Urgent - Crise budgétaire aux Etats-Unis : républicains et démocrates annoncent un accord

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | républicains et démocrates annoncent un accord.

Photo: L'échec des plans républicains, mardi, a conduit le président Barack Obama à dire que John Boehner, le président républicain de la Chambre des représentants, "n'arrive pas à contrôler ses troupes". | AP/Richard Drew.

Les sénateurs démocrates et républicains ont trouvé un compromis pour relever le plafond de la dette à quelques heures de la date butoir.

Les parlementaires américains sont parvenus mercredi 16 octobre à un accord de sortie de crise, à quelques heures de l'échéance du relèvement du plafond de la dette, a annoncé le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid. Républicains et démocrates se sont également mis d'accord pour financer les services fédéraux, ce qui mettrait fin au "shutdown". Les deux chambres du Congrès, le Sénat (à majorité démocrate) et la Chambre des représentants (à majorité républicaine), vont désormais devoir valider le compromis par un vote avant une promulgation par le président Barack Obama.

Cet accord est intervenu in extremis, alors que le Congrès américain n'avait plus que quelques heures pour écarter le risque de déflagration mondiale que constituerait un défaut de paiement des Etats-Unis. La première économie mondiale serait alors entrée jeudi soir dans une situation aussi inédite que dangereuse. Le plafond de la dette est actuellement fixé à 16 700 milliards de dollars (12,3 milliards d'euros). S'il n'avait pas été rehaussé, le Trésor américain n'aurait pas pu emprunter sur les marchés pour régler ses factures, le pays risquant alors un défaut de paiement.

Cette date était toutefois symbolique. Passé ce jour, le Trésor disposait encore d'une réserve de 30 milliards de dollars, qui lui permettront de régler ses factures jusqu'à fin octobre. Le risque de défaut ne se serait donc vraiment posé que le 31 octobre.

L'accord trouvé entre républicains et démocrates prévoit également le financement du gouvernement fédéral. S'il est validé, il mettrait ainsi fin au "shutdown" et permettrait la réouverture immédiate des agences fédérales partiellement fermées depuis le 1er octobre faute de compromis au Congrès.

MARDI CHAOTIQUE

Mardi soir, au terme d'une journée riche en rebondissements reflétant les profondes divisions partisanes à Washington, les républicains dominant la Chambre des représentants avaient renoncé à organiser un vote destiné à relever le plafond de la dette et à mettre fin à la paralysie de l'Etat. L'état-major avait invoqué le manque de soutien des élus issus du Tea Party, toujours intransigeants avec la Maison Blanche.

Les chefs de file du Sénat, le dirigeant de la majorité démocrate Harry Reid et celui de la minorité républicaine Mitch McConnell, avaient immédiatement fait savoir qu'ils œuvraient à une solution de rechange. "A mon avis, une solution sera trouvée, mais nous n'avons pas beaucoup de temps pour ça", avait jugé Barack Obama quelques heures plus tôt.

L'échec des plans républicains, mardi, a conduit le président Barack Obama à dire que John Boehner, le président républicain de la Chambre des représentants, "n'arrive pas à contrôler ses troupes".

Le républicain Charlie Dent avait fait savoir que le président de la Chambre, John Boehner, n'opposerait pas de résistance et accepterait de soumettre au vote tout compromis sénatorial, malgré l'opposition d'une partie de sa majorité. Il devra alors s'appuyer partiellement sur des voix démocrates.

M. Boehner, pris en tenaille entre sa volonté affichée de ne pas laisser un défaut de paiement se produire et la pression du Tea Party hostile au compromis, a jusqu'ici refusé d'organiser une consultation sans le soutien général de sa majorité. Le dénouement envisagé marquerait une lourde défaite pour la stratégie qu'il a jusqu'ici poursuivie.

Le Monde.fr avec AFP et Reuters