Tueries à Anonkoua-Kouté: Le pays Atchan exige la réinstallation sans délai des populations

Le 12 mars 2011 par Fraternité matin - Le pays Atchan et le collectif de ses chefs a tenu, jeudi dans la matinée, une réunion de concertation, dans la Salle Félix Houphouët-Boigny de l’Hôtel du

Populations atchans fuyant les affres de la guerre.

Le 12 mars 2011 par Fraternité matin - Le pays Atchan et le collectif de ses chefs a tenu, jeudi dans la matinée, une réunion de concertation, dans la Salle Félix Houphouët-Boigny de l’Hôtel du

District d’Abidjan, pour dénoncer le fait que leur territoire soit «devenu le théâtre
d’une barbarie inouïe et sans précédent commanditée par le Rhdp et son candidat malheureux Alassane Ouattara, soutenu par la France de Nicolas Sarkozy ».
Dans une déclaration qui a sanctionné leur rencontre, et qui a été lue par Simon Ngboba, chef de la zone Bidjan, le collectif des chefs Tchaman, la Fédération Atchan Dougbô, les élus, les cadres, les femmes et les jeunes Tchaman, ont appelé tout le peuple Tchaman à la mobilisation générale. Cette mobilisation poursuit quatre objectifs principaux. Elle doit permettre aux autres membres du peuple Atchan de manifester leur solidarité à leurs frères et sœurs en détresse, de réinstaller sans délai leurs frères et sœurs d’Anonkoua-Kouté sur la terre de leurs ancêtres. Cette déclaration invite par ailleurs, tous les villages Atchan à constituer des comités de vigilance et dit la volonté des Atchan de traduire devant les juridictions compétentes nationales et internationales, tous les auteurs et co-auteurs des crimes abominables contre l’humanité.
Quant aux ressortissants des 60 villages atchan, présents à cette rencontre, ils ont réaffirmé que la paix et la sortie de crise en Côte d’Ivoire passe nécessairement « par le départ immédiat de l’Onu-ci et de la Force Licorne de la Côte d’Ivoire et le désarmement sans délai des rebelles ». Les Atchan ont toutefois invité, en dépit de l’épreuve douloureuse qu’ils vivent avec les tueries des populations du village d’Anonkoua-kouté dans la nuit du 6 au 7, toutes les populations ivoiriennes « à se démarquer de toutes velléités de guerre civile » et recommandent « aux jeunes de leurs villages de s’abstenir de tout acte de représailles ».
En outre, le porte-parole du collectif des chefs Atchan, Simon Ngboba, n’a pas manqué de rappeler le bilan, à la lumière des statistiques fournies par le Ministère de l’Intérieur, de l’attaque contre le village d’Anonkoua-Kouté. Il a ainsi fait remarquer qu’au plan humain, cette attaque a fait 24 morts, 40 blessés, des centaines de disparus et occasionné un déplacement massif des populations.
Au plan matériel, ce sont de nombreuses maisons incendiées et détruites ; sans oublier les biens et richesses des villageois emportés. Il a partagé avec toute l’assistance la constatation selon laquelle le village d’Anonkoua-Kouté est désormais occupé par des rebelles. A ce triste tableau qui traduit tout le désespoir des Tchaman, il a ajouté celui des attaques déjà perpétrées contre Aboboté, Abobo-Baoulé, Azito, Audoin-Gbègreto etc, sans oublier de relever les menaces constantes d’attaque des villages de Niangon-Lokoa, Adiapo-Doumé, Abidjan-Agban et des villages Songon. Il faut noter qu’à la fin de cette rencontre, Sam Etiassé, Préfet d’Abidjan, est venu exprimer sa compassion et son soutien au peuple Atchan.

Franck A. Zagbayou