupable", a déclaré en anglais l'ancien patron du FMI, après lecture de l'acte d'accusation par le juge Michael Obus dans une salle d'audience du tribunal pénal de Manhattan pleine à craquer de journalistes, surtout français.
Vêtu d'un costume et d'une cravate sombres, "DSK", debout entre ses deux avocats, a ainsi prononcé d'une voix faible ses deux premières paroles en public depuis son arrestation le 14 mai.
Le visage marqué, l'ex-chef du FMI était arrivé au tribunal vers 8H40 (12H40 GMT) dans une grosse voiture noire, accompagné par son épouse Anne Sinclair qui le tenait par le bras, sous les regards de dizaines de journalistes et photographes.
"DSK", 62 ans, a eu droit en outre à un comité d'accueil plutôt inhabituel: un groupe de personnes habillées en femmes de chambre, profession de la victime présumée, qui manifestait devant le tribunal, et dont les cris "Honte à vous!" étaient audibles à l'intérieur de la salle d'audience 12 étages plus haut.
Cette brève audience (sept minutes) était la troisième depuis l'arrestation de DSK il y a trois semaines. Sitôt celle-ci terminée, les avocats des deux parties se sont affrontés devant la presse, donnant un avant-goût des joutes juridiques qui devraient avoir lieu jusqu'au procès.
La décision de "DSK" de plaider non coupable est "une déclaration forte et éloquente", a dit un de ses avocats, Benjamin Brafman, ténor du barreau de New York dont la stratégie consiste à rejeter les accusations dont fait l'objet son client.
"Il va apparaître clairement qu'il n'y a pas d'élément fort montrant qu'il y a eu contrainte dans cette affaire, toute suggestion du contraire n'est tout simplement pas crédible", a-t-il assuré.
Riposte, par médias interposés, de l'avocat de la victime présumée: "c'était une agression sexuelle terrible", a affirmé Me Kenneth Thompson, précisant que sa cliente "reste digne, malgré la campagne de calomnie lancée à son encontre".
"Elle viendra au tribunal, elle dira la vérité", a prévenu Me Thompson. "La victime souhaite que vous sachiez que tout le pouvoir, l'argent et l'influence à travers le monde de Dominique Strauss-Kahn n'empêcheront pas la vérité d'éclater sur ce qu'il lui a fait subir dans cette chambre d'hôtel".
En plaidant non coupable, l'ancien ministre socialiste français a rejeté l'ensemble des sept chefs d'accusation, dont crimes sexuels, tentative de viol et séquestration, dont il fait l'objet à la suite du témoignage sous serment de la victime présumée, une femme de chambre de 32 ans d'origine guinéenne de l'hôtel Sofitel à New York.
DSK ouvre ainsi la voie à l'organisation de son procès public. Son prochain rendez-vous avec la justice a été fixé au 18 juillet et sera la "première d’une longue série d’audiences préliminaires au procès" dont la date n'est pas encore fixée, a indiqué le bureau du procureur.
S'il avait plaidé coupable, M. Strauss-Kahn aurait pu négocier une réduction de peine avec l'accusation. Il garde toutefois la possibilité de le faire jusqu'à son procès. A l'image de l'intérêt que suscite cette affaire dans le monde entier, l'audience de lundi a été suivie par de nombreux journalistes, souvent arrivés au tribunal plusieurs heures à l'avance pour tenter d'avoir une place dans la salle. Nombre d'entre eux ont couvert l'événement en temps réel sur Twitter, écrivant frénétiquement sur les claviers de leurs smartphones.
Dominique Strauss-Kahn, qui a quitté le tribunal vers 09H30 (13H30 GMT), a rejoint environ quatre heures plus tard la maison luxueuse qu'il occupe depuis le 25 mai avec sa femme, à TriBeCa, un quartier "bourgeois-bohême" du sud de Manhattan. L'ancien directeur général du FMI y est en résidence surveillée depuis sa libération contre une caution d'un million de dollars.
La chute de "DSK", une des personnalités les plus influentes du monde jusqu'à son interpellation à bord d'un avion Air France en partance pour Paris, a provoqué un coup de tonnerre politique en France, où les sondages le donnaient favori dans la course à la présidentielle de 2012.
La première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a appelé après l'audience à la "décence" et à "la quiétude" nécessaires "si on veut que la justice fasse son travail".
"Nous attendons de savoir sa version des faits. Nous attendons de connaître sa vérité", a ajouté la numéro un du PS, reconnaissant qu'il s'agissait d'une "affaire privée qui nous touche individuellement et collectivement, personnellement et politiquement".
Afp