Suspension des salaires de 83 commandos-marins: Grincements de dents à la marine

Publié le jeudi 29 décembre 2011 | Notre Voie - Des grincements de dent se font entendre actuellement au sein de la marine nationale ivoirienne. Et pour cause, les salaires du mois de décembre de 83

Colonel Konan, Commando des ex-Fumaco, à son retour d'exil.

Publié le jeudi 29 décembre 2011 | Notre Voie - Des grincements de dent se font entendre actuellement au sein de la marine nationale ivoirienne. Et pour cause, les salaires du mois de décembre de 83

marins, tous grades confondus, sont suspendus. En tout cas, partis toucher leur salaire comme tous les travailleurs pour préparer les fêtes de fin d’année, ils ont découvert avec amertume qu’aucun virement n’a été fait sur leur compte bancaire. Renseignements pris, on leur reproche «leur absence répétée». Selon nos sources, la majorité des victimes de cette suspension de salaire fait partie de la Compagnie des Fusiliers Marins Commandos (FUMACO) que dirigeait le colonel-major Konan Boniface. Ces marins ne cachent pas leur stupéfaction d’autant plus que beaucoup d’entre eux ont pris part à la mission de sécurisation des élections législatives du 11 décembre dernier. «Cette décision de suspension de salaire vise à nous créer des difficultés financières en cette fin d’année. Sinon, comment comprendre que des gens qui étaient en mission pendant les législatives dernières puissent être accusés d’absence au travail. Il faut préciser que certains d’entre nous sont détachés dans d’autres services et que d’autres ont obtenu une indisponibilité temporaire. C’est aussi un complot parce que tous ceux qui sont concernés par cette décision sont originaires de l’ouest de la Côte d’Ivoire. C’est une décision absurde», nous ont confié amers, ces militaires. Et d’ajouter que lorsqu’ils ont saisi le commandant de la marine (COMAR), le colonel Djakaridja Koné, il leur a déclaré, à leur grande surprise, qu’il n’est pas au courant de ce problème. Ils ont alors pointé les doigts accusateurs vers le secrétariat du COMAR. Là-bas, il leur a été dit que c’est parce qu’ils se sont absentés qu’ils écopent de cette sanction. Toujours au dire de nos interlocuteurs, il leur a été révélé que cette décision est venue «d’en haut». Pourtant, précisent-ils encore en chœur, ils se sont rendus régulièrement à leur poste de travail depuis que la situation est redevenue calme. D’ailleurs, ajoutent-ils, ils ont toujours perçu leurs salaires de fin de mois jusqu’à la fin de novembre dernier. S’agissant du cas de ceux qui étaient en mission lors des législatives, les commandos sanctionnés ont appris que c’est une erreur qui pourrait être réparée après. Mais quand ceux-ci ont émis le désir de voir leur situation se régulariser le plus tôt possible, on leur a répondu que cela est impossible et qu’ils pourraient toucher le rappel à la fin du mois de janvier. «En attendant, comment allons-nous fêter la nouvelle année ?», s’interrogent-ils.
A la tour A, tout comme à la base navale de Lokodjro dans la commune d’Attécoubé, personne n’a voulu nous recevoir pour donner la version des autorités dans cette affaire. Sans doute parce qu’ils ne savent quoi dire en face d’une décision notoirement discriminatoire. Selon des sources militaires, il y a des militaires d’Akouédo dont le salaire du mois de décembre n’a pas été viré comme ceux des commandos-marins. On estime donc qu’il s’agit-là d’un règlement de comptes. Car les marins et les militaires dont il est question feraient partie du lot des soldats en détachement auprès des autorités d’alors ou appartiennent aux compagnies qui ont tenu tête à la rébellion de Ouattara, à l’armée française et aux soldats de l’ONUCI.

Une correspondance paticulère d’Emile Kian