URGENT Ghana - Rebondissement Affaire Katinan: Le Ghana n’extradera pas le porte-parole de Gbagbo. Dramani désavoue Dramane

Par IVOIREBUSINESS - Koné Katinan ne sera jamais extradé par le Ghana.

ACCRA - La Haute Cour du Ghana a rejeté vendredi, la demande d’extradition du régime Ouattara concernant le ministre Koné Katinan Justin, a appris IvoireBusiness. Information confirmée par l'AFP et Le Nouveau Courrier.
La Cour a considéré que les charges retenues contre lui étaient "politiques": "Je vais procéder au rejet de la demande d’extradition", a déclaré le juge Aboagye Tanor, mettant fin à une année de bataille juridique. Les charges retenues contre M. Koné Katinan "ne peuvent pas être dénuées de motivations politiques", a-t-il précisé.

Accusé de crimes économiques, Koné Katinan avait été arrêté au Ghana le 24 août 2012. Ministre du Budget du Président Laurent Gbagbo pendant la sanglante crise post-électorale (décembre 2010-avril 2011), il a dû fuir pour s'exiler à Accra au Ghana.
Un mois après son arrestation du 24 août 2012, il fut libéré sous caution le 25 septembre 2012, pour être arrêté de nouveau trois jours plus tard à la suite d`un nouveau mandat des autorités ivoiriennes l`accusant du meurtre de deux hommes.

Le 24 octobre 2012, la justice ghanéenne a estimé ne pas être habilitée à statuer sur les accusations de meurtres qui pèsent sur M. Katinan. Le verdict de l’examen de la demande d’extradition pour “crimes économiques’’, intervient après de nombreux reports successifs. Le 11 juin, il avait affirmé lors d’une audience que les accusations de crimes économiques portées contre lui par son pays avaient des motivations politiques et étaient orchestrées par l’actuel chef de l’Etat Alassane Ouattara. Il avait déclaré qu’il craignait d’être torturé s’il était extradé vers la Côte d’Ivoire.

Quelques partisans de M. Koné Katinan présents dans la salle d’audience ont applaudi à l’énoncé de la décision, et celui-ci a souri et s’est réjoui à son tour.

M. Koné Katinan a dit à l’AFP souhaiter rester au Ghana pour le moment et "se remettre au travail" en tant que porte-parole de M. Gbagbo, qu’il considère toujours comme le président des Ivoiriens.

"Le président Gbagbo m’a demandé de travailler pour lui et je vais travailler pour lui, pour expliquer au monde que nous souhaitons la réconciliation et la paix dans notre pays", a-t-il déclaré.

M. Gbagbo, qui a été arrêté en avril 2011 à Abidjan, est détenu depuis fin 2011 à La Haye où il doit être jugé par la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité.

Interrogé sur la différence de traitement entre M. Koné Katinan et Charles Blé Goudé, l’ex-chef des "jeunes patriotes" pro-Gbagbo, extradé vers la Côte d’Ivoire en janvier, le procureur Mathew Amponsah a dit à l’AFP que M. Koné Katinan bénéficiait, lui, du statut de réfugié au Ghana.

Ancien ministre ivoirien du Budget, acteur-clé de l’ère Gbagbo, M. Koné Katinan est sous le coup de 20 chefs d’accusation de complot et de vol.

Selon les organisations de défense des droits de l’homme, le régime du président Ouattara a poursuivi des centaines de partisans de M. Gbagbo mais très peu de ses propres partisans pour les crimes commis pendant la crise post-électorale.

Catherine Balineau