Soudan: Enfin, une découverte qui réconcilie les ethnies en Afrique ? Par Dapa Donacien
Par Ivoirebusiness/ Débats et Opinions - Soudan: Enfin, une découverte qui réconcilie les ethnies en Afrique ? Par Dapa Donacien.
Enfin, une découverte qui réconcilie les ethnies en Afrique ?
S'il est vrai que la plupart des conflits en Afrique ont pour origines les contradictions tribales, qui se transposent ensuite sur le champ politique, les voies de solution proposées ça et là, selon nous, doivent transcender l'angle tribal pour se projeter dans l'histoire la plus lointaine possible pour découvrir la communauté de destin qui puisse unir les peuples.
Or que constatons-nous, sur la base d'une classification des ethnies selon une démarche arbitraire, les premiers contingents d''historiens" africains, jouissant de la confiance quasi aveugle des Etats nouvellement indépendants, ont défini, on ne sait par quel archimie, des clichés tout aussi arbitraires et subjectifs.
Chaque pays a avalé des concepts divisionnistes sortis des chapeaux de ces indigènes mal formés, prétendument qualifiés d'historiens ou de sociologues, dont les affirmations ont valeur de parole d'évangile, et in-susceptible d'être remises en cause. Résultat des courses, à peine indépendants, voilà ces pays déchirés par des conflits alimentés par les fausses thèses de ces historiens et sociologues.
Prenons le cas la Côte d'Ivoire pour illustrer notre propos.
Dans nos écoles, jusqu'à ce jour, la rhétorique érigée en propagande,nous fait avaler des faussetés du genre:
- Les Bétés, les Dida, les Gouro, les Yacouba et les guéré viendraient du Liberia. Et les Libériens, d'où viennent-ils ? Nos fameux historiens et sociologues ne soufflent un traitre mot. Ce n'est pas important de le savoir. Ils sont libériens.Un point, un trait.
- Les Abron, les Baoulé, Agni, Abouré,Attié, les Ebriés, viendraient du Ghana. Et les peuples du Ghana,d'où viennent-ils ?Nos fameux historiens et sociologues ne soufflent un traitre mot.Ce n'est pas important de le savoir.Ils sont ghanéens. Un point, un trait.
- Les Koulango, Sénoufo, Koyaka... viendraient de la Haute Volta. Et les peuples de la Haute Volta,d'où viennent-ils ? Nos fameux historiens et sociologues ne soufflent un traitre mot.Ce n'est pas important de le savoir.Ils sont voltaïques. Un point, un trait.
- Les Malinkés viendraient du Mali et de la Guinée. Et les peuples du Mali et ceux de la Guinée, d'où viennent-ils ? Nos fameux historiens et sociologues ne soufflent un traitre mot.Ce n'est pas important de le savoir. Ils sont maliens ou guinéens. Un point un trait.
Et de caricature en caricature, nous en sommes arrivés à rythmer notre quotidien de tribalisme, que ce soit dans nos quartiers qu'au travail dans l'Administration publique. Ne soyons pas dupes ni hypocrites en faisant semblant de ne pas voir l'émergence du repli ethnique et tribal, menaçant d'exploser ce territoire appelé la Côte d'Ivoire.
C'est un échec collectif qu'il nous revient de reconnaître sans faux fuyant. L'important, c'est d'en avoir assez, et être tous habités par un réel désir d'en sortir. Bien entendu, les degré de responsabilité ne sont pas au même niveau. Les groupes ethniques dont sont issus les chefs d'Etat successifs sont le plus à blâmer pour n'avoir pas su promouvoir le sentiment d'appartenance de tous à la même Nation. Ils se sont contentés de marcher dans les pas des clichés étiquetés par les historiens et sociologues.
Mais là où cette caricature est ridicule, c'est quand ces auteurs ignorent ce qu'en pensent les populations de l'autre côté de la frontière.
Rare sont par exemple les ivoiriens qui savent que 34 villages au Ghana parlent couramment le Koulango,certes avec un accent influencé par des contingences locales. Rare sont les ivoiriens qui savent que le président sortant, John Dramani Mahama (natif de Bollé, nord Ghana), parle le Koulango.
Et à les écouter ces Koulango du Ghana, une frange (celle du nord du Ghana) estime que les Koulango de Côte d'Ivoire, ont pour origine le Ghana, quand d'autres ( ceux du centre, une partie des asante, notamment le clan Oyoko, c'est à dire la dynastie qui se succède sur le trône à Kumasi) sont plutôt convaincus que c'est la Côte d'Ivoire qui est leur pays d'origine.
S'il est indéniable que les Koulango et les Asante sont parentés, il est aussi vrai que le jihad lancé par Samory Touré et qui a ravagé cruellement les populations Koulango, a aussi entrainé un déplacement de populations de Bouna vers Bollé.
Mais ce serait une cécité intellectuelle de situer l'origine d'une ethnie ivoirienne aux voisinages des frontières ivoiriennes. Car, en vérité, c'est à tort que l'on dise que les Krou (Bété, Gouro, Dida) auraient pour origine le Libéria, ou que les Akan (Baoulé, Abron, Agni, Abouré, Abey, Attié...) auraient pour origines le Ghana. C'est léger et non conforme à la vérité historique decouverte par les travaux de Cheikh Anta Diop, raffinée davantage par les récentes découvertes de l'archéologue suisse. A moins d'épouser la thèse de Nicolas Sarkhosi, aucun peuple de l'Afrique de l'ouest, n'a d'origine primaire autre que l'épicentre du berceau de l'humanité, à savoir la vallée du Nil et ses environs auquel fait partie l'Afrique Centrale.
Afrique: Un archéologue suisse déterre au Soudan les restes d’un passé myst...
http://www.ivoirebusiness.net/articles/afrique-un-arch%C3%A9ologue-suiss...
C'est pour cela que nous estimons que l'erreur impardonnable commise par les historiens africains de la première vague antérieure à l'époque de Cheickh Anta Diop, a consisté à couper les ethnies africaines de leur cordon ombilicale les rattachant au berceau de l'humanité, c'est à dire la Nubie. An trouvant des prétendues origines aux groupes ethniques ivoiriens dans les pays limitrophes, dans lesquelles ces pseudo historiens ont parachuté les peuplements de Côte d'Ivoire, ils ont contribué au dépècement de l'Afrique, et la fragilisation de la Nation ivoirienne.
Bien entendu, au regard des limites de l'intelligence humaine à leur époque et de leur savoir rudimentaire qui était le leur, nous leur en voudrons pas,outre mesure.
Mais,notre génération, avec les outils technologiques qui sont les nôtres, nous n'avons plus d'excuse nous autorisant à réciter servilement comme des automates des faussetés de toutes sortes.
En ce qui nous concerne, nous-nous sommes affranchis de ces barrières érigées dans notre pensée, pour aller à la recherche de nos origines en remontant le temps et l'espace. Les Koulango n'ont jamais eu pour origine ni la haute ni la basse Volta.
C'est une donnée aujourd'hui établie dans la conscience des cadres Koulango que cela fait des milliers d'années, le peuple Koulango, nos ancêtres ont migré de l'Afrique Centrale, précisément aux abords des fleuves "Kolango" et "Kouango" (actuelle province du Kwango) dans l'actuelle République Démocratique du Congo (RDC). Au dela de la similitude au niveau phonétique (Koulango-Kolango-Kouango), les Koulango ont conservé les mêmes habitudes alimentaires que les peuples de la province du Kwango à savoir: le manioc, le haricot et l'igname. A titre de rappel, la meilleure qualité d'igname et la plus prisée en Côte d'Ivoire est cultivée traditionnellement à Bouna, par les koulango.
Les traces archéologiques, de constructions rondes et ovales qui surprennent ici le chercheur suisse ne doivent pas en réalités surprendre.
Nous, nous avons connu des cases rondes chez les Koulango, comme il en existe de nos jours, chez les populations Kroumen, au Sud Ouest de la Côte d'Ivoire. Un peuple taxé provenir du Liberia.
C'est vrai qu'il ya une langue semble à celle des Kroumen au Libéria. Mais c'est trop simpliste d'en déduire que les Kroumen proviendraient du Libéria, tandis que ceux du Liberia prétendent le contraire.
Autant de raccourcis qui constituent des freins empêchant notre intelligence de remonter le temps et l'espace afin de chercher si dans la "cour commune" qu'était le Berceau de l'Humanité, dans la vallée du Nil et aux voisinages de l'Afrique centrale, Kroumen, Koulango,Abron, Bété,Malinké, Baoulé, Gouro, Sénoufo, Dida, Attié, n'avaient pas un même géniteur ?
De telle ascèse qui a l'avantage d'éloigner chacun de son ego surdimensionné, pourrait constituer un catharsis thérapeutique pour nous réunir autour de la Nation, abandonnant, pour ainsi dire, le réflexe qui nous pousse à réfléchir dioula, bété,koulango,baoulé ou yacouba.
En ce qui me concerne, depuis que j'ai fais la découverte des origines du peuple Koulango en Afrique centrale, j'ai changé de regard, en me sentant concerné par l'instabilité en RDC. J'ai changé de conception en regardant dorénavant Bété et Senoufo comme des demi-frères qui s'ignorent, mais qui ne tarderont pas à découvrir que leurs ancêtres avaient peut-être cohabité dans le creux du berceau de l'humanité, quelque part au Soudan. Voir fichier.
Afrique: Un archéologue suisse déterre au Soudan les restes d’un passé mystérieux
http://www.ivoirebusiness.net/articles/afrique-un-arch%C3%A9ologue-suiss...
Les Africains, après avoir célébré légitiment les conclusions des travaux de recherche du savant sénégalais selon lesquelles tous les courants migratoires ont eu pour point de départ de l'Afrique orientale vers l'Afrique de l'Ouest, ils n'ont cependant pas tiré toutes les implications sur les faussetés des historiens africains précédents qui avaient trouvé des origines parcellaires et désordonnées aux courants migratoires.
Et à présent, avec les découvertes du suisse, il y'a lieu de se mettre à jour, en rattachant au berceau de l'humanité l'origine des diverses ethnies en Côte d'Ivoire.
Par Dapa Donacien
Abidjan, Côte d'Ivoire