Syrie - Ban Ki Moon menace: "L'utilisation d'armes chimiques aurait de graves conséquences"

Le Monde.fr avec AFP | L'utilisation d'armes chimiques en Syrie, si elle est avérée, constituerait "un crime contre l'humanité", a rappelé Ban Ki-moon.

L'utilisation d'armes chimiques en Syrie, si elle est avérée, constituerait "un crime contre l'humanité" qui aurait "de graves conséquences pour celui qui l'a perpétré", a déclaré vendredi 23 août le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. "C'est un défi grave pour la communauté internationale dans son ensemble, et l'humanité que nous avons en commun, d'autant que cela s'est passé alors que la mission d'experts de l'ONU se trouvait dans le pays", a ajouté le secrétaire général en marge d'une réunion à Séoul prévue de longue date.

Ban Ki-moon a pressé les autorités du pays à coopérer à l'enquête sur ces attaques présumées, qui se seraient déroulées près de Damas. "Je ne peux penser à aucune bonne raison pour qu'une partie quelconque – le gouvernement ou les forces d'opposition – refuse l'occasion de chercher la vérité dans cette affaire. [...] Il n'y a pas de temps à perdre", a-t-il souligné, demandant à sa haute représentante pour le désarmement, Angela Kane, de se rendre à Damas immédiatement.

L'opposition syrienne a accusé mercredi le régime d'avoir tué plus de 1 300 personnes à l'aide d'armes chimiques aux abords de la capitale, avec à l'appui de très nombreuses vidéos de victimes civiles diffusées sur Internet. Le gouvernement dément lui formellement.

La communauté internationale, ainsi que les organisations de défense des droits de l'homme, réclament que les experts de l'ONU en Syrie vérifient les accusations de l'opposition. Le président français, François Hollande, a évoqué jeudi "l'usage probable d'armes chimiques". Les Etats-Unis ne sont pas en mesure "pour l'instant" de dire avec certitude s'il y a eu recours à ces armes.
Le Monde

EN SYRIE, PLUS D'UN MILLION D'ENFANTS ONT FUI UN PAYS EN GUERRE

PAR Le Monde.fr avec AFP

Les enfants constituent au moins la moitié des réfugiés syriens, selon les chiffres des Nations unies.

Un million d'enfants syriens sont désormais réfugiés à l'étranger en raison de la guerre civile qui ravage leur pays, a annoncé l'ONU. "Ce millionième enfant réfugié n'est pas juste une statistique, c'est un enfant réel, arraché à son foyer, peut-être même à sa famille, confronté à des horreurs que l'on ne peut même pas imaginer", a déclaré le directeur de l'agence pour les droits de l'enfant (Unicef), Anthony Lake.

Les plus jeunes constituent donc au moins la moitié des réfugiés syriens. La plupart se sont abrités au Liban, en Jordanie, en Turquie, en Irak et en Egypte, mais ils sont de plus en plus nombreux à fuir en Afrique du Nord et en Europe. 3 500 enfants seraient même réfugiés en Jordanie, au Liban et en Irak sans aucun accompagnement familial. Plus de 2 millions d'enfants ont été déplacés à l'intérieur du pays pour fuir les conflits. Selon l'ONU, plus de 100 000 personnes ont été tuées depuis le début des violences, il y a deux ans, dont 7 000 enfants.
"Ce qui est en jeu n'est rien de moins que la survie et le bien-être d'une génération d'innocents, a déclaré pour sa part Antonio Guterres, haut-commissaire de l'ONU pour les réfugiés. Les jeunes de Syrie perdent leur foyer, leur famille et leur avenir. Même après avoir traversé la frontière, ils restent traumatisés, dépressifs et ont besoin d'une raison d'espérer."

Le Haut-Commissariat pour les réfugiés a réussi à enregistrer chaque enfant réfugié par son nom. L'agence de l'ONU aide aussi les mères qui ont accouché en exil à obtenir des certificats de de naissance pour leurs enfants, afin qu'ils ne deviennent pas apatrides.

LE MONDE AVEC AFP