Ua : Traquenards et pièges contre Laurent Gbagbo

Publié le lundi 7 mars 2011 | Le Temps - Selon les informations qui nous parviennent par- ci, par- là, le président Laurent Gbagbo serait invité, non plus à Nouakchott comme on le laissait sous- entendre précédemment mais plutôt à Addis- Abeba

Le panel de l'Ua lors de sa première visite chez Ouattara.

Publié le lundi 7 mars 2011 | Le Temps - Selon les informations qui nous parviennent par- ci, par- là, le président Laurent Gbagbo serait invité, non plus à Nouakchott comme on le laissait sous- entendre précédemment mais plutôt à Addis- Abeba

pour des pourparlers avec le candidat battu Ouattara. Tel serait l’essentiel du contenu du message envoyé par M. Jean Ping, président de la commission de l’Ua.
Que d’errements, que de tergiversations, pour un problème dont tous les contours et pourtours ont éclaté au grand jour ! Tout le monde aujourd’hui, même les partisans les plus farouches de Ouattara sont devenus des sachant dans cette crise post-électorale. Qu’à Dieu ne plaise !
Seulement, le commun des mortels reste perplexe face à cette «gâterie» suspecte dans tous les sens de l’Ua qui avait fermé toutes ses portes à la Côte d’Ivoire et son président. Une suspicion toute légitime.
Non, Laurent Gbagbo n’ira pas à Addis- Abeba. Cette fois- ci son peuple a décidé que les négociations se fassent souverainement sur la terre d’Eburnie.
L’histoire ne ment pas, mieux, l’histoire est un perpétuel enseignement pour la vie.
Ainsi, nous avons souvenance de pas mal de faits similaires qui ont eu des fins tragiques et dont les conséquences catastrophiques pour le devenir des pays concernés.
Dag Hammarskjöld a disparu dans un mystérieux accident d’avion au plus fort de la crise congolaise en allant à des pourparlers avec le sécessionniste katangais Moïse Tshombé dans la nuit du 17 au 18 septembre 1961. C’est à lui que la France avait envoyé le mercenaire Bob Denard pour finir avec la nationaliste émérite Patrice Lumumba.
Tshombé Moïse lui aussi victime d’un enlèvement à son tour et qui, en 1967 a vu son avion détourné sur Alger. Il y mourut en prison en 1969.
Samora Machel a fini tragiquement dans un obscur accident d’avion.
Idem pour John Garang le leader du Sud Soudan tout récemment.
Juvénal Habyarimana et Cyprien Ntaryamina ont vu leur avion abattu à Kigali le 6 avril 1994 et on connaît la suite.
Réunion avec salle piégée pour la fin tragique du président Samuel Doe.
Le piège de l’attentant tendu à l’époque au président Moubarak.
L’attentat contre Aquino, abattu au sortir de l’avion qui le ramenait dans son pays les Philippines après quelques années d’exil aux Etats-Unis.
A Haïti, l’attentat manqué contre Duvalier père qui venait d’être élu démocratiquement et dont la conséquence pour le vieil homme a été pour se protéger, la création de miliciens tristement célèbres, «les tontons macoutes».
Que d’exemples et que d’enseignements à en tirer !
Fatigués des insatiables pourparlers à travers le monde, les Ivoiriens exigent que cette fois- ci les négociations se déroulent ici sur la terre d’Eburnie.
Cependant, pour manifester notre désir ardent de vouloir la paix pour notre pays, nous pourrions être présents à ces pourparlers, avec un homme de trempe et animateur inlassable des pourparlers de paix dans ce pays depuis 40 ans, Laurent Dona Fologo. Il pourrait conduire une délégation avec le ministre des Affaires étrangères et le président du parti présidentiel, Affi N’Guessan.
Nous sommes partant pour la paix, mais pas à n’importe quel prix. Recevoir Ouattara dans le Palais de verre d’Addis- Abéba, c’est lui conférer un titre qu’il n’a pas et qu’il tente d’usurper avec ses complices, celui de président de la République de Côte d’Ivoire. Le piège mis en place est trop gros et trop visible pour ne pas l’éviter. Avant-hier, n’avons-nous pas vu Jean Ping au Golf Hôtel donner du Monsieur le président de la République à Alassane Ouattara ? Il ne manque plus qu’à lui dérouler le tapis rouge en Ethiopie. Nous refusons d’être des «Kouassi Couillon». A bon entendeur, salut.
Ange Marie Ibo Djêgba